Article IV Consultations : Fin du grand oral du FMI avec en vedette la dette

La BoM se ravise en urgence sur le « treatment of the One-Off Exceptional Contribution of Rs 60 billion to GM in its books »

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L’opposition PMSD/MMM/Bodha accuse l’Hôtel du GM de « mauvaise gestion », la dette publique s’approchant de 100% du PIB

Avec la fin du grand oral du Fonds monétaire international dans le cadre des Article IV Consultations, le dossier de l’endettement national, avec la barre des Rs 400 milliards ou encore le seuil critique de 100% du PIB constitue une préoccupation majeure. En principe, la mission du FMI, qui était en consultation virtuelle avec le gouvernement, en particulier le ministère des Finances, et les autres parties prenantes du public aussi bien que du privé, s’apprête à rendre publics ses premiers commentaires sur l’état de l’économie. Toutefois, en anticipation au communiqué officiel, devant être émis à Washington DC, dans la nuit d’hier à ce matin, la Banque de Maurice s’est empressée à revoir sa position au sujet de la « One-Off Exceptional Contribution » de Rs 60 milliards. Tout cela, selon toute probabilité sous pression du FMI en vue de mettre de l’ordre dans la gestion de la dette nationale et des finances publiques. En parallèle, la commission de l’économie de l’opposition PMSD/MMM/Bodha, compte revenir ce matin en long et en large sur la « mauvaise gestion » de l’économie et de l’endettement.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes en fin de semaine indiquent que le FMI a complété ses consultations sur l’économie, dont la dernière édition des Article IV Consultations remontant à fin janvier 2019. En principe, un communiqué officiel est prévu en ce début de week-end en guise de point de presse pour marquer la conclusion des échanges. Néanmoins, il n’est un secret pour personne que l’augmentation fulgurante de l’endettement national, toute proportion gardée avec la pandémie de COVID-19, et surtout la générosité, dont fait preuve la Banque de Maurice à l’égard du gouvernement, auront constitué le gros morceau de ces consultations.
Même s’il était difficile en fin de semaine de se prononcer sur la teneur des commentaires, pour ne pas dire des critiques du FMI, la Banque de Maurice a levé un bout de voile. En fin d’après-midi, un Public Notice, posté sur le website de la Banque centrale, donne des précisions sur le « treatment of the One-Off Exceptional Contribution of Rs 60 billion to Government ». Cette initiative remonte à mai de l’année dernière « for the purpose of stabilising the economy ».
Au nom de la transparence retrouvée sous les coups de boutoir du FMI, la Banque de Maurice annonce que « the treatment of the Rs 60 billion in its books is as follows :
– un montant de Rs 32 milliards a été « Written Off » du Special Reserve Fund, après les Rs 18 milliards pour le remboursement de la dette en anticipation et
la balance de Rs 28 milliards est désormais considérée « as advance against future profits distributable to government ».
La Banque de Maurice prend le soin de souligner que « the above treatment has been made in line with consultations with the Technical Assistance Mission » sans apporter de précisions au sujet des répercussions de ces arrangements au tableau de la dette publique et du bilan de la Banque centrale.

Par ailleurs, la dette locale et étrangère a été au centre des discussions de la Commission économique de l’opposition qui s’est réunie mercredi. Cette deuxième rencontre a été l’occasion pour cette instance de tirer la sonnette d’alarme sur le niveau de la dette et la gestion même des fonds publics. Cette rencontre était composée du leader du MMM, Paul Bérenger, du leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, du leader du Reform Party, Roshi Bhadain, du député de l’opposition Reza Uteem, de Sudesh Lallchand, Robert Pallamy et de Veer Deewoo.

« La dette domestique et extérieure du pays a atteint des proportions alarmantes dans la mesure où une quantité conséquente des fonds publics est dirigée vers des secteurs non essentiels ou non productifs », ont unanimement accepté ceux présents. Pour eux, cela démontre une « mauvaise gestion » des fonds publics.
Constatant le niveau de l’endettement total du pays qui a dépassé 91% du Produit intérieur brut (PIB), la commission prévoit que « ce niveau dépassera les 100% très bientôt ». Pour la commission, les revenus du gouvernement ont drastiquement chuté mais de l’autre côté, la dette du pays a augmenté à un niveau effrayant. Pour montrer que même les institutions internationales sont inquiètes de la situation du pays, la commission a cité Moody’s et le Fonds monétaire international. Déjà la note de crédit de Maurice a chuté.
Pour la commission, cette note pourrait chuter davantage si la dette continue de s’accumuler et que la tendance ne change pas. Une troisième rencontre de la commission économique est prévue pour bientôt. La prochaine rencontre se focalisera sur la situation actuelle de différents secteurs de l’économie.

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