Les citadins des cinq villes du pays sont appelés, ce dimanche, à élire les 120 conseillers qui siégeront durant les cinq prochaines années au sein des cinq conseils municipaux. Ils seront appelés à remplacer des conseillers en place depuis les dix dernières années. L’organisation de ces élections fait partie des promesses électorales de l’Alliance du Changement. Elles ne pouvaient être reportées sous aucun prétexte, car tout renvoi dans l’attente de l’introduction d’une réforme complète des administrations régionales aurait exposé les nouveaux dirigeants à des critiques acerbes de la part de ceux-là mêmes qui estimaient que le gouvernement avait été trop vite en besogne.
L’un n’empêche pas l’autre : les élections qui seront organisées demain n’empêchent pas le gouvernement d’aller de l’avant avec une révision en profondeur des administrations régionales.
On s’attend donc qu’à partir de la semaine prochaine, les conseils municipaux disposent de sang neuf et s’attèlent à la tâche pour faire ce qu’ils ont promis, à savoir nettoyer les municipalités et, par conséquent, les villes. Il faut reconnaître qu’après dix ans au pouvoir, dont cinq ans sans avoir été élus, pratiquement tous les conseillers avaient été atteints par l’usure du pouvoir et étaient devenus l’ombre de ce qu’ils étaient au moment de leurs élections il y a une décennie, et avaient perdu le respect des habitants des villes respectives. Le gros du travail dans la plupart des villes était réalisé par la NDU sous la direction des anciens secrétaires parlementaires qui souvent s’étaient retrouvés en situation conflictuelle avec les conseils municipaux. D’ailleurs, le renvoi successif des élections municipales – dont deux fois pour cause de Covid et une fois pour permettre l’introduction des réformes des administrations régionales – était devenu un des symboles des dérives démocratiques de l’ancien gouvernement, accusé de centralisation du pouvoir, réduisant les conseillers à l’état de marionnettes.
Il semble que les partis et candidats engagés dans ces élections aient choisi de mener une campagne de proximité en mettant l’accent sur les activités au niveau des arrondissements. Ce qui fait que la campagne électorale n’ait pas eu de retentissement national. Une des raisons de cette apparente indifférence pourrait également être l’absence du MSM et de ses partenaires à ces élections. La campagne gravitait autour des réunions privées et des congrès. Il n’y a pas eu de meetings régionaux comme cela avait été le cas lors de précédentes campagnes électorales. Le meeting de l’Alliance du Changement à Rose-Hill le 1er mai a fait l’objet de très peu de publicité. Ce n’est donc que durant cette dernière semaine que la mobilisation des électeurs a connu une accélération.
L’alliance gouvernementale a lancé une mise en garde contre l’abstention, alors que les autres partis et candidats tentent le tout pour le tout pour faire élire au moins un candidat en misant sur l’importance d’une opposition au niveau des conseils municipaux. 120-0 ou pas, l’important est que ceux qui seront élus demain assument avec sérieux la mission qui leur sera confiée, c’est-à -dire consacrer leurs efforts au développement des villes. Le gouvernement a déjà promis que les conseils municipaux disposeront d’une autonomie de gestion et des moyens nécessaires pour effectuer leur travail. Une nouvelle page sera ouverte dans les municipalités à partir de la semaine prochaine, et nous espérons tous que ce sera pour le mieux. Les citadins veilleront au grain.
Sur le plan économique, la réunion du comité de politique monétaire (MPC) retiendra l’attention le 7 mai prochain. Elle interviendra à peu près un mois avant la présentation du premier budget du nouveau gouvernement. On s’attend à ce que le gouverneur de la Banque de Maurice, Rama Sithanen, fasse le point sur la politique monétaire et sur les résultats produits par les mesures introduites depuis l’arrivée de la nouvelle équipe à la tête de la Banque. On sait qu’une série de réunions de consultation ont été organisées avec les parties prenantes par le premier gouverneur adjoint, Rajeev Hasnah. L’analyse de la situation locale et internationale devrait permettre de jeter un éclairage sur ce que sera le prochain budget dont le Premier ministre et ministre des Finances sera le maître d’œuvre et qui, selon ses dires, sera dur.