Arrestation d’Akil Bissessur : Le téléphone mystérieux, une piste déterminante pour l’enquête

Le décryptage des outils informatiques des suspects comme point de départ de l’interrogatoire

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Me Akil Bissessur a déclaré en cour mercredi qu’un téléphone mystérieux avait été retrouvé dans le tiroir d’un meuble dans son appartement lors d’une perquisition de la PHQ Special Striking Team (SST) se déroulant mardi. Il maintient que cette découverte a été faite par des policiers alors que la pièce avait déjà été fouillée une première fois en sa présence. Il soutient qu’il ne dispose que d’un appareil et un seul numéro qu’il utilise.

Ainsi, il a évoqué un Phone Planting alors que son avocat, Me Rama Valayden, a lui fait état de suspicions de Phone Cloning . Sauf que la police a filmé cette perquisition au Dreamton Park de Sodnac et elle soupçonne que le téléphone cellulaire pourrait receler des informations concernant les dessous de cette importation de 1 022 comprimés d’ecstasy valant Rs 2,65 millions. L’équipe de l’ASP Jagai soupçonne fortement que les appareils informatiques saisis dans cette enquête pourraient contenir des informations et messages suspects.

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Dès que la PHQ SST et les conseils légaux d’Akil Bissessur auront peaufiné un calendrier de travail pour les séances d’interrogatoire, la première étape consistera à décrypter les appareils informatiques. Si lors de sa précédente arrestation en août 2022, le suspect avait donné son feu vert pour aller de l’avant avec cet examen à l’Information & Technology Unit de la police, il n’a pas encore fait part à ses avocats de la position qu’il compte adopter cette fois-ci.

Surtout en ce qui concerne le téléphone mystérieux qu’Akil Bissessur a refusé d’identifier comme étant le sien. Pour cet appareil, il est fort probable que la police ne décide de solliciter un Judge’s Order pour procéder à l’exercice de décryptage.
Par ailleurs, Me Valayden a évoqué en Cour de Mahébourg un Phone Cloning. Cette technique permet de copier des données et des dossiers d’un portable à un autre. Selon un policier anciennement affecté à la Cybercrime Unit, le Phone Cloning est particulièrement utilisé par une personne qui possède deux appareils.

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« Il fait ces transferts comme Backup de son téléphone original au secondaire pour sauvegarder des données importantes comme des messages et photos, entre autres. »

Ainsi, le Phone Cloning peut se faire à travers Bluetooth entre les deux appareils ou par une application mobile. « Les parents utilisent l’application Cloning pour surveiller le téléphone de leurs enfants mineurs afin de s’assurer qu’ils n’entrent pas sur des sites suspects ou dangereux », indique-t-on également dans les milieux spécialisés.
Le policier a avancé qu’à sa connaissance, ces deux méthodes sont les plus utilisées par le public. « Il faut que les deux portables soient connectés par Bluetooth ou que les deux ont téléchargé les logiciels en question », dit-il encore. Ainsi, l’IT Unit de la police se penchera sur cet aspect lorsque le portable d’Akil Bissessur et l’appareil mystérieux seront examinés.

La police compte aussi chercher des détails supplémentaires sur la provenance du colis suspect d’Allemagne et il n’est pas à écarter qu’Interpol Maurice soit sollicité à ce sujet. Du reste, Me Valayden a fait une demande en Cour de Mahébourg pour que soient communiqués à la défense certains détails comme le Tracking Number du colis d’Allemagne à Maurice, l’estampille sur le timbre pour établir à quel bureau de poste le paquet a été affranchi à l’étranger, et le nom et l’adresse de l’expéditeur. Sur ce dernier point, un membre de l’Anti Drug and Smuggling Unit dira que « bien souvent, l’expéditeur met un faux nom et adresse dans ce genre de situation pour que l’enquête ne puisse remonter jusqu’à lui ».

La police et la polémique du facteur

Le policier déguisé en facteur lors du Controlled Delivery au Dreamton Park suscite beaucoup de commentaires. Selon un haut gradé au sein de l’Adsu, la police peut se déguiser lors d’une opération antidrogue et des compagnies de courriers et logistiques aident la police à lutter contre le trafic de drogue. « Lors d’une opération de Controlled Delivery, certaines entreprises mettent même un véhicule avec leur logo à notre disposition », dira-t-il. Il a aussi cité la collaboration de la Mauritius Post et de la Customs Anti-Narcotics Section pour procéder à l’examen de colis et lettres suspects à la poste.

Concernant le policier déguisé en facteur, ce haut gradé a expliqué que « lors des opérations de livraison contrôlée, seulement des policiers ou une mule doivent être impliqués car il y a des risques ». Il a cité l’exemple d’un cas en novembre 2017 à Réduit où un suspect avait foncé sa voiture sur des policiers déguisés se trouvant dans un van d’une compagnie de courrier. « La police ne peut pas mettre en danger la vie d’un citoyen dans ce genre d’opération. Il y a même eu des cas où la livraison contrôlée a été annulée prématurément car nous sentions que la mule ne serait pas en sécurité dans certaines circonstances », fait-il comprendre.

Il a rappelé qu’en cas de blessures ou mort d’homme, la victime (qui n’est pas policier) ou ses proches peuvent réclamer des dommages à l’État. « Si ariv kitsoz fakter ou Delivery Boy, se lapolis ki pou responsab kar se lapolis ki bizin asir so sekirite », dira-t-il encore.

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