AVALON : Accent sur la nature, les énergies renouvelables et la modernité

Au sud de Grand-Bassin, non loin de Curepipe, entre Bois-Chéri et Bois-Sec, au coeur d’une nature préservée et vallonnée, se profile l’Avalon Golf Estate. Ayant pour promoteurs Nexteracom Services, ce projet de 240 villas et d’une centaine de petites villas RES n’occuperont que 10 % des 550 arpents du village. Lequel comprendra un golf de 18 trous, des cours d’eau, une vue magnifique sur les montagnes environnantes et sur la mer. Selon Gaëtan Siew, de Lampotang & Siew Architects Ltd, qui s’occupe du plan d’ensemble et résidentiel du projet, la particularité d’Avalon réside dans sa taille. Comparable à celle de Floréal, il est pareil à un village. Plus de 70 % des 240 villas ont déjà trouvé preneurs chez les Mauriciens… Le point avec Gaëtan Siew pour mieux connaître l’originalité du projet qui, outre sa taille, mise sur la nature, les énergies renouvelables et la modernité.
« Considérant tous les problèmes qu’on a vis-à-vis de l’environnement — un des grands maux de tout ce qui est urbanisation est qu’il y a des règles mais pas une cohésion dans le résultat — une attention particulière y a été accordée dans ce projet », explique Gaëtan Siew au Mauricien. Alors que dans bien des morcellements, selon lui, en dépit des bonnes intentions du départ, les propriétaires construisent au fur et à mesure et il n’y a finalement pas vraiment de cohésion, ici, « ce sera réalisé dans un délai voulu avec un cahier des charges, une réflexion et une vision sur son devenir dès le début ».
Par ailleurs, alors que la plupart des projets similaires ciblent en général davantage les étrangers, Avalon Golf Estate est également conçu pour les Mauriciens. « Nous avons été très surpris du response très positif des Mauriciens. » 70 % des 240 villas ont déjà été prises par ces derniers, selon l’architecte. Seulement 10 % des 550 arpents seront alloués aux constructions. À l’exception du club-house, aucune villa ne comportera d’étage. Ce qui est intéressant parmi les acheteurs, selon notre interlocuteur, c’est la mixité sociale alors qu’un projet intégrant un parcours de golf comprend souvent une image assez élitiste, « nous avons reçu beaucoup de clients du lower to upper middle class et de toutes les communautés, voire même d’origines géographiques variées. Au départ, on s’est un peu trompé en pensant que c’étaient surtout des golfeurs qui allaient acheter. Maintenant, par ricochet, les golfeurs s’y intéressent ». La plupart des clients mauriciens, en moyenne 45 ans, selon lui, ont déjà une maison avec des enfants, parfois, ayant terminé leurs études et ils recherchent alors une qualité de vie dans la nature. « Il y a dans la population mauricienne une prise de conscience de l’environnement et du développement durable et ce cadre leur permet d’être en harmonie avec leurs opinions. » Vu l’échelle du projet, les promoteurs ont voulu être le plus autonome possible en eau et énergie et misent sur le recyclage.
Le site est traversé par deux rivières et est en pente douce, descendant de Grand-Bassin vers le Sud. « On a cette vue qui va de la Montagne du Lion jusqu’à Souillac, balayant l’aéroport, Pointe-d’Esny, Riambel… ». Selon Gaëtan Siew, les 550 arpents de terres permettent une surface de captage d’eau importante. « Quand il pleut, on peut récupérer toute cette eau qui tombe sur le terrain et même sur les toits et comme c’est en pente, on récupère tout cela en bas. Avec un paysagiste, nous sommes en train de construire des bassins qui seront comme des bassins en cascade, chacun permettant de stocker l’eau. Avant de déverser dans le deuxième, il filtre l’eau et dans le troisième, elle est encore plus filtrée… »
100 % autonome en eau
L’architecte montre que dans la consommation résidentielle de l’eau, si l’on consomme 100 litres d’eau par jour, en fait, c’est seulement 10 % d’eau potable que l’on consomme. Le reste étant le lavage, l’arrosage, les toilettes etc. « Les 90 % peuvent être filtrées. Nous avons quelques boreholes dans le Sud qui nous permettent de pomper et de traiter l’eau. On n’a donc pas une goutte d’eau de la CWA pour ce projet ! On est 100 % autonome. » L’eau, nous explique-t-il encore, a aussi cette faculté de pouvoir être servie plusieurs fois. « L’eau de la douche, au lieu de finir dans la nature, peut être récupérée dans un réservoir et servir pour l’arrosage. Une réutilisation et un stockage judicieux qui nous permettent d’être autonomes. »
Côté électricité, une partie des infrastructures qui seront construites dans le village à l’exemple des jardins, des allées, sera éclairée en ayant recours au soleil, soit aux panneaux photovoltaïques. « Puisqu’on ne pourra être 100 % autonome en énergie, on peut la gérer de manière plus utile. Pour chaque maison, on a conçu ce qu’on appelle le domotique. Dès que quelqu’un n’est plus dans une pièce, au bout d’un quart d’heure — la durée est réglable — la lumière s’éteint. Le système peut être connecté à votre téléphone et on peut éteindre une lumière même en n’étant pas chez soi. De même, on peut programmer l’illumination ou la mise en marche d’appareils à partir de son portable. Toutes les villas auront cette option, ce qui permettra de faire des économies appréciables. »
Mais en dehors de ces technologies, selon l’ex-président de l’Union internationale des Architectes, il ne faut pas oublier les gestes simples et naturels. « On voudrait que les résidents évitent d’utiliser les climatiseurs. Comme le terrain est grand et les maisons espacées, l’air circule bien. » Les maisons ont été conçues de manière à bénéficier de la ventilation traversant toutes les pièces. Il n’y a pas une pièce qui soit cachée par une autre et qui ne bénéficierait pas de ventilation. Même la manière de planter les haies et les arbres a été pensée de sorte à faire des écrans qui canalisent l’air. « Chacun aura un mini jardin qui n’est pas juste esthétique mais qui participe à cette vision. Tout cela nous permet d’éviter d’avoir recours à la technologie. »
Par ailleurs, un système de tri sera mis sur pied pour la réutilisation d’un grand nombre de déchets en compost et leur transformation en biofertilisants pour les jardins et le golf. Le ramassage des ordures sera ainsi moins important selon l’architecte. « C’est ce que les Anglais appellent la circular economy. »
Selon Gaëtan Siew, « la plupart des grands projets comme les IRS ou hôteliers ont toujours un sewage treatment plant, une grosse machine récupérant les eaux usées mais cela va vers un endroit qu’il faut isoler à cause de l’odeur. Nous, nous n’avons pas ce système. Nous avons un nouveau système : des mini treatment plants qui sont individuels pour chaque maison, qui traitent les eaux usées, qui produisent de l’eau qui peut être réutilisée ». Selon lui, Singapour est 100 % autonome parce qu’elle traite 100 % les eaux usées jusqu’à les rendre potables.
Tout cela, dans le but de bénéficier, dit-il, d’un cadre de vie où on utilise moins d’énergie, d’eau et où « notre impact sur l’environnement est vraiment minimal ». Même le positionnement des maisons a été conçu de manière à ce que les habitants aient leur intimité.
Et l’architecte d’observer : « À Maurice, toute la population occupe environ 25 % seulement du territoire. Il y a bien sûr des routes, des réserves etc. On aurait pu avoir 75 % de nature. Maurice compte 1,2 million d’habitants alors qu’à Singapour, il y en a 5 millions mais avec la moitié de la surface. Donc, huit fois plus dense que Maurice en termes de construction et de population et pourtant, leur espace est agréable, bien entretenu. On pourrait avoir huit fois plus de jardin. Mais, on a un gros problème de gestion de l’espace, avec l’implantation des activités quotidiennes qui ne sont pas réfléchies de façon globale. Vous travaillez à Port-Louis, vous habitez les Plaines-Wilhems, les enfants vont à l’école à un autre endroit, ce qui génère des difficultés. »
Gaëtan Siew observe par ailleurs que par an, il y a 16 000 véhicules de plus sur nos routes. La croissance de la population annuelle, elle, « naissance moins décès est de 9 000. Le nombre de véhicules augmente plus que la population. C’est assez inquiétant si on ne gère pas l’espace ». Il estime que du point de vue de la bonne architecture tropicale, « on aurait aimé que la nature, l’intérieur et l’extérieur n’aient pas réellement de frontière. Vivre dehors c’est le propre de notre climat ».
Une portion de 400 toises dans ce projet est vendue à partir de Rs 4,5 millions et les villas à partir de Rs 8 à 9 millions. Les constructions devraient démarrer ce mois-ci.

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