Avec le trou de Rs 4,4 milliards : Le prix des carburants ne baissera pas de sitôt

L’ACIM dénonce des amendements en catimini aux règlements sur le Price Stabilisation Account

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Dorénavant, le calcul du prix de l’essence et du diesel ne pourra se faire sans prendre en considération l’état financier du Price Stabilisation Account (PSA). Tel est l’amendement apporté aux Regulations 248 jeudi dernier, soit juste avant la réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC) de ce jour. L’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) dénonce cette démarche en catimini  du gouvernement, d’autant qu’il n’y a aucun Time Frame indiqué pour le rééquilibrage des comptes du Price Stabilisation Account, accusant au 12 janvier dernier un déficit de Rs 4,4 milliards.

Le 12 janvier dernier, le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, avait procédé à des amendements aux Regulations 248 concernant le calcul du prix du carburant. Jayen Chellum déplore cette situation, qui s’inscrit au détriment des consommateurs, indique-t-il. « Pour calculer le prix de l’essence et du diesel à la pompe, il faut prendre en considération le PSA. Il est dit qu’il y aura une baisse seulement si les fonds de la PSA dépassent Rs 600 millions pour l’essence et Rs 900 millions pour le diesel. En d’autres mots, si le PSA est déficitaire, il n’y aura pas de baisse », déclare-t-il.

De même, ces règlements mentionnent : « the retail price of a petroleum product shall be decreased – (i) where its calculated price is lower, by 4 per cent or more but not more than 10 per cent, than the existing retail price; or (ii) by a maximum of 10 per cent where its calculated price is lower, by more than 10 per cent, than the existing retail price, by adjusting the calculated price. »

De plus, dit Jayen Chellum, il n’y a aucun Time Frame mentionné à cet effet. « Ce qui veut dire que tant que le PSA sera déficitaire, il  n’y aura pas de baisse. Par le passé, par exemple, lorsqu’on payait pour le Hedging, il y avait un Time Frame », rajoute-t-il.

L’animateur de l’ACIM fustige ainsi le ministre qui, dit-il, peut intervenir pour empêcher la majoration du prix du diesel, qui profite aux entreprises, mais ne peut intervenir pour faire baisser le prix de l’essence, au profit de la population. Le secrétaire de l’ACIM est d’avis que la State Trading Corporation (STC) a collecté « des sommes énormes » à travers les différentes taxes imposées sur le prix du carburant. Rien que pour les 10 sous prélevés pour la construction de facilités de stockage, passés par la suite à 65 sous, des milliards ont été récoltés, affirme-t-il. Sans compter que pour d’autres items, comme Maurice Ile Durable, on continue de prélever des contributions, en dépit du fait que le projet n’existe plus.

Parlant du Consolidated Fund, il est d’avis que c’est devenu « la caisse du gouvernement ». Il rappelle que le directeur de la STC, Rajiv Servansingh, avait expliqué que l’argent prélevé sur le carburant servirait à payer la pension. « Aujourd’hui, la population est en train de payer le prix de la gourmandise du gouvernement. Tant qu’on restera tranquille et qu’on laissera faire, la situation ne changera pas », déclare-t-il.

Jayen Chellum note également que la Mauritius Investment Company (MIC) avait été mise sur pied pour venir en aide aux compagnies en difficultés. « Si la STC fait face à des problèmes financiers, pourquoi la MIC n’investit pas de l’argent, comme elle l’a fait pour les hôtels et Air Mauritius ? Pourquoi est-ce la population qui doit payer ? » se demande-t-il.

L’ACIM compte ainsi réunir ses partenaires demain pour décider de la marche à suivre. Des actions seront annoncées dans les prochains jours.

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