AU CHÂTEAU DU RÉDUIT: Ameenah Gurib-Fakim prête serment et devient la première femme présidente

Moment historique hier au Château du Réduit. La première femme dans l’Histoire de l’île prêtait serment comme présidente de la République. Devant un parterre d’invités composé du Premier ministre, de ministres, députés, proches et amis, Ameenah Gurib-Fakim, scientifique et chercheuse dont la renommée a dépassé nos frontières, a été installée au plus haut poste du pays. Prenant la parole pour la première fois en tant que chef de l’État, la toute nouvelle présidente a invité les femmes à « croire en elles-mêmes, à oser et à se dévouer à leur famille. Foncez ! » devait-elle déclarer. Elle a dédié son couronnement à sa famille, notamment à son père.
À 14 h 50, en attendant l’arrivée de la présidente élue, la garde d’honneur composée de membres de la police et de la SMF est déjà alignée dans le magnifique jardin du Réduit, face à un dais rouge. Lorsque, suivi de l’arrivée de la vice-présidente, Monique Ohsan-Bellepeau, le premier ministre, Sir Anerood Jugnauth et son épouse, Lady Jugnauth font leur arrivée, des sons de tambour et de trompette se font entendre. Arrivent alors Mme Gurib-Fakim et son époux, le Dr Anwar Fakim. À partir de là, tout se déroule en un éclair. Une fois tout le monde ayant pris place dans la salle d’honneur qu’on avait prévue bondée – les journalistes n’ont eu le droit d’y entrer qu’à la dernière minute, pas mal de places étant finalement restées vides — la première dame élue chef de l’État est invitée à prêter serment. La prestation de serment durera à peine une minute. Parallèlement à cette nouvelle installation en tant que présidente, Ameenah Gurib-Fakim est faite Grand Commander of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean, soit le plus haut titre honorifique.
Juste après la cérémonie, accompagnée du Premier ministre, la dame vêtue d’un tailleur-pantalon noir et d’une chemise blanche qui est venue relever le ruban jaune de son nouvel insigne effectue une marche sur le tapis rouge spécialement installé pour l’occasion en direction du dais dans le jardin. Ils y prennent position, se laissent photographier, avant d’inspecter la garde d’honneur. La nouvelle dame chef de l’État, comme prenant conscience de la responsabilité rattachée à ce poste au sommet du pays, affiche un air grave. Sous la musique de l’orchestre, toujours accompagnée de SAJ, elle regagnera la salle d’honneur où elle est assaillie par les photographes. Plus détendue, elle esquisse quelques sourires discrets. Une séance de photos à l’extérieur avec les membres du gouvernement, ensuite avec les divers membres de la famille et autres connaissances. Les crépitements des caméras s’ensuivent pendant que les journalistes patientent pour obtenir d’elle une déclaration.
« Ce que j’aimerais dire aux femmes, c’est qu’elles doivent croire en elles-mêmes. Il leur faut oser, être plus affirmatives et surtout croire en elles-mêmes. Elles doivent avoir le dévouement pour leur famille parce que la femme demeure le socle de la famille. Elle doit donc consacrer plus de temps à sa famille mais aussi foncer ». Son couronnement, elle l’a dédié à ses parents d’abord, surtout son père, qui a eu « la vision d’éduquer sa fille à une époque où cela n’était pas donné. Je dédie cela aussi à ma famille parce que sans le soutien de la famille, la femme ne saura émerger ». La première femme présidente s’est par ailleurs dit animée par « la fierté, l’humilité, et le respect pour cette institution car c’est quand même le sommet de l’État et on n’a pas droit à l’erreur. Mon ambition est de fédérer la nation mauricienne autour de ce drapeau qui flotte chaque 12 mars ».

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