Le commissaire de police Karl Mario Nobin a confirmé qu’une enquête a été initiée suite à la diffusion de clips faisant état d’actes de brutalité policière, dont celui de l’arrestation musclée de deux frères à Cité-Vallijee mardi.
« Cette enquête a été confiée à l’équipe du SP Rugbur du Central CID et sera supervisée par le DCP Bhojoo, qui s’occupe de la région de Port-Louis durant cette période de confinement sanitaire », a déclaré le commissaire de police tard hier soir. Il a concédé que « parey kouma dan popilasion ena sertin eleman indisiplinn, parey dan la fors lapolis ena sertin avek bann konportman repreansib ».
« Mo pou pran bann aksion sever kont bann eleman indesirab », avance Mario Nobin, qui ajoute que « la police doit pouvoir travailler dans le respect de chaque individu ». Pour l’incident survenu à Cité-Vallijee, il a indiqué que « nou kone ki landrwa, ki lieu, ki group polisir ek ki sannla finn difiz sa klip la ».
Et il devait ajouter « se pa le moman pou montre enn ekar de konduit. Inn fer sa intensionelman pou koz ditor a la polis ». Il avance que c’est une pratique courante pour la police de prendre des photos ou des vidéos lors de certaines opérations. « Nou servi li an intern. Par examp ban exhibit ki sezi kouma kas, ladrog. Se kan partaz sa ban klip-la ki li vinn enn delit », dit-il.
Par ailleurs, le commissaire de police a indiqué n’avoir jamais donné des instructions pour faire usage de la violence contre des citoyens en cette période de confinement. « Ban polisie bizin swiv protokol. Zot bizin itiliz enn minimum de fors pou defann zot si dimounn pe atak zot », dit-il.
De son côté, dans une déclaration au Mauricien, Me Rama Valayden souhaite une réaction de la Human Rights Commission suite à la diffusion de clips faisant état d’allégation de brutalité policière en cette période de confinement sanitaire.
BRUTALITÉ POLICIÈRE
Me Neelkanth Dulloo pointe du doigt des abus
Le nombre de vidéos montrant des interventions musclées de certains policiers en cette période de confinement national pullule sur la toile. Pour cette raison, l’avocat Neelkanth Dulloo a tenu à faire un appel aux autorités pour que celles-ci « prennent au sérieux ces agissements » et agissent en conséquence. Me Dulloo demande ainsi aux magistrats siégeant en cour de première instance de prendre note des cas de brutalité policière envers les citoyens. L’avocat rappelle que des motions de « voir-dire » sont des recours utilisés lors de procès pour contrer tout cas d’abus de la police, mais que ces motions sont « le plus souvent rejetées ».
Il préconise de fait dans ce cas présent « d’être au courant de la réalité ». Me Dulloo demande au DPP de « prendre bonne note » des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux et au président de la National Human Rights Commission « d’agir au plus vite ». Un appel a été aussi lancé au DCP Jugroo, un des intervenants du National Communication Committee, de « ne pas faire preuve d’ignorance » face à cette situation.
Pour Me Neelkanth Dulloo, ces agissements de la police s’apparentent « à de la torture », et sont ainsi des délits en violation de l’article 77 du code pénal. Pour rappel, dans un cas confirmé de torture, le coupable est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à Rs 150 000 et une peine de prison de dix ans. « Stop this abuse on the poor. They are not punching balls for frustrated officers », deplore l’homme de loi.