« BOARD ROOM WAR » : Le board d’une banque sous le coup d’une révocation

La Banque de Maurice (BoM) exige des explications de cette institution bancaire suite à des doléances formelles d’ingérences flagrantes et de conflits de cette instance

Une banque commerciale, opérant à Maurice, est depuis ces dernières semaines sous la surveillance stricte de la BoM. Cette institution bancaire, qui fait partie du groupe avec un « Risky Exposure » de Rs 5 milliards dans la NMC Health Saga, a été sommée par la Banque centrale de « show cause » pourquoi le conseil d’administration de la banque ne devrait pas être révoqué aux termes de la Banking Act. Ensuite, avec le rapport du Special Investigator sur NMC Health Ltd déjà sur la table du gouverneur de la BoM, Harvesh Seegolam, la situation pour cette banque, de même que les autres concernées, pourrait devenir intenable.

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Les recoupements d’informations effectués auprès de sources concordantes dans les milieux bancaires font apparaître que la pression sur cette banque pour une remise en ordre au plus haut niveau s’accentue de jour en jour. Deux courants s’affrontent au sein du conseil d’administration, s’apparentant à une « Board Room War », ne donnant aucun signe d’apaisement. La Banque centrale est en présence d’une série de doléances émanant des directeurs siégeant sur le board. Ces protestations sont prises au sérieux au niveau de la BoM Tower, d’autant que le différend oppose des Strategic Partners de cette banque, locaux et étrangers.

De derniers développements laissent comprendre que la Banque centrale est allée jusqu’à demander au board de « Show Cause » pourquoi la mesure drastique de révocation ne devrait pas être entérinée. L’un des partenaires stratégiques, une enseigne bancaire incontournable sur le plan international, remet en question la marge de manœuvre du Chief Executive Officer et les ingérences alléguées d’un capitaine de l’industrie ayant un puissant rayonnement dans le monde des affaires.

Dans les milieux informés, on laisse entendre que la Banque centrale adopte le ton dur dans cette affaire, étant donné qu’il n’y aurait plus de stabilité au sein de cette banque commerciale. Dans la conjoncture, on évoque que faute d’explications acceptables, le conseil d’administration encourt le risque d’être révoqué par la BoM. Cette réclamation de « Show Cause » de la BoM, qui mène également des inspections aux termes des dispositions de la Banking Act, vise aussi à obtenir des raisons valables pour expliquer pourquoi le board en question ne devrait pas être viré dans la conjoncture, à la lumière des tensions émanant de l’incompatibilité des partenaires.

La BoM serait aussi en quête de détails de partis pris et d’ingérences des actionnaires sur certaines décisions entérinées par cette banque au niveau de sa gestion. Déjà que depuis quelque temps la BoM Tower avait aussi réclamé que la « Shareholding Structure » de cette banque soit revue. On indique que les derniers développements survenus dans cette banque ne seraient pas à la satisfaction du régulateur du secteur bancaire.

D’ailleurs, depuis ces derniers jours, une équipe du département « Surpervision and Inspection » de la Banque centrale multiplie des « On-Site Inspections » et aurait relevé des informations controversées sur des « Risky Exposures », mais aussi en termes de « rémunérations versées ». Des Non-Performing Loans de plusieurs compagnies du privé auraient été « defaulted » sans aucune action de la part de la direction de la banque. Toutefois, les sources concernées se gardent de confirmer les montants « Written Off » ou encore l’identité des bénéficiaires de cette « générosité bancaire hors du commun ».
D’autre part, avec le rapport du Special Investigator nommé par la BoM pour faire la lumière sur le « Risky Exposure » de Rs 5 milliards avec la faillite du milliardaire indien B. R. Shetty, de NMC Health, la position du conseil d’administration de cette banque pourrait devenir encore plus intenable. Le rapport a été soumis au gouverneur de la Banque centrale au terme du délai imparti dans l’assignment formel sous la Banking Act. Affaire à suivre…

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