Au cœur du Grand Canyon

VARSEN LUTCHMANEN

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Un des moments forts de notre récent voyage aux États-Unis a été sans doute notre découverte du Grand Canyon. Ces gorges  – d’une profondeur de 1,5 kilomètre, d’une largeur variant de 500 mètres à 30 km, et s’étendant sur 445 km – se situent dans le Nord-Ouest de l’Arizona, le 48e État des USA. Selon des géologues, « les couches de roches colorées qui forment les parois du Canyon datent de plus de 1,8 milliard d’années ». Le Grand Canyon, qui a accueilli plus de six millions de visiteurs en 2018, offre une vue panoramique aux gens venus des quatre coins du monde – de quoi apprécier cette sculpture de Mère Nature, décrétée patrimoine mondial de l’humanité en 1979. Quant au National Park, qui abrite le Grand Canyon et considéré comme étant l’une des sept merveilles naturelles du monde, il a été formé le 26 février 1919.

 

Œuvre de l’eau et de la terre, la création du Grand Canyon s’est faite en plusieurs étapes et couvre chacune une période de plusieurs millions d’années. D’abord, il y a eu le dépôt de sable, de la boue et d’autres sédiments par la mer entre 600 et 700 millions d’années de cela. Avec le mouvement de la croûte terrestre, ces derniers se sont pliés pour former le plancher principal du Canyon. S’en est suivie une longue période d’érosion pendant laquelle les couches sédimentaires ont continué à s’accumuler pour former des organes rocheux, notamment des collines et montagnes.

Il y a environ 6 millions d’années de cela, toute cette matière a commencé à être sculptée par le fleuve Colorado. C’est ce dernier qui est l’architecte principal de ce qui allait devenir le Grand Canyon. Des rivières se sont formées, coupant à travers des rochers solides pour donner naissance à des vallées.

La partie la plus impressionnante et la plus accessible du Grand Canyon est la rive du sud ou le South Rim. C’est là où nous nous sommes rendus. Le South Rim, contrairement au North Rim, qui se trouve près de l’Utah – offrant tout aussi bien des vues imprenables –, est ouvert tout le long de l’année et accueille environ 90% des visiteurs du Grand Canyon. En voiture, nous avons traversé une forêt où l’on pouvait voir des cerfs qui se baladaient. Les paysages sont d’une grande diversité et multicolores. Nous avons continué notre route vers la Monument Valley pour découvrir ces étranges monolithes rouges qui ont servi de décor à de nombreux films. Le Grand Canyon est ourlé d’abrupts, qui s’élèvent jusqu’à 60 mètres. D’en haut, on peut voir toutes les caractéristiques typiques du Canyon, ainsi que des formations géologiques bizarres, des roches, des terres colorées, des canaux d’eau serpentant à travers de petites falaises.

Loin de la croyance populaire selon laquelle le Grand Canyon est désert, ce dernier a hébergé plusieurs peuples autochtones, dont les Navajos ou les Hopis – qui continuent d’y vivre. En s’orientant vers le très beau lac Powell, le deuxième plus grand lac artificiel d’Amérique, nous avons beaucoup songé à ces gens et à leur vie sur ces terres. Le Grand Canyon est aussi l’habitat d’une riche faune et flore. Parmi, on peut compter plusieurs espèces de mammifères et d’oiseaux. Au milieu de tout ce beau paysage, c’est le beau mariage de couleur entre l’eau turquoise et le rouge, le gris et l’ocre qui nous a le plus émerveillés. Comme me le disait si bien un ami, « God is an Artist ».

En parlant de Dieu, ce n’est peut-être pas un hasard qu’une formation de rochers dans le Grand Canyon porte le nom de temple de Vishnu ou encore celui de Shiva ou Rama – ce qui nous a fait penser aux monuments de Mahabalipuram. Nous devons plusieurs de ces noms au fameux géologue Clarence Dutton, qui est l’auteur d’une des premières études géologiques, détaillées sur le Canyon, publiée en 1882. Il croyait que ce dernier était une caractéristique si importante sur la planète que les noms donnés à ses traits doivent refléter toutes les cultures du monde; ce qui fait qu’il s’est inspiré de plusieurs mythologies et légendes.

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