BAI : La FSC annule le deal de GlobalCapital plc

Alors que le nouveau Special Administrator de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities Ltd, Yacoob Ramtoola, s’est donné jusqu’à la mi-octobre pour régler les détails de l’écroulement de l’empire du Chairman Emeritus de BAI, Dawood Rawat, des développements surgissent au niveau des principaux dossiers. Ainsi, la décision officielle a été prise visant à annuler le Share Purchase Agreement sur les 48,45 % d’actions de Dawood Rawat au sein de GlobalCapital plc à Malte avec le remboursement des 500 000 dollars versées par EIP plc de Paolo Catalfamo. Ensuite, le dossier d’Apollo-Bramwell passe à l’étape de Request For Proposals au vu des 25 sociétés en lice en face de trois options pour la reprise de la clinique de Dawood Rawat. À ce même chapitre, un autre problème délicat a surgi compte tenu des difficultés rencontrées pour constituer les Rs 40 millions nécessaires en vue d’assurer les salaires du personnel de la clinique à la fin de ce mois. Il devient de plus en plus évident que la mise à exécution d’un Retrenchment Plan à la clinique Apollo-Bramwell peut être difficilement évitée dans la conjoncture. Du côté de Courts, Hillbrow (Mtius) Ltd, aussi connue comme Courts Asia, dont l’offre pour la reprise de Courts n’a pas été retenue, est passée de nouveau à la contre-offensive avec le recours à des procédures légales ou au mieux avec la demande pour instituer un Fact Finding Committee en vue de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles le consortium David Isaacs a été privilégié.
Du côté de Malte, le développement conséquent a été la décision de Malta Financial Services Authority de permettre la reprise de la cotation de GlobalCapital plc sur la Bourse de Malte. La cotation sur le marché officiel maltais des actions ordinaires de GlobalCapital plc et des Bonds 5,6 % de GlobalCapital plc 2014/16 avait été suspendue par les autorités boursières de Malte le 17 avril suite à l’éclatement du BAI Ponzi Scheme de Rs 23 milliards à Maurice et la démission de Dawood Rawat en tant que Chairman de GlobalCapital plc et de Rishi Sookdawoor en tant que membre du conseil d’administration.
Dans le communiqué officiel concernant le retour de GlobalCapital plc sur le marché boursier depuis hier, la Malta Financial Services Authority souligne que « following the publication by the Company’s Annual Financial Statements for the year ending 31st December 2014 approved on 7th August 2015, the Interim Directors Report for the period ended 30th June 2015 approved on 28th August 2015 together with the Company Announcement dated the 16th September 2015 updating the market on the position of the shareholding of BAI Co (Mauritius) Limited in the Company, the Listing Authority is of the opinion that sufficient information has been made public by the Company for trading in Global Capital plc’s securities to be resumed and is today Terminating the suspension of Listing and Trading in the Company’s securities. »
À Maurice, plus particulièrement du côté de la Financial Services Commission et du nouveau Special Administrator de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, l’équation avec la reprise de la cotation de GlobalCapital plc de Malte ne subit pas de gros changements. « À ce jour, nous détenons toujours les 48,45 % d’actions de Dawood Rawat au sein de cette société incorporée à Malte. Il n’y a rien qui a changé dans l’actionnariat de cette compagnie », fait-on comprendre avec force.
Ces mêmes sources ajoutent que le Share Purchase Agreement (SPA) consenti par les anciens Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd and Other Related Entities, Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet pour le rachat des 48,45 % des actions du groupe mauricien par le banquier Catalfamo d’EIP plc de Malte est devenu caduc. « Aucun deal avec le groupe EIP plc de Catalfamo n’est désormais On the Card. Les instructions de la FSC sont des plus formelles : il n’y a pas de deal car la FSC n’a jamais donné son assentiment pour la conclusion de ces négociations », fait-on comprendre officiellement en révélant que les 500 000 dollars américains déposés dans un Escrow Account par le dénommé Paolo Catalfamo devront être retournés à qui de droit pour clore ce chapitre.
Le deal envisagé par l’EIP plc est de racheter les actions de Dawood Rawat (48,45 %) sans compter les 5 % de Yukondale Ltd, octroyant le contrôle de GlobalCapital plc au Chairman Emeritus de BAI avec le versement de Rs 190 millions. Les promoteurs d’EIP plc devaient également injecter des fonds de l’ordre de Rs 500 millions pour assurer le remboursement à des clients ayant souscrit à des produits financiers de GlobalCapital plc avec la maturité prévue pour le 2 juin 2016.
Le deal proposé par Paolo Catalfamo visait principalement à sauver la mise de Dawood Rawat dans GlobalCaptal plc. Mais compte tenu de l’annulation du Share Purchase Agreement, cette filiale de BAI à Malte, partageant le même logo, se place dans une situation des plus compromettantes vu que le dernier rapport des auditeurs de Deloitte avait tiré la sonnette d’alarme en avançant que GlobalCapital est « no longer a going concern » à moins de cette injection de capitaux envisagée par Paolo Catalfamo.
La réaction du marché boursier à Malte en ce début de semaine avec la reprise de la cotation sera cruciale quant à l’avenir de GlobalCapital plc. En cas de graves difficultés de cette dernière société, les autorités à Malte n’auront d’autre choix que de réclamer des comptes à Dawood Rawat, qui ne pourra plus se prévaloir de cette immunité accordée par le passeport français face aux démarches d’arrestation et d’extradition initiées par les autorités mauriciennes le 17 avril dernier.
Malte, faisant partie de l’Union européenne, n’aura pas à tenir compte des dispositions de tout traité d’extradition avec la France, pour exiger que le Franco-Mauricien Dawood Rawat soit acculé à répondre des actes présumés de détournement de fonds et de fraude financière. Les prochaines semaines seront déterminantes pour le Chairman Emeritus de BAI et décoré de la Légion d’Honneur par le président français, François Hollande.
Le dossier d’Apollo-Bramwell, clinique placée sous la responsabilité de la National Healthcare Ltd et de la State Investment Corporation, remonte également sur le front de l’actualité. À ce jour, 25 sociétés mauriciennes et étrangères ont participé à l’exercice d’Expression of Interest, lancé par BDO, pour le Management Contract de la clinique. La prochaine étape est actuellement en gestation.
L’étape de Request For Proposals est actuellement mise au point avec trois options retenues, notamment Outright Purchase de la clinique avec les recettes versées à la National Property Fund Ltd pour le remboursement des Zero-Coupon Debentures du Super Cash Back Gold de BAI, la prise de participation (Equity) et la gestion de la clinique ou encore Outright Management. Les sociétés pourront être appelées à soumettre leurs offres dépendant de la formule qui devrait les intéresser le plus avec la National Healthcare Ltd et la SIC entérinant la proposition, qui sera à leur avantage.
Toutefois, dans l’immédiat, le personnel surnuméraire de la clinique Apollo-Bramwell, dont certains avec des salaires de plus de Rs 1 million par mois, continue à susciter des inquiétudes. En effet, des difficultés ont surgi en cette fin de mois pour collecter les Rs 40 millions nécessaires quant au versement des salaires du personnel. « Il devient de plus en plus évident que l’administration de la clinique ne pourra pas survivre au nombre de 850 environ avec une masse salariale mensuelle de cette envergure. Le moment est venu pour réfléchir en termes d’un Retrenchment Plan pour la clinique. Évidemment, il y a la dimension sociale mais il ne faut pas occulter les exigences de la réalité des affaires. Nous nous penchons sur différents plans avant de faire un éventuel choix », indique-t-on dans les milieux concernés sans ajouter d’autres détails quant aux éventualités.
Hillbrow (Mtius) Ltd, aussi connue comme Courts Asia, revient à la charge dans la reprise de Courts par le consortium mené par David Isaacs. Dans un communiqué de presse, émis à partir de Singapour, Denise Tan Li Chern, Communications Manager au nom de Courts Asia, brandit la menace de Legal Process contre les autorités mauriciennes pour avoir porté préjudice à cette société tout en réitérant sa demande pour un Fact-Finding Committee.
Dans une analyse comparative des offres de Courts Asia et du Consortium Isaacs, Denise Tan Li Chern affirme, que « more disturbing facts are emerging to make our request for a Fact-Finding Committee urgent and pressing ». Elle conteste également la déclaration de Yacoob Ramtoola selon laquelle « out of the two bidders, the best offer, be it on the financial or social aspect, came from Mammouth (Mauritius) Ltd («Mammouth »), who accepted the conditions, which was to consider the redeployment of the employees and also buying Courts Mauritius at an agreed price, MUR 250 million for assets and MUR 160 million for current assets, as opposed to Courts Asia who proposed a fixed amount for the stock».
Courts Asia poursuit sa comparaison en s’attaquant à different aspects du Bidding Process car elle a eu à effectuer un Security Deposit de 1,2 million de dollars alors que le consortium de David Isaacs, qui a pu soumettre un Revised Bid, n’avait pas été assujetti à cette contrainte.
En ce qui concerne le Purchase Price, Courts Asia avait proposé Rs 282 millions en sus d’une nouvelle formule pour l’évaluation des stocks, Rs 185 millions, somme recouvrée d’Iframac au titre de la Unsecuritised Hire Purchase Book, et Rs 1,2 milliard pour le Securitised Hire Purchase Book avec la Bramer Bank, soit faisant un total de Rs 1,7 milliard.
Pour ce qui est de l’offre du Consortium David Isaacs, Courts Asia mentionne le chiffre de « Rs 360 millions inclusive of stock » alors que le montant pour le Securitised Hire Purchase Book avec la Bramer Bank n’a pas été révélé.
Sur le front social de la reprise de Courts, Courts Asia maintient qu’elle était disposée à sauvegarder 85 % des emplois, soit 100 % du Low Income Staff et 50 % de ceux faisant partie du Management. Avec David Isaacs en selle, 80 % des membres du personnel ont été retenus.
En dernier lieu, Courts Asia avance que sur le plan de la stratégie de la croissance, Courts Asia misait sur « Business Expansion and creation of a Megastore, with first rights of employment to existing employees » avec la possibilité d’injecter des fonds de Rs 498 millions en dix-huit mois pour recapitaliser le business et un plan de Refurbishment de Rs 74 millions pour les quatre ans à venir. Courts Asia conclut que les plans du consortium David Isaacs ne sont pas connus tout en mentionnant « government funding Rs 44 million to compensate suppliers. This is coming from taxpayers. »

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