BANQUE MONDIALE : Taux de croissance de 3,7% pour Maurice en 2016

La Banque Mondiale table sur un taux de croissance de 3,7% de l’économie mauricienne en 2016 et anticipe un taux semblable pour les années 2017 et 2018. Ces prévisions sont contenues dans l’édition de janvier 2016 des “Perspectives économiques mondiales” que la BM a rendue publique hier à Washington. La BM souligne par ailleurs que l’atonie de la croissance dans les principaux pays émergents pèsera sur la croissance mondiale en 2016 mais qu’un raffermissement est attendu avec un taux estimé de 2,9% pour cette année, contre 2,4% en 2015.
L’estimation de la croissance pour Maurice est présentée dans la revue des performances des pays d’Afrique subsaharienne. Selon les données de la BM, un taux amélioré est anticipé pour cette année comparativement à 2015 (3,7%, contre 3,5%), mais il est, à première vue, moins optimiste que celui prévu par la mission du Fonds Monétaire International, qui a séjourné chez nous dans le cadre des consultations sous l’Article IV. La délégation dirigée par le Dr Mauro Mecagni avait conclu que la croissance sera proche de 4%. Statistics Mauritius, pour sa part, prévoit une croissance de 3,9% cette année. Dans son rapport sur les “Perspectives économiques mondiales”, la BM précise qu’il n’y a pas eu de changement par rapport à ses prévisions de juin 2015 concernant Maurice.
Passant en revue la situation en Afrique subsaharienne, la BM estime que la croissance de la région devrait s’accélérer pour passer de 3,4% en 2015 à 4,2% en 2016, et ce grâce à la stabilisation des prix des produits de base. « L’activité économique variera d’un pays subsaharien à l’autre, la croissance de la consommation demeurant faible dans les pays exportateurs de pétrole du fait de la hausse du coût des carburants, tandis que le ralentissement de l’inflation dans les pays importateurs de pétrole contribue à doper les dépenses de consommation », fait ressortir la BM. Faisant état des deux économies les plus fortes de la région, elle rapporte qu’au Nigeria, la croissance devrait s’établir à 4,6%, contre 3,3% l’an dernier, tandis que celle de l’Afrique du Sud progressera modestement pour atteindre 1,4%, contre 1,3% en 2015.
C’est l’Éthiopie qui pourrait afficher la croissance la plus élevée (10,2% en 2016). Ce pays précéderait, dans l’ordre, la République Démocratique du Congo (8,6%), la Côte d’Ivoire (8,3%), le Rwanda (7,6%), la Tanzanie (7,2%), la Sierra Leone (6,6%), le Mozambique (6,5%), le Cameroun (6,5%) et le Burkina Faso (6%). La BM observe dans son rapport que la croissance économique mondiale a été plus faible que prévu en 2015, année durant laquelle l’activité économique a été freinée par la baisse des prix des produits de base, le ralentissement des échanges et des mouvements de capitaux, et des périodes de volatilité financière. Elle s’attend à l’avenir à un raffermissement de la croissance, qui dépendra cependant de la persistance de la dynamique en cours dans les pays à revenus élevés, de la stabilisation des cours des produits de base ainsi que de la transition progressive de la Chine vers un modèle de croissance davantage fondé sur la consommation et les services.
Les prévisions tablent sur une croissance de 4,8% des économies en développement en 2016. Ce chiffre est inférieur à ce qui était précédemment anticipé, mais est en progression par rapport à la situation de l’après-crise (4,3%). Les données pour 2016 indiquent que la croissance devrait ralentir davantage en Chine et que la récession persisterait en Russie et au Brésil. En revanche, la conjoncture devrait être favorable en Asie du Sud, principalement sous l’impulsion de l’économie indienne.  
« Les performances des pays émergents divergent profondément. Par rapport à la situation qui prévalait il y a six mois, les risques se sont accrus, notamment en ce qui concerne l’éventualité du ralentissement plus prononcé d’une économie émergente majeure. La combinaison de politiques budgétaires et des politiques des banques centrales pourrait contribuer à atténuer ces risques et à soutenir la croissance », déclare Kaushik Basu, vice-président et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale.

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