AU NOM DE DIEU, LE TRÈS GRACIEUX, LE TRÈS MISÉRICORDIEUX : Le sacrifice mémorable d’un père, d’une mère et d’un enfant

HAZRAT IMAM MUHYI-UD-DIN MUNIR

- Publicité -

A. AZIM JAMAAT UL SAHIH AL ISLAM

Le prophète d’Allah, Hazrat Ibrahim – Abraham (as) vit dans un songe qu’il immolait son fils. Il attendit patiemment jusqu’à ce que l’enfant devienne assez grand pour prendre une décision pour lui demander son avis là-dessus. Pour le prophète personnellement, il voulait accomplir sa vision, prenant ce qu’il vit en songe comme un ordre divin à exécuter. Mais malgré son désir d’accomplir la volonté divine, il était conscient qu’il ne pouvait prendre la vie d’un être humain sans au préalable avoir eu son consentement, car il voulait que son fils de son propre gré consente à être sacrifié pour la cause d’Allah.

En atteignant l’âge de compréhension Hazrat Ibrahim (as) lui demanda son avis là-dessus, et l’enfant pieux répliqua aussitôt : « Accomplis la volonté du Seigneur, mon père. Me voici tout prêt. » (37: 103).

Hazrat Ibrahim (as) fut comblé de joie de voir que son fils, dès son jeune âge était prêt à se sacrifier pour le Dieu, l’Unique qu’il aimait tant. Son fils était un cadeau de Dieu et il pensait par l’intermédiaire de son songe que Dieu voulait le tester avec ce même fils qu’Il lui avait donné pour voir s’il était reconnaissant et plus attaché à ce fils ou à son Seigneur. Malgré l’amour paternel qui inondait son cœur, par amour pour Dieu il était prêt à tout car il savait que « les enfants sont pour un temps tandis que Dieu est pour toujours ».

Il engendra ce fils, Ismaël (as) à un âge fort avancé, mais malgré cela, par amour pour ce Dieu qui lui avait tout donné, Son amour, Son amitié, le statut de prophète et des richesses mondaines et spirituelles, Hazrat Ibrahim (as) savait que si Dieu voulait reprendre lequel de Ses bienfaits qu’Il voulait, alors Il était le bienvenu, car tout appartient à Allah, même sa propre personne.

 Hazrat Ismail (as) – Ismaël – à cette époque était fils unique. Selon la bible, il s’agit bien d’un fils unique d’Ibrahim (as) – Genèse 16 :15 et 22 :2, qui fut l’élu pour le sacrifice. Le Coran a écarté toute fausse notion qui veut que Hazrat Ishaq (as), demi-frère d’Ismaël (as) soit le fils unique de Hazrat Ibrahim (as). Selon le Saint Coran, il est très clair qu’on parle d’Ismaël, le premier-né d’Ibrahim (as) qu’il eut de sa deuxième épouse Hajira, qui appartenait à la famille royale d’Égypte. Ibrahim (as) avait 86 ans à la naissance d’Ismaël et 99 ans quand Ishaq naquit. Donc, pendant 13 ans, Ismaël avait été son fils unique. C’était, en effet, le sacrifice d’un être cher que Dieu lui demandait.

 Hazrat Ibrahim (as) se mit en devoir d’exécuter l’ordre du Tout-Puissant à la lettre lorsqu’une voix l’arrêta. Cette voix l’arrêta avec le Takbir qu’on connaît tout, c’est-à-dire : « Allahou Akbar, Allahou Akbar, Laa-Ilâha Illallah, wa-Allahou Akbar, Allahou Akbar, wa Lillâh-il-hamd. » Elle lui fit comprendre qu’Allah ne demandait pas le sang de son fils mais qu’au contraire, la vraie signification de son rêve était de dédier Ismaël au service de Dieu.

Alors, pour accomplir ce vœu ou plutôt ce commandement divin, après quelque temps Ibrahim (as) décida de sacrifier sa femme Hajira et son fils Ismaël en les abandonnant tous deux dans le vaste désert d’Arabie, loin de tout contact humain. Hazrat Hajira (ra) voulut savoir pourquoi il les laissait ainsi dans un lieu solitaire où il n’y avait rien à manger et à boire. Très ému, Ibrahim (as) ne put répondre. Hazrat Hajira (ra) lui demanda alors si c’était sur l’ordre divin et Ibrahim (as) y acquiesça en indiquant le ciel. La pieuse Hajira n’eut donc plus de crainte. Volontiers, elle se soumit avec courage et patience aux volontés divines. Ensuite, Ibrahim (as) les quitta définitivement et partit en implorant Dieu de veiller sur eux et de les protéger.

« Seigneur, j’ai établi une partie de ma famille dans une vallée stérile, près de la demeure sainte. Fais qu’ils accomplissent la prière. Dispose en leur faveur le cœur des hommes ; prends soin de leur subsistance ; ils Te rendront des Actions de grâces. » (14: 38)

 Leur provision d’eau ne tarda pas à s’épuiser. Quand Ismaël eut soif, Hajira ne trouva rien à lui donner. Elle mit l’enfant sous un arbrisseau et courut d’une colline (Al-Safa) à l’autre (Al-Marwah) à la recherche de l’eau. Sous un soleil ardent elle fit sept fois le même parcours mais en vain. Où pourrait-elle trouver une goutte d’eau dans un endroit aussi aride ?

 Les deux collines de La Mecque – Al-Safa et Al-Marwah – sont toujours là –  deux témoins vivants qui racontent à chaque pèlerin la patience sublime et la loyauté extraordinaire dont Hajira avait fait preuve pour la cause divine. Un point très significatif à retenir : le nom Hajira s’est justifié, cela veut dire : celle qui s’exile, qui fait hijrat.

 La cité de La Mecque, surgie du milieu d’un vaste désert, est devenue le centre du monde des Musulmans où se réunissent chaque année tous ceux qui viennent faire le pèlerinage (Hajj). Ce lieu ne manque pas d’évoquer le souvenir du patriarche Ibrahim (as) et de la douce Hajira ainsi que celui de leur fils Ismaël.

 Nous célébrons l’Eid-ul-Adha pour commémorer le sacrifice d’Abraham (Ibrahim (as)). Mais nous ne devons pas perdre de vue le rôle important que jouent les deux autres personnages dans ce même sacrifice. Ils méritent davantage notre admiration pour avoir prêté si spontanément et si joyeusement leur concours à Ibrahim (as) en acceptant d’être abandonnés dans la désolation de l’Arabie.

 Les Musulmans doivent chaque année profiter de ce sacrifice exemplaire en essayant de leur mieux de pénétrer l’étendue de sa signification. Les hommes pourront se faire un devoir d’acquérir le même esprit de sacrifice qu’Ibrahim (as), les dames, le même esprit de renoncement que Hajira (ra) et les enfants, le même esprit d’abnégation dont Ismaël (as) fit preuve.

De ce fait, en Islam le Hajj, est le cinquième pilier. Et Dieu a voulu commémorer les sacrifices de ces grands personnages de l’histoire de l’humanité pour que leurs sacrifices soient reconnus, compris et copiés.

Sur ce, je souhaite à tous mes frères Musulmans à Maurice et à travers le monde, un Eid-ul-Adha Moubarak ! Qu’Allah nous aide à refléter en nous l’esprit de sacrifice de ces grands serviteurs de Dieu, afin que nous récoltions la satisfaction divine, Incha-Allah.

(as) – Sur lui la paix

(ra) – Que Dieu soit satisfait d’elle/de lui

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour