ASSET TRACING EXERCISE : Première séance de travail pour Kroll Associates

Coup d’envoi, ce matin, de l’Asset Tracing Exercise dans les avoirs du groupe BAI. Les experts en Financial Investigations de Kroll Associates de Londres, menés par David Lawler, Managing Director du Financial Investigations Department du bureau de Londres, ont entamé ce matin un nouveau round dans le cadre du recouvrement des fonds à partir des avoirs du défunt groupe BAI. La mission, également composée de Poonam Doorga, Director, et Daniel Turner, Associate Managing Director du bureau de Dubayy, séjournera à Maurice jusqu’au 23 avant de rentrer en Grande-Bretagne pour entamer la rédaction d’un premier rapport sur les détournements de fonds allégués au préjudice des clients du groupe BAI.
Par ailleurs, la tension risque de monter d’un cran dans le camp des victimes du Super Cash Back Gold et de Bramer Asset Management devant les derniers développements concernant la formule de remboursement proposée par les autorités. Les grévistes de la faim du mois de mai, avec pour principal négociateur, Salim Muthy, devront se réunir mercredi pour un Update des négociations et décider de la marche à suivre au cas où le gouvernement confirme son offre de 50% seulement.
Les Financial Investigators de Kroll Associates, avec pour principal mandat d’effectuer un relevé de tous les avoirs du groupe BAI, financés à partir des contributions des Policy Holders du Super Cash Back Gold et de Bramer Assets Management, ont déjà entamé leur marathon. Les indications sont que les premiers échanges se sont déroulés depuis ce matin avec des représentants de la National Property Fund Ltd (NPFL), du ministère des Finances et du Special Administrator de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, Yacoob Ramtoola, et les proches collaborateurs de celui-ci.
Cette première prise de contact a pour objectif de permettre à Kroll Associates de présenter le programme de travail établi de même que réclamer des compléments d’informations sur des zones d’ombre pas encore élucidées, dont un montant de Rs 17,3 milliards mentionné dans le rapport des Forensic Auditors de nTan Corporate Advisory Pte Ltd. En effet, à la page 8 du rapport officiel des Singapouriens soumis au gouverneur de la Banque de Maurice, Ramesh Basant Roi, le 30 mai 2016, mention est faite que « given the constraints of time and limited access to and availability of certain records, documents and personnel, we have been unable to ascertain if additional payments were made by the related parties, which had received funds amounting to (at least) some Rs 17,3 billion from BA Insurance, Bramer Property Fund Ltd and Bramer Bank, with the objective of benefitting members of the Rawat family and associates ».
Dans cette perspective, la société internationale Kroll Associates, qui prendra pour point de départ les 150 pages du rapport officiel de nTan Corporate Advisory Pte Ltd, compte éplucher les Underlying Documents mis à la disposition ou consultés par les Forensic Auditors de Singapour pour la première Financial Probe. À ce titre, le Tracing des quelque Rs 500 millions, si ce n’est plus, canalisées à travers les sociétés Yukondale Ltd et Logandale Ltd, pour satisfaire les ambitions du Chairman Emeritus du groupe BAI, Dawood Ajum Rawat, dans le secteur de la presse, pourrait aboutir à des résultats concrets.
Avec cet exercice d’Asset Tracing, la National Property Fund Ltd, et par extension le gouvernement, compte établir un inventaire complet des avoirs et du potentiel de recouvrement de fonds pour régler la note des victimes. À ce jour, la réalisation des avoirs de l’ex-groupe de Rawat, évalués à quelque Rs 35 milliards, n’a rapporté que Rs 4,1 milliards sans compter Rs 4,4 milliards de terrains et d’immeubles attribués à la NIC et à la NPFL. C’est ce qu’a déclaré récemment à l’Assemblée nationale récemment le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur. D’autres sources contestent ce chiffre en avançant que Rs 10,5 milliards ont été remboursés aux anciens clients de BAI en prenant en compte la ligne de crédits de Rs 3,5 milliards accordée par la Banque de Maurice en juin 2015 avec la garantie du ministère des Finances.
Entre-temps, la tension pourrait monter d’un cran à la mi-semaine avec une possible rupture des contacts entre les représentants des victimes et des grévistes du Super Cash Back Gold et de Bramer Asset Management et le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth. L’éventualité du règlement partiel, soit à hauteur de 50%, est remise en questions par les principaux concernés. Dans l’entourage de Salim Muthy, principal négociateur pour les victimes du groupe BAI, l’on fait comprendre qu’une décision sera prise au sujet de cette proposition de 50% lors d’une réunion convoquée pour mercredi.
« Je sais qu’il y a des négociations en cours. Mais je n’ai pas eu contact avec Salim Muthy depuis la fin de la semaine dernière. J’irai aux renseignements au sujet des derniers développements avant de faire des commentaires », a déclaré au Mauricien, Me Dick Ng Sui Wah, le conseil légal des grévistes de la faim lors de la signature d’un accord laissant entrevoir une lueur d’espoir avec la mission officielle de Pravind Jugnauth en Inde le dernier week-end de mai.

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