BRAS-D’EAU: Balade au coeur du dernier carré de forêt côtière sèche

Rehaussé au statut de parc national depuis octobre de l’année dernière, Bras-d’Eau est un endroit tout indiqué en cette période hivernale pour une balade en pleine nature. L’occasion pour vous de vous ressourcer au chant des oiseaux tout en respirant l’air de ce dernier carré de forêt côtière sèche de Maurice et qui présente une flore mixte : indigène et exogène. L’endroit est aussi propice pour organiser des activités de groupe, comme ce fut récemment le cas pour le Port Louis Toastmasters club.
Le parc national de Bras-d’Eau offre de nombreux points de démarrage pour une balade. Le plus connu demeure cependant l’entrée se trouvant à proximité du centre de visiteurs, à Bras-d’Eau. Le département des Bois et forêts du ministère de l’Agro-industrie y a aménagé une aire de stationnement et des kiosques pour les pique-niqueurs. Derrière le centre, vous admirez les ruines d’une ancienne usine sucrière. De l’autre côté de la route, c’est un puits en pierre de taille de l’époque française de 50 pieds de profondeur qui retient votre attention.
Après une visite du centre où vous vous familiarisez avec les espèces indigènes et endémiques de Maurice et surtout avec celles que vous pouvez retrouver dans le parc, à travers une exposition, vous ressortez pour emprunter le petit sentier de quelques mètres de longue construit dans la zone qui se trouve à votre gauche. Le début d’une balade de 3,6 kilomètres jusqu’à la sortie de Poste Lafayette.
Il fait frais en cette période hivernale. Donc il faut bien se couvrir, surtout au début de la balade. Vous êtes accueillis par le doux chant des Paradise flycatcher (NdlR : coq des bois ou tchitrec), oiseaux endémiques de Maurice et de La Réunion et d’autres oiseaux de la forêt. Vous vous souvenez alors de ce que vous venez de lire sur le tchitrec : un insectivore de quinze à vingt centimètres de long. Le mâle est reconnaissable à la couleur bleue métallique de sa tête, le rouge orangé de ses ailes et le grisâtre de son corps. La femelle, quant à elle, est moins colorée. La présence de cette espèce dans le parc de Bras-d’Eau est le résultat du travail de restauration de son habitat et de sa préservation entamé depuis de longues années par les Bois et Forêts.
Avec un peu de chance, vous pouvez le voir dans les arbres : il faut maintenir un environnement favorable pour ne pas le faire fuir, soit avancer précautionneusement et en silence. D’ailleurs, n’est-ce pas le meilleur moyen d’apprécier une marche en pleine nature et d’en tirer un maximum de bénéfice !
Vous traversez la route et pénétrez la zone principale. Vous admirez de nouveau le puits. S’étendant sur une superficie de 497,2 hectares de forêt, le parc national de Bras-d’Eau comprend la forêt de Bras-d’Eau qui fait 406, 19 hectares et une partie des pas géométriques de Poste-Lafayette (91,01 hectares). Vous avancez lentement par moment en raison de la nature du terrain : il est très accidenté. Les habitués n’y verront certainement aucun inconvénient mais les autres devront faire attention à ne pas se fouler la cheville sur ce sol rocailleux de bout en bout. Il est d’ailleurs fortement conseillé de porter de bonnes chaussures de marche pour ce parcours.
Dans cette partie du parc, vous trouverez principalement des araucarias. Des arbres qui conservent la fraîcheur. La forêt de Bras-d’Eau compte aussi des plantations d’acajou et d’eucalyptus et quelques poches de plantes endémiques et indigènes dont deux espèces de bois d’ébène (NdlR : le Diospyros melanida et le Diospyros egrettarum) et le técoma. Selon le département des Bois et Forêts, vous pouvez aussi y trouver l’Ornellia Aphradite, une orchidée rare de Maurice qui a été recensée seulement à l’île aux Aigrettes jusque-là ou la Doryoptesis pilosa, une fougère unique.
Ça et là sur l’itinéraire indiqué, vous tombez sur des arbres indigènes replantées dans le cadre d’un projet de reboisement des lieux par le département des Bois et Forêts. Vous êtes bientôt devant une première attraction : une cave naturelle. Vous poursuivez la balade dans la partie vallonnée de la forêt, croisant au passage des bétails avant d’emprunter le sentier ombragé des badamiers et de descendre l’allée qui mènera vers la Mare Mahogany. Un lieu de repos ! Les reflets des arbres et le jeu de lumière sur l’eau invitant même à la contemplation. La profondeur de l’étang est d’environ 30 pieds. Vous pouvez choisir de revenir sur vos pas ou de poursuivre jusqu’à la sortie de Poste Lafayette. Auquel cas, vous continuez en direction de la Mare aux Chevrettes avant de tourner sur votre droite pour atteindre la sortie. Au bout de quelques minutes, vous traversez devant les ruines d’un ancien four à chaux. Des maisons se dessinent au fond de la végétation indiquant la fin du parcours. La marche aura duré environ deux heures.
Deux options s’offrent à vous : un déjeuner sur la petite plage de Poste Lafayette, à quelques minutes de la sortie du parc, ou retourner sur l’aire de stationnement de Bras-d’Eau.
Un petit effort d’un quart d’heure voire vingt minutes à pied sur la route goudronnée est requis si optez pour le second choix.

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