BANQUE — Board Room Guerilla : L’actionnariat d’IBL de 30% au sein d’AfrAsia revient sur le tapis vert

La recomposition du conseil d’administration de la banque AfrAsia est entamée avec la Banque de Maurice ayant imposé une date limite fixée au 30 septembre prochain. Ainsi, selon les recoupements d’information du Mauricien, on affirme que l’un des principaux actionnaires, le groupe IBL, aurait cette semaine fait circuler une liste de dix personnes qui seront des potentiels directeurs du nouveau conseil d’administration.

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Mais dans la conjoncture, l’actionnariat de 30% du groupe d’Arnaud Lagesse au sein de cette banque est le “talk of the town” du secteur bancaire, notamment à la suite des amendements apportés à la Banking Act à travers le dernier Finance Bill. En effet, la Banking Act de 2004 stipule qu’un actionnaire au sein d’une banque mauricienne ne peut pas posséder plus de 10% de l’actionnariat, sauf dérogation de la Banque de Maurice. Toutefois, ce principe ne s’applique pas aux actionnaires qui sont eux-mêmes des banques, car cette dérogation est accordée aux actionnaires qui sont des entités bancaires en raison de leurs compétences acquises dans la gestion des affaires et que les risques d’ingérences inappropriées dans l’opération de la banque sont moindres.

Dans le cas d’AfrAsia où la “Board Room War” entre IBL et AfrAsia était devenue intolérable pour la Banque de Maurice, forçant cette recomposition du “board”, l’on craint que la “shareholding structure” soit une nouvelle fois source de problèmes. Déjà que la crise qui a eu lieu chez AfrAsia découlait d’allégations d’ingérence du groupe IBL dans les opérations de la banque, au désarroi de la Banque nationale du Canada et des directeurs étrangers siégeant au sein du conseil d’administration. Dans certains milieux bancaires, l’on estime que cette “Board Room War” a perduré au niveau d’AfrAsia car la Banque de Maurice n’aurait jamais jusqu’ici imposé le principe de “significant interest” sur le groupe IBL et que ce dernier a toujours bénéficié de dérogation de la part de la régulatrice du secteur bancaire. D’ailleurs l’on se demande si les derniers amendements renforçant le principe de “significant interest” dans la Banking Act ont été apportés pour régler le contentieux dans le cas d’AfrAsia.

Les nouvelles dispositions de la Banking Act s’étalent désormais sur trois composantes. Depuis le 7 août 2020, en vertu de l’article 2 (v) de la Banking Act, un actionnaire détiendrait un “significant interest” au sein d’une banque si l’actionnaire détient plus de 10% d’actions dans la banque, l’actionnaire avait le pouvoir de nommer plus de 20% de directeurs sur le “board” ou encore si l’actionnaire exerçait une grosse influence sur le management de la banque en question. La Banque de Maurice a exigé le départ de tous les directeurs et la nomination de nouveaux directeurs au board d’AfrAsia avant le 30 septembre. La question qui se pose dans les milieux bancaires est de savoir si la Banque de Maurice va « limiter » le rôle d’IBL lors de cet exercice pour s’assurer que le nouveau conseil d’administration ne soit pas une nouvelle fois sujet à des situations d’ingérence au niveau des opérations d’AfrAsia.
Affaire à suivre…

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