- Rama Sithanen : « Kifer bizin met bannla deor ? Parski zot finn mal zer lekonomi »
L’Alliance nationale, regroupant le PTr et le PMSD, a procédé au lancement de sa campagne hier à Belle-Rose/Quatre-Bornes (No 18), avec trois candidats, Arvin Boolell, Rama Sithanen et Xavier-Luc Duval, sur le terrain, notamment au Pavillon. Alors que le vainqueur de la partielle au No 18 en 2017, Arvin Boolell, s’est appesanti sur l’avenir de la jeunesse, Rama Sithanen a mis en garde contre les “fake news”. Xavier-Luc Duval a eu recours à l’ironie en attaquant son allié d’hier : « Bilan MSM – 20 minis deor akoz zot inkonpetans ! ». Il s’en est pris frontalement à ses adversaires politiques, Kavy Ramano, entre autres.
Arvin Boolell, intervenant en premier, a soutenu que si l’Alliance Nationale est « une locomotive dans cette circonscription, elle a besoin du PMSD ». Il devait également saluer la présence de Yousuf Mohamed et Michael Glover, présents dans l’assistance, avant de lancer : « Je souhaite que ce pays et la politique retrouvent leurs lettres de noblesse. Pendant trop longtemps, Maurice est devenue une république bananière à la Jugnauth. En 2009, en tant que ministre des Affaires étrangères, j’ai eu Mme Clinton à mes côtés qui parlait de Maurice comme d’un pays de “rule of law”, où existe la démocratie. »
Il a également salué la décision de Xavier-Luc Duval de quitter l’alliance gouvernementale. « Il a été motivé par l’intérêt supérieur du pays en démissionnant et en venant s’asseoir sur les bancs de l’opposition quand il y a eu mainmise sur le DPP. » Concernant Rama Sithanen, il dira que tous deux ont travaillé ensemble en 2007-2008 en pleine crise alimentaire, financière et énergétique. « Nous avons redressé le pays. Nous avons apporté le “stimulus package”. Nous avons sauvé des emplois ! » Et d’ajouter : « Vous pouvez être Premier ministre, mais si vous pataugez dans des décisions irréfléchies, si vous mettez l’avenir des jeunes en danger, si vous ne savez si vous pourrez payer la pension, si vous ne comprenez pas que nous avons une population vieillissante et si nos jeunes pourront soutenir cela… » Pour lui, la fin du mandat de ce gouvernement fait que « zot latet savire ». Ses deux colistiers et lui, selon lui, constituent « un trio imbattable ».
Rama Sithanen a mis l’accent sur deux thèmes de cette campagne : « Eski sa pei-la anvi 5 lane de Jugnauth ankor ? Samem kestyon elektora bizin poze ! » Il continue : « Alors qu’on avait promis une banque dédiée aux PME, il n’y a rien eu. Dans notre programme, il y aura un chapitre sur les PME, l’essence même de notre économie. »
S’agissant des jeunes, souligne-t-il, « 25% d’entre eux sont sans emploi et, parmi ceux qui travaillent, nombreux font un job en dessous de leurs qualifications ». Rama Sithanen reprend : « Le chômage est plus élevé chez les femmes. L’Alliance Nationale est consciente qu’il faut faire quelque chose ! ». Et d’annoncer que son alliance fera des propositions sur le développement durable, sur la manière de « préserver nos terres » et « d’apporter la croissance sans nuire à ce qu’on a de plus précieux ». Sans compter, dit-il, que « nous devons aussi valoriser l’art, la culture et les athlètes ».
Le thème de la campagne de l’Alliance Nationale sera, dit-il : « Kifer bizin met bannla deor ? Parski zot fin mal zer lekonomi. Ils ont falsifié des chiffres. Il n’y a pas une seule année où ils ont dépassé une croissance de 3,8%. Nous prenons l’engagement de redonner l’indépendance et l’intégrité à nos institutions. » Enfin, il a mis en garde contre les “fake news” et “fake images”. « Ne tombez pas dans les pièges de nos adversaires ! » a-t-il conclu.
Duval accuse Ramano de
s’être « enrichi grâce à la BAI »
Xavier-Luc Duval s’est attaqué de manière virulente au candidat de L’Alliance Morisien Kavi Ramano, l’accusant de s’être « enrichi grâce à la BAI ». Il s’en est également pris à Tania Diolle, candidate aussi de l’alliance gouvernementale, estimant que cette dernière mène « une campagne communale » dans la circonscription.
Le leader du PMSD a observé que Kavi Ramano « dépense beaucoup d’argent » dans sa campagne. « Ena pitay. Kot gagne sa kantite kas-la ? » a-t-il demandé, ajoutant qu’il se souvient de l’affaire BAI. « Komie dimounn inn soufer dan BAI ? Enn pwagne dimounn inn profite dan gouvernman et enn dimounn inn profite dan loposision, Ramano », a-t-il lancé. Et d’affirmer qu’alors que Kavi Ramano était dans l’opposition, « il agissait comme notaire pour le gouvernement ».
Il a ainsi fait référence à une PNQ qu’il avait posée au Parlement au sujet de l’affaire Preetam, rappelant que « c’est Kavi Ramano qui était le notaire de Roshi Bhadain ». Il a aussi révélé que lorsque le Sugar Insurance Fund Board avait acheté un terrain à un prix surévalué, « c’est toujours Ramano qui agissait comme notaire ». Et de lancer aussitôt : « Ala kot gagn tou sa kas-la ! » Quant à Tania Diolle, il l’a accusée de mener une campagne « bassement communale » dans la circonscription.
Xavier-Luc Duval a affirmé ne pas regretter d’avoir quitté le gouvernement en raison du projet de présentation du Prosecution Commission Bill au Parlement. Cette législation visait, selon lui, « directement l’indépendance du DPP, que le gouvernement a voulu poursuivre à un certain moment ». Il a également estimé que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est « précipité pour organiser les élections » générales le 7 novembre car « il a peur du jugement que rendra la Cour suprême » concernant Navin Ramgoolam, le 15 novembre. « Li pe pok pok », a-t-il dit.
Dans une autre ligne d’idées, il a observé qu’en l’absence d’un cadre légal pour le projet de Safe City, « nou vinn prisonie bann Jugnauth », qui pourront ainsi « suivre tous les mouvements de n’importe quel citoyen proche de l’alliance PTr-PMSD ». Concernant l’économie, il estime que « tous les piliers économiques sont en difficulté », notamment le secteur sucrier, le textile et l’industrie touristique. Ce qui l’a amené à se demander : « Ki promes to pe fer ? ».
Il a finalement observé qu’avec un éventuel gouvernement PTr-PMSD, la circonscription de Quatre-Bornes/Belle-Rose « disposera de trois senior ministers dans le gouvernement ».