ARTS PLASTIQUES  : « La création m’est facile par rapport au reste de la vie » selon Robert Combas

L’institut français de Maurice a fêté vendredi dernier la rencontre de deux monstres sacrés, l’un issu du monde de la pensée, l’autre de celui des arts plastiques. De cette soirée turbulente et instructive, originale et potache, demeurent un livre édité par Flammarion et une exposition programmée jusqu’au 12 avril… Vendredi, sous les yeux des visiteurs, le peintre Robert Combas s’est prêté au jeu du “happening”, couvrant un fond de couleurs inspiré par Maurice de cette “dentelle” de traits et motifs noirs caractéristiques de son écriture picturale. Simultanément, le philosophe Michel Onfray, auteur de nombreux ouvrages sur l’art, présentait l’artiste et son oeuvre en commentant la métamorphose de la toile qui s’opérait en direct, et qui a depuis été baptisée : “Double transe”.
Combas demeure, 30 ans après avoir été identifié comme l’incarnation et le pionnier de la figuration libre, une des valeurs sûres de la création française. Au sens le plus matérialiste comme le plus noble car il est à la fois l’artiste contemporain français dont les travaux se vendent le plus, et l’un des plus populaires, même si les chroniqueurs (ou « gros niqueurs » ?) n’ont pas toujours été tendres pour lui. Honnête homme, il nous précise qu’il est loin, « peut-être à la 100e place », derrière les artistes contemporains qui vendent actuellement à travers le monde. Qu’importe !
L’idée d’être populaire au-delà du cercle parisien et des frontières hexagonales, et le fait par exemple que la rétrospective du Musée d’Art contemporain de Lyon de 2012 (Greatest hits) ait attiré quelque 200 000 visiteurs, comptent davantage pour lui que la cote de toiles qui lui ont de toute façon le plus souvent échappé. Pour l’heure et dans le moment, notre interlocuteur attache plus d’importance au pays qu’il découvre avec sa muse Geneviève Boteillas et son nouvel ami, le philosophe hédoniste et libertaire. Michel Onfray disait au cours du “happening” à propos de l’homme dont il commentait les gestes : « L’inspiration ne se commande pas. Robert aurait pu “se reproduire” reproduire sa peinture… mais je l’ai vu se remplir de ce que l’île donne (…) À la sortie d’une ville, alors que nous passions près d’une montagne, Robert a dit : “je sens la montagne”. Un chamane entretient un rapport direct avec la nature. À ce moment, Robert ressentait l’intérieur de la montagne, une espèce de force tellurique… C’est la géologie de cette toile. »

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