ASSEMBLÉE NATIONALE | Motion contre Mr Speaker, Sir – Vote en 2 temps avec une bourde du Deputy Speaker Nazurally

  • L’Attorney General, Maneesh Gobin, au centre d’une controverse arrosée peu avant minuit, le leader de l’opposition soutenant que « he will have to pay the price for what he has said »

La fin des débats sur la motion de blâme contre Mr Speaker, Sir, logée par le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a été marquée par une cascade d’incidents. Le bilan est que l’Attorney General, Maneesh Gobin, a dû faire un « Dishonourable Exit from the Chamber », expression utilisée par Arvin Boolell et devant figurer officiellement dans le Hansard, à la suite d’une controverse bien arrosée après le dîner, soit vers les 23h30. Puis, pour couronner cette quatrième séance marathon nocturne consacrée aux débats sur la motion de censure contre le Speaker Sooroojdev Phokeer, le président de la séance, Zahid Nazurally, s’est distingué avec une bourde monumentale en déclarant « The Ayes have it », donc la motion de Boolell acceptée. Séance tenante, il devait se ressaisir avec un autre vote à main levée pour rectifier et rejeter la motion. Entre-temps, le Deputy Speaker est également intervenu pour expulser le député du MMM, Franco Quirin, qui a également écopé de deux séances de suspension à la suite d’une motion présentée par le Leader of the House et Premier ministre, Pravind Jugnauth. Le backbencher de la majorité et Deputy Chairman of Committees, Sanjit Kumar Nuckcheddy, a été Ordered Out de l’hémicycle sans aucune autre sanction. Ces deux expulsions se sont déroulées successivement vers les minuit dix.

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La fin du Dinner Break d’hier soir, soit juste avant la reprise pour le Summing-Up d’Arvin Boolell sur la motion contre le Speaker, a été des plus mouvementées. Au cœur de la controverse se trouvait l’Attorney General et ministre de l’Agro-Industrie, Maneesh Gobin. Il serait l’auteur de remarques désagréables à l’encontre du Directeur des Poursuites publiques, Me Satyajit Boolell, qui n’est autre que le frère du leader de l’opposition. À un certain moment, le ton était monté d’un cran, des députés de l’opposition criant à tue-tête : « linn sou… »

Quelque peu embarrassés par la tournure des événements, des membres de la majorité devaient convaincre le State Legal Adviser d’évacuer l’hémicycle pour le reste de la séance. D’ailleurs, au retour du Deputy Speaker au sein de l’hémicycle, l’Attorney General brillera par son absence. Mais ce qui sera consigné dans le Hansard de la séance d’hier est l’introduction virulente d’Arvin Boolell contre Maneesh Gobin sans le citer nommément au sujet des « unwarranted remarks from a nincompoop who has made a Dishonourable Exit from the Chamber… He will have to pay for what he has said ». Le Deputy Speaker ne devait même pas oser la moindre remarque quant au vocabulaire utilisé.

L’autre incident marquant demeure le vote sur la motion de censure. En concluant, le leader de l’opposition avait déclaré qu’il ne comptait pas avoir recours à une Division of Votes « because of the tyranny of numbers ». Le Deputy Speaker passant la motion au vote, celui-ci devait tout simplement trouver que « the Ayes have it » au grand étonnement des membres de la majorité et aux applaudissements de l’opposition. « I apologise. This is a slip of the tongue », dira-t-il.

Réalisant donc sa bourde,  Zahid Nazurally devait se ressaisir en déclarant que « there is too much noise in the House » et en demandant à ceux qui sont en faveur de la motion de lever le bras d’abord et ensuite à ceux qui sont contre, pour rejeter la motion contre Sooroojdev Phokeer. Il est alors minuit et 22 minutes.

Par ailleurs, la fin de l’intervention du leader de l’opposition a été marquée par l’expulsion du député Franco Quirin et du Deputy Chairman of Committees Sanjit Kumar Nuckcheddy. C’est lorsque le député du MMM a fait remarquer au Deputy Speaker, Zahid Nazurally, que ce dernier continue à faire des commentaires malgré le fait que le Deputy Speaker lui a accordé un « last warning ». « Please, listen with your ears, not with your mouth », avait admonesté le Deputy Speaker au député Quirin, qui continuait à protester contre les remarques du backbenbcher de la majorité. « I order you out and I’m naming you, Honourable Quirin », lance-t-il en demandant au Premier ministre de faire le nécessaire aux termes des Standing Orders.

Subséquemment, le Deputy Speaker devait expulser le député de la majorité Nuckchedy, le Premier ministre présentant, lui, la motion de suspension de deux séances à l’encontre du député Quirin, soit « for two days and the next two sittings ».

Le Summing-Up d’Arvin Boolell a été interrompu à plusieurs reprises par les parlementaires du gouvernement avec une série de Points of order. À un moment donné, on devait entendre le leader de l’opposition lancer à l’adresse du ministre Stephan Toussaint : « Keep your remarks to yourself ». Ce à quoi le Deputy Speaker a fait comprendre au ministre : « Order, it’s not joke time.  »

Le leader de l’opposition a affirmé que contrairement à ce qu’a déclaré l’Attorney General, cette motion a sa raison d’ être et ne constitue pas une perte de temps. Il laisse entendre que ce n’est pas un privilège accordé par le gouvernement à l’opposition de présenter cette motion mais que c’est un droit. Et de faire remarquer que même les parlementaires du gouvernement ont défendu le Speaker, l’opposition et la population – qui constitue quelque 63% de l’électorat ayant voté contre ce gouvernement – ont déjà tiré leur propre conclusion sur l’intégrité du Speaker.

Au tout début de son discours, le leader de l’opposition devait avancer qu’il a bien écouté le discours du Premier ministre et que malgré le fait qu’il dit être un homme de principe, n’incarne pas le respect pour le Parlement. Il doit comprendre que le Parlement n’est pas seulement le temple de la démocratie mais que celui-ci est sacro-saint, laisse entendre Arvin Boolell. « Définitivement, il n’est pas un homme de principe. C’est le discours le plus Biased que j’ai entendu pour défendre un Speaker. It is not the tyranny of members that will save the Speaker », a-t-il dit. La sentence a déjà été prononcée par la population. Pour lui, les agissements du Speaker sont burlesques. Les parlementaires de l’opposition ne veulent pas d’un Speaker qui crie mais qui prône la décence et l’impartialité.

« We want a Speaker who is independent and who is impartial. A Speaker is colluding with the political arm of the Executive, and I pray that the Chair will not vacillate », devait-il conclure en substance.

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