BUDGET 2018/2019 – PM : « L’art et la culture sont un secteur difficile »

Sera-t-il facile de répondre à toutes les attentes des artistes dans le prochain budget ? Le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, révèle qu’il « n’y a pas autant de finances pour pouvoir soutenir toutes les attentes de ce secteur », d’autant plus que « l’art et la culture sont un secteur difficile », et ce depuis longtemps. Pour sa deuxième consultation budgétaire de deux heures avec les artistes à la Lunch Room de l’hôtel du gouvernement hier après-midi, le ministre des Finances a avancé qu’il est « important de faire la part des choses ».

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Pravind Jugnauth estime que les points avancés par les artistes, présents à la Lunch Room de l’hôtel du gouvernement hier, ont été « les plus importants », même « s’ils en ont encore » à faire parvenir. « Nous allons voir de quelle manière nous pouvons créer un meilleur environnement pour le développement des artistes », dit-il, rappelant que le dernier budget a offert une meilleure considération aux artistes. Ainsi, il souhaite qu’année après année, « plus de soutien leur soit accordé ». Un lieu pour que les artistes puissent se produire sans payer de gros frais et une galerie d’art pour exposer les tableaux sont les quelques idées évoquées. « Nous allons voir de quelle manière nous pouvons les soutenir », dit-il. Son souhait est qu’il y ait « un progrès annuel » pour les artistes car il « est difficile de tout faire d’un seul coup ».

Pendant une heure, les différents artistes présents ont essayé d’exprimer leurs attentes pour le prochain budget. Pour le chanteur de seggae mauricien Ras Mayul, « il faut penser à revoir l’organisation du Festival Kreol ». Selon lui, il est temps d’organiser un Festival Kreol mauricien, où tous les artistes locaux puissent se produire, et ce sans qu’il y ait d’artistes étrangers. « Les artistes étrangers prennent ce qui nous est dû et partent. Les artistes mauriciens n’obtiennent rien. Alors que si nous organisons un festival uniquement par les artistes locaux, cela nous permettra d’être appréciés à notre juste valeur », dit-il. « Nous espérons obtenir le soutien qu’on demande du Premier ministre », dit le comédien Alexandre Martin.

Parlant du Rebate Scheme de l’ancien Board of Investment (BoI) pour la cinématographie, il avance que le remboursement de 30% du budget d’un film « n’est pas suffisant ». Il fait ressortir que les procédures de remboursement « prennent du temps » et que, de l’autre côté, les artistes doivent effectuer des paiements obligatoires sur place. « Il faut revoir le remboursement du Rebate Scheme et faciliter nos prêts auprès des banques car nous n’allons pas, en tout temps, demander gratuitement », dit-il. Il souhaite également que des actions concrètes soient prises « pour le bien des artistes locaux ». Pour le président de la MASA, Michael Veeraragoo, la Copyrights Act, votée l’année dernière, demande à relever de nombreux défis, et ce « en mettant en place de nouvelles structures ». Les membres de la société civile, des Ong, de l’environnement et de la protection des consommateurs étaient également présents hier après-midi au Sir Harilal Vaghjee Hall à l’hôtel du gouvernement pour faire part de leurs attentes pour le prochain budget. « Nous avons pu écouter un certain nombre de propositions mais nous invitons tout le monde à envoyer les leurs. Ainsi, nous saurons quoi mettre en pratique », dit le ministre des Finances. Il poursuit : « Il est impossible de mettre en pratique toutes les propositions, même si les attentes sont grandes. »

Critiquant le fait que le groupe qui défend les droits des consommateurs n’ait eu que peu de temps pour s’exprimer, le secrétaire général de l’Association pour les droits des consommateurs à l’île Maurice (ACIM), Jayen Chellum, avance qu’il est « important d’avoir des politiques pour des projets qui soient basés sur des preuves ». Il poursuit : « Il ne faut pas que les représentants des conseils d’administration soient des personnes issues des associations des consommateurs mais des nominés politiques. » Il ajoute avoir aussi soulevé le problème de la sécurité routière et de la sécurité alimentaire. Sur ces deux sujets, il a évoqué « la défaillance de l’infrastructure routière », qui est la cause des accidents. « Il faut des recherches et non pas uniquement faire porter le chapeau aux automobilistes », dit-il. Jayen Chellum avance ensuite qu’il « y a trop de taxes » sur plusieurs produits à Maurice. L’argent recueilli est versé directement au Consolidated Fund. Selon lui, il n’y a pas de somme allouée pour combattre l’addiction aux jeux, à l’alcoolisme et au tabagisme. Il demande également « une hausse du budget » du ministère de la Santé. Le secrétaire général de l’ACIM estime aussi qu’il faut mettre en place une Profiteering Court « pour contrôler les abus » à Maurice au niveau du prix des produits. Le président du Forum des citoyens libres (FCL), Georges Ah Yan, a avancé pour sa part que le ministre des Terres et du Logement « n’a pas le droit » de décider du sort d’une plage. « Il faudra la consultation de la Beach Authority et des Collectivités locales pour savoir différencier nos plages », dit-il. Il demande qu’il « n’y ait pas de développement à moins de 100 m d’une High-Water Mark » et dit regretter que « 70% des terres marécageuses soient comblées et soient la cause d’inondations ».

Également présent lors de ces consultations, le directeur exécutif de PILS, Nicolas Ritter, qui accompagnait un représentant de l’association ANFEN, a évoqué deux points. D’abord, la révision de la situation des Ong. « Il y a plus de 10 000 Ong qui sont enregistrées au Registrar of Companies. Il faut y mettre de l’ordre car ce n’est pas possible », dit-il, avant d’ajouter qu’il « faut savoir faire la différence entre les petites Ong, qui méritent du soutien, et les moyennes, qui ont besoin d’encouragement ». Pour les Ong plus importantes, dit-il, elles ont aussi des besoins car « elles contribuent au développement du pays ». Il demande que le budget 2018/2019 opte pour la prévention, le traitement et la réduction des risques concernant la drogue. Les consultations prébudgétaires se poursuivront bientôt avec les entrepreneurs, les planteurs et autres. Ces consultations terminées, des discussions sur les propositions avancées devront être discutées avec les différents ministres, députés et PPS.

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