Un black-out expliqué à ma fille et à mon fils

Ma fille, mon fils, un black-out survient quand il n’y a pas d’électricité partout. Cela peut faire suite à un cyclone ou des orages.  Ailleurs, comme vous le voyez à Gaza, il y a des black-outs à cause des bombes. Un grave défaut sur les lignes  électriques peut aussi provoquer un black-out.
Y a-t-il un black-out lorsque nous n’avons pas assez de courant pour tout le monde ? Non, parce que seulement certains,  souvent ceux qui ont le moins besoin d’électricité, sont alors déconnectés. La demande sur les lignes diminue et  des générateurs de secours entrent en marche. La situation retourne rapidement à la normale.
Si nous installons des panneaux solaires sur nos maisons, comme on vous l’enseigne à l’école, nous dépendrons peu de l’électricité venant des lignes. Si nous savons utiliser le courant efficacement sans en gaspiller, alors nous serons à l’abri d’une soudaine et forte demande comme lorsqu’il fait très chaud. On t’a aussi appris en classe  que le courant est produit  en brûlant surtout du charbon. Auparavant nous ne savions pas très bien les dangers de ce combustible. Parce que c’était très bon marché, on avait construit des centrales à charbon.
Aujourd’hui,  comme vous le savez et me le dites, il y a le changement climatique. Vous vous souvenez des victimes du flash-flood du Caudan. Il y a aussi des tonnes de cendres qui peuvent être toxiques que nous ne savons où mettre sur notre petite île. Si on ajoute tous les coûts, le charbon n’est plus si bon marché.
 Alors, il faut utiliser à la place des énergies renouvelables comme on vous le dit à l’école.  Elles sont bien moins chères maintenant. Une fois les installations faites, ces sources d’énergies, que Dieu nous a données en abondance à Maurice, seront gratuites pour toujours. Avec des batteries nous pouvons les stocker aussi.  Si des petites centrales sont éparpillées dans différentes régions, ce qu’on appelle « décentralisées », alors elles nous donnent ensemble une fourniture plus continuelle.  
Il y a aussi d’autres énergies propres qui peuvent remplacer le charbon. Tu connais la bagasse, mais il faudra que nous gardions nos champs de cannes. Il faudra générer plus d’électricité avec la même quantité de bagasse. On peut aussi utiliser les têtes et feuilles de cannes, le bois, les déchets, le « fatak », le biogaz et tant d’autres bioénergies, ces énergies naturelles qui sont disponibles localement.
L’océan peut aussi nous donner plein d’électricité comme avec les éoliennes en haute mer. L’eau froide sous-marine peut remplacer le besoin d’électricité pour les climatiseurs quand il fait chaud.  C’est peut-être dans ces domaines que tu auras du travail, in sha Allah. Cela nous évitera aussi de dépendre de l’importation du charbon et de l’huile lourde, qui nous coûte Rs 100 millions chaque jour. Demain ce sera pire.
Ma fille, mon fils, il n’y a pas lieu de craindre un black-out. On a prévu plusieurs moteurs à l’huile lourde pour faire face à la demande électrique.  Ces moteurs seront aussi un « back-up », une réserve, pour subvenir aux besoins s’il n’y a pas trop de soleil ou de vent pour les centrales renouvelables. De préférence, on utilisera ces énergies propres et gratuites, les moteurs à l’huile lourde servant seulement lorsque c’est nécessaire. Un jour on y brûlera  du gaz naturel,  du biogaz si possible,  ou ce qu’on appelle des  biocarburants comme l’éthanol qui nous vient de la canne. Mais il faudra avant tout apprendre à ne pas gaspiller l’électricité et s’en servir de manière responsable.
Ma fille, mon fils,  je vous parle de votre avenir, non de mon rêve. Notre bon Premier Ministre  saura-t-il entendre l’espoir qui vous habite ?
Dis-lui donc qu’il faut un plan pour en finir avec le charbon. Qu’il faut dire à ces messieurs, qui veulent initier ou renouveler des projets pour produire de l’électricité, qu’ils ont un devoir vis-à-vis de vous, ma fille, mon fils. Qu’il n’y a pas que le profit de quelques-uns qui compte, mais qu’il faut aussi prendre en compte notre santé à tous, notre environnement naturel, notre vivre-ensemble harmonieux et notre bonheur partagé en tant que Mauriciennes et Mauriciens qui se respectent.
Ma fille, mon fils, remerciez Dieu car nous n’avons pas de black-out ici. C’est parce qu’il y a la paix parmi nous. Implore le Créateur qu’Il protège ton coeur de Son oubli. C’est le pire des black-outs et la source de tous les black-outs…

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