Batsirai : plus de peur que de mal

Batsirai, qui a mis le pays en confinement forcé durant un peu plus 30 heures entre mardi après-midi et jeudi matin, nous a fait plus de peur que de mal. Nous exprimons cependant toutes nos sympathies aux familles de l’unique victime, qui a trouvé la mort alors qu’il se rendait au travail après la levée de l’alerte rouge jeudi matin.

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Il faut toutefois noter qu’aucun dégât majeur n’a été constaté au niveau des infrastructures publiques. Les endroits habituels ont été inondés, soulignant la nécessité d’accélérer la construction de drains, à laquelle des milliards de roupies ont été consacrées. Comme toujours, les plus démunis, surtout ceux vivant dans des logements précaires, en attendant d’obtenir un logement habitable, sont ceux qui ont le plus souffert. Les familles, en particulier les enfants recueillis par le père Gérard Mongelard, nous rappellent à une triste réalité : notre État providence n’arrive pas à pourvoir aux besoins des plus pauvres. Il y a encore des efforts à faire afin que le développement ne soit pas un vain mot et pour que le respect et la promotion de la dignité humaine soient au centre de toutes les stratégies de développement.

Sur le plan agricole, la Chambre d’agriculture observe que les champs de canne n’ont pas été particulièrement affectés. Au contraire : la pluie a été bénéfique aux plantations et aux réservoirs. Cependant, les cultures vivrières et fruitières, surtout les plantations les plus fragiles, ont, elles, été touchées. Il faut donc se préparer à une hausse sensible des prix dans les prochains jours, bien que les Mauriciens soient familiers à ces fluctuations, qui interviennent après le mauvais temps.

Batsirai a cependant détourné un peu l’attention sur le recomptage des votes obtenus par Jenny Adebiro et Ivan Collendavelloo. On a été témoin d’une victoire annoncée d’Ivan Collendavelloo, mais sans gloire, puisque son avance enregistrée en 2019 a été réduite de plusieurs voix. De plus, les erreurs constatées, notamment le décalage dans le nombre de bulletins enregistrés en 2019 avec le nombre de bulletins examinés mardi, font inévitablement planer un doute concernant le dépouillement des bulletins dans les différentes circonscriptions, surtout dans celles où les résultats sont serrés.

Les “discrepencies” constatées sont considérées comme tellement graves que le commissaire électoral a demandé à la police d’ouvrir une enquête sur le décalage dans le nombre de bulletins. Sans préjuger des résultats de l’enquête, tout le monde s’accorde à dire que le commissaire électoral et l’ESC ont du pain sur la planche pour tirer les leçons de ce qui s’est passé lors des dernières élections générales. Ce scrutin, on s’en souvient, avait été organisé en pleine période des examens. Ce qui fait que de nombreux fonctionnaires rompus aux questions électorales, dont des enseignants, n’avaient pu participer à l’organisation des élections et au dépouillement des bulletins le lendemain, laissant ainsi la place à des novices et à des personnes inexpérimentées, manquant de rigueur. Dans certaines régions, la compétence du Returning Officer laissait à désirer. Même si l’erreur est humaine, beaucoup auraient pu avoir été évitées si le commissaire électoral avait réussi à recruter le personnel approprié, avec les compétences ad hoc.

La bonne nouvelle de cette semaine est venue du côté de l’éducation. La rentrée de tous les établissements scolaires et le retour au calendrier d’avant Covid ont été généralement bien accueillis. Il est bon également que ceux qui le peuvent puissent composer les examens de SC et de HSC en avril de cette année et que les examens réguliers aient lieu en octobre/ novembre, comme cela avait été le cas auparavant.

Espérons toutefois que toutes les précautions ont été prises pour prévenir tout risque de propagation du Covid. Il faut maintenant s’assurer que les conditions nécessaires prévalent pour que toutes les institutions publiques, privées et confessionnelles puissent travailler en toute sérénité et dans le dialogue. De plus, il faudrait s’assurer que le curriculum scolaire soit adapté au besoin de notre temps et que tous les élèves, riches ou pauvres, puissent disposer des moyens nécessaires pour s’épanouir dignement et réussir leurs études scolaires.

 

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