ARNAQUES FINANCIÈRES : Bimla Ramlol, « Mo pou déballe tout bann zafer »

Hier, le Central CID a ouvert un troisième front d’enquête dans les cas d’arnaques financières avec un trou d’au moins Rs 700 millions pour la seule compagnie White Dot International Consultancy Limited. En marge des menaces de tout dévoiler de Bimla Ramloll, cheville ouvrière de Sunkai Co Ltd, les limiers de la police ont initié une enquête sur les activités financières de Marjorie Bazerque, sur qui pèsent déjà des accusations d’escroquerie en passe d’être entendues par la justice. Hier après-midi, des dispositions ont été prises pour procéder à l’interrogatoire de cette directrice de compagnies. À partir de la semaine, une nouvelle vague d’arrestations est prévue avec le début des interrogatoires des clients de White Dot International Consultancy Ltd avec des placements de plus de Rs 500 000 dans ce Ponzi Scheme qui s’est écroulé.
Dans l’immédiat, les hommes des ACP Pregassen Vuddamalay et Heman Jangi maintiennent la pression sur Bimla Ramloll de la compagnie Sunkai Co Ltd, engagée dans des activités financières illicites et sans autorisation de la Financial Services Commission. Cette ancienne édile de la majorité gouvernementale au conseil municipal de Quatre-Bornes, qui a retenu les services de Yousuf Mohamed, Senior Counsel, profère des menaces lors des interviews de police dans les locaux du Central CID.
« Mo pou debal tou bann zafer », aurait laissé entendre Bimla Ramloll, alias Madame Kaba, en présence des enquêteurs. Mais jusqu’à l’heure, soit bientôt huit jours depuis son arrestation et le gel de ses avoirs, dont deux chèques de Rs 32,9 millions, un compte bancaire de Rs 30 millions, ses propriétés immobilières à Trianon, Vacoas, Flic-en-Flac et Blue Bay de même que la saisie de Rs 22 millions en liquide en sa possession, elle n’a fait aucune révélation en écrit dans ses différentes dépositions.
En réponse aux questions des enquêteurs, Mme Kaba rejette les accusations retenues contre elle et avance qu’elle est en mesure de procéder au remboursement de tous ses clients. D’ailleurs, des spécialistes en matière légale et financière s’interrogent sur la validité de la promesse de remboursements faite par le truchement d’un communiqué portant la signature de Me Rajendra Appajala, avoué, à cet effet.
Perquisitions
« Pour pouvoir effectuer ces remboursements, le gel des avoirs obtenu vendredi par l’Assets Forfeiture Office de la juge Rehana Mungly-Gulbul devra être levé. Il n’y a aucune indication en ce sens et la suspecte Bimla Ramloll demeure toujours en détention policière avec trois charges provisoires retenues contre elle », indique-t-on dans les milieux proches des enquêteurs, qui écartent pour l’instant toute possibilité de remboursements.
Poursuivant son enquête, le Central CID s’intéresse aux différents déplacements à l’étranger, dont en Suisse et en Europe, effectués par Bimla Ramloll et son époux, également inculpé pour des délits provisoires de Money Laundering et de Conspiracy to Defraud. Avec les interrogatoires séparés du couple et l’examen des documents saisis dans les locaux de Sunkai Co Ltd et des échanges d’e-mails au nom du couple Ramloll, l’objectif est de retracer les mouvements de fonds et les placements effectués ces derniers mois.
Un autre proche de Bimla Ramloll, son frère, est entendu depuis la mi-journée sur son rôle et ses responsabilités au sein de Sunkai Co Ltd. Il a retenu les services de Me Anupam Kandahai pour son interrogatoire dans cette affaire. Dépendant de ses réponses, la police déterminera s’il y a lieu de le détenir pour inculpation ou non.
Un autre développement est intervenu dans la journée d’hier. Agissant sur la base d’informations communiquées par d’autres Enforcement Agencies, le Central CID a entrepris des perquisitions dans des bureaux gérés par Marjorie Bazerque, connue de la police pour ses frasques en matière financière dans le passé. Les autorités soupçonnent que des entités incorporées par celle-ci seraient également engagées dans des activités financières illicites.
En l’absence de la principale concernée, une des responsables de la compagnie a été conduite, hier après-midi, aux Casernes centrales pour des explications. Elle a pu rentrer chez elle après son audition alors qu’au QG du Central CID, l’on confirme que Marjorie Bazerque est dans le collimateur de la police et qu’une escouade est sur sa piste même si à ce stade aucune plainte n’a été consignée contre elle.
La semaine prochaine risque d’être difficile pour les clients de White Dot International Consultancy Limited avec des placements supérieurs à Rs 500 000 chacun pour d’éventuels délits de Money Laundering. Dans un premier temps, ceux avec des investissements de plus de Rs 1 million seront entendus en premier suite à des consultations entre les responsables du Central CID et le DPP’s Office.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -