BANQUES — Blanchiment de fonds : Le CEO de l’ex-Century Banking entendu Under Warning à l’ICAC

  • Munir Lallmahamood interrogé sur des fonds détournés en Malaisie et des millions de dollars transitant sans aucun contrôle dans des comptes à la Century Banking Corporation Ltd

Avec la confirmation de la révocation de la Banking Licence à l’échéance du délai statutaire, la Century Banking Corporation Ltd s’apprête à subir l’étape de l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) avec en toile de fond le délit de blanchiment de fonds et d’infractions à la Banking Act. Cette étape revêt une double connexion de par celle du Chief Executive Officer, Munir Lallmahamood et aussi, voire surtout que cette enquête est suivie sur le plan international, le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis ayant un Watching Brief. Et encore que la décision de la Banque centrale fait suite à la condamnation à 12 ans de prison de l’ancien Premier ministre de la Malaisie, Najib Razak. Ce matin, le dénommé Lallmahamood était attendu au QG de l’ICAC pour la première séance d’interrogatoire Under Warning dans cette affaire ayant une connexion internationale et un autre ressortissant mauricien, détenant plusieurs passeports étrangers dans le collimateur.

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L’interrogatoire du Chief Executive Officer de l’ancienne Century Banking Corporation Ltd devra comporter plusieurs volets avant que l’Office of the Director of Public Prosecutions ne soit saisi des recommandations de l’Investigation Division de l’ICAC. Cette enquête fait suite à la découverte du méga-scandale 1MDB, avec la société de courtage internationale, Goldman Sachs, reconnaissant ses torts dans cette affaire de détournements de fonds et de blanchiment aux dépens de ce Sovereign Fund de la Malaisie. Une partie des fonds détournés a transité dans des comptes opérés sans aucun contrôle à l’ancienne Century Banking Corporation Ltd, détenant jusqu’à récemment une Islamic Banking Licence émise par la Banque de Maurice.

L’enquête menée conjointement par le FBI et l’ICAC aura relevé, sur la base de Documentary Evidence des transferts de plusieurs millions de dollars en provenance de fonds dans le cadre de ce scandale, connu comme 1MDB, sur des comptes de bénéficiaires étrangers à la Century Banking Corporation. L’ICAC estime que l’institution bancaire n’a pas respecté les procédures de la Banking Act, comme initier une enquête pour déterminer la “source of funds” de l’argent en provenance de la Malaisie.

Dans des milieux autorisés, l’on avance que la Century Banking Corporation Ltd aurait commis des infractions aux dispositions de la Banking Act. En principe, cette banque aurait dû contacter la Banque centrale de Malaisie pour obtenir ces informations. Or, les enquêteurs estiment que Munir Lallmahamood est le premier responsable de ce « manquement », en sa qualité de CEO. D’ailleurs, c’est l’une des raisons ayant conduit à la révocation de sa licence par la Banque centrale, agissant en vertu de la Banking Act.

L’équipe de Navin Beekarry estime par ailleurs que le CEO de cette banque islamique ne peut plaider l’ignorance sur les accusations de blanchiment de fonds, car il aurait été informé des grosses transactions en cours, avec des ramifications sur le plan international. Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien indiquent que les enquêteurs ont commencé à éplucher les documents internes de cette banque et du système de contrôle imposé par la Banque de Maurice (BoM) pour contrer toute tentative de blanchiment d’argent. De plus, la BoM avait lancé des avertissements à l’encontre de la Century Banking Corporation, qui n’avait nullement obtempéré.

Dans les milieux officiels, l’on s’appesantit sur le fait que « the revocation of the Islamic Banking Licence was also partly due to the conviction of former Prime minister Datuk Seri Najib Razak in late July, who was found guilty of all seven counts of abuse of power, criminal breach of trust (CBT) and money laundering in the SRC International Sdn Bhd case. SRC is a former subsidiary of 1MDB ». L’enquête conjointe de l’ICAC et du FMI est également parvenue à la conclusion que « several million rupees believed to have come from the defrauding of the wealth fund had passed through CBC accounts belonging to an “ultimate beneficiary” who had taken refuge in Thailand ».

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