BANDE DESSINÉE : Serge Carrère réinvente Achille Talon

Le prochain album Léo Loden, à paraître en août, traitera d’islamophobie… comme nous l’a révélé son inventeur et dessinateur Serge Carrère, qui réalise depuis 22 ans ce polar humoristique avec le scénariste Christophe Arleston. Invité spécial du festival de BD mauricien Île en bulles en décembre dernier, il a animé plusieurs sessions avec des élèves dans les lycées français avant de clôturer l’édition 2013 avec les bédéistes de Maurice et de la région par des séances de dédicaces. Mais la véritable surprise de cet entretien est que notre interlocuteur s’apprête à ressusciter un des personnages les plus célèbres et emblématiques de la ligne claire, en la personne… d’Achille Talon !
Serge Carrère s’apprêtait à animer une Master Class avec des élèves de terminale, option Arts plastiques, au lycée Labourdonnais, lorsque nous l’avons rencontré début décembre. S’il est allé, le temps de trois albums, chercher l’inspiration dans le monde de la science fiction lorsqu’il a scénarisé L’héritier des étoiles avec Weissengel, notre interlocuteur est vite revenu à ses domaines de prédilection que sont le polar humoristique façon Léo Loden et les séries pour la jeunesse, telles Les Elfées ou L’école Crinoline, réservées aux petites filles qui apprennent la lecture… « C’est l’envie de travailler sur un dessin plus réaliste, nous confiait-il alors, qui m’avait poussé vers cette aventure de L’héritier des étoiles. Mais en définitive, j’éprouve plus de plaisir avec mon dessin plus naturel qu’est le dessin semi-réaliste humoristique… Je suis plus un enfant de Franquin, le père de Gaston Lagaffe, et d’Uderzo que de Giraud ou Moebius, même si j’adore les travaux de ce dernier. »
Léo Loden est devenu, au fil des ans, une des valeurs sûres de la BD française, qui n’a eu aucun mal à se renouveler au fil de ses 22 albums. Un des secrets de sa réussite consiste à offrir plusieurs niveaux de lecture… « Léo Loden, c’est de la BD tous publics qui touche autant les adolescents que les adultes. Avec Christophe, on essaie de maintenir une double lecture, en référence au style qu’on a toujours aimé… Il y a de quoi faire plaisir aux petits par l’humour à travers Tonton Loco, notre Obélix à nous, qui est là pour amener la farce et l’absurde. Ensuite, les héros sont confrontés à des affaires plus sérieuses, qui demandent une référence journalistique, politique, philosophique ou même religieuse. Les gamins prennent ce qu’ils ont envie de prendre… et les adultes y trouvent leur compte. »

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