- Toutes les valeurs hôtelières en hausse
- Le groupe Lux affiche toutefois des pertes trimestrielles de Rs 365 millions
Les bourses mondiales étaient euphoriques lundi suivant l’annonce d’un vaccin contre la COVID-19. Paris, Londres et Milan ont réalisé leur meilleure performance depuis mars et Francfort a également rebondi à son meilleur niveau depuis mai. À la Bourse de Maurice, l’impact de cette annonce du laboratoire allemand Pfizer ne s’est pas fait attendre non plus. Hier en bourse, les valeurs hôtelières – effondrées depuis mars dernier – ont repris du poil de la bête. Le Semdex qui avait ouvert la séance d’hier à 1460.16, a finalement clôturé à 1487.31, soit une hausse de 1,9%. À midi, le principal indice boursier avait déjà gagné 1,3%, soit son « strongest gain » depuis six mois, selon l’analyse d’Axys.
Les valeurs hôtelières se sont nettement démarquées, avec Lux Island Resorts s’adjugeant 12,3% pour se faire coter à Rs 27.00, alors que le titre avait ouvert la séance à Rs 24.10. Lux était d’ailleurs le Top Gainer de la séance d’hier. L’action Lux, qui valait Rs 51.50 à l’ouverture du marché boursier en janvier dernier, avait chuté drastiquement ces derniers mois, enregistrant son plus bas au plus fort du confinement, soit le 6 avril dernier, passant sous la barre de Rs 20.00, à Rs 19.50 précisément. En Bourse hier, les autres valeurs hôtelières sont également remontées. New Mauritius Hôtels a gagné 3,16%, passant de Rs 4.75 à Rs 4.90. Rappelons que NMH s’échangeait à Rs 14.25 à l’ouverture du marché en janvier dernier, et avait dégringolé pendant le confinement jusqu’à atteindre Rs 4.20 en août dernier. Quant à Sun, il a pris 1,43% lors de la séance d’hier.
Cette remontée boursière du secteur hôtelier ne change toutefois rien au fait que les groupes concernés sont toujours en grande détresse financière, ayant dû solliciter le soutien de la Mauritius Investment Corporation Limited, à l’exemple de Lux Island Resorts. Après des pertes de Rs 877,6 millions pour l’exercice financier clos le 30 juin, le groupe vient de publier ses comptes trimestriels au 30 septembre 2020 et affiche toujours des pertes, cette fois se chiffrant à Rs 365 millions.
Les revenus du groupe avant intérêts, impôt, dépréciation et amortissement (EBITDA) sont négatifs (-Rs 133 millions) alors qu’ils étaient évalués à Rs 159 millions lors du trimestre correspondant de la précédente année financière. « Les perspectives sont très incertaines, ce qui fait qu’il est impossible de prédire l’étendue des dégâts dans le secteur, non seulement à Maurice mais également à travers le monde. Cela étant dit, la direction travaille en étroite collaboration avec le conseil d’administration pour mettre en œuvre des mesures qui consolideront la situation financière du groupe afin de préparer la reprise. Ces mesures incluent, entre autres, des travaux d’entretien et de rénovation pour maintenir le niveau de nos établissements. Nous avons également vendu certains actifs non-essentiels, notamment l’hôtel Le Récif à l’île de La Réunion », explique Désiré Elliah, Chief Executive Officer de Lux Island Resorts.
Durant ce premier trimestre de l’année financière 2020/21, le groupe a rouvert quatre de ses établissements, à savoir LUX* Saint-Gilles à La Réunion, LUX* South Ari Atoll aux Maldives, Tamassa Bel Ombre et LUX* Grand Gaube à Maurice. La construction de LUX* Grand Baie, qui a débuté en juin 2019, se poursuit de manière satisfaisante. Les travaux avaient été interrompus durant la période de confinement, c’est-à-dire entre mars et juin 2020. L’ouverture de cet établissement cinq étoiles est désormais prévue pour octobre 2021.
Les discussions entre Lux et la Mauritius Investment Corporation (MIC) ont bien avancé pour l’achat d’obligations convertibles en action d’un montant de Rs 1 milliard. Au total, l’entreprise émettra 100 « bonds » d’une valeur nominale unitaire de Rs 10 millions. L’aval des actionnaires sera sollicité lors de la prochaine assemblée générale. Ce soutien financier viendra ainsi s’ajouter au fonds de roulement, et donnera à l’entreprise les moyens nécessaires pour respecter ses engagements auprès de ses partenaires.