BUDGET 2020-2021 – Le PM persiste et signe avec l’ICAC sur le St-Louis Gate

Pravind Jugnauth : « Dire que nous sommes responsables du crash d’Air Mauritius est indécent »

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Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui a conclu les débats parlementaires hier, se dit confiant que les ingrédients contenus dans le budget permettront un « swift bounce back of the economy ». Il a également défendu l’importance accordée à l’industrie de la construction et à l’intervention de la Banque de Maurice pour soutenir la stabilité de l’économie. Au sujet du Saint-Louis Gate, il persiste et signe en réitérant qu’il n’y aura aucun cover-up dans l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) en égratignant le leader de l’opposition, Arvin Boolell, au sujet de ses dénonciations. Il a également été question d’Air Mauritius, le Premier ministre trouvant qu’il est indécent de faire accroire que c’est le présent gouvernement qui est responsable du crash de la compagnie aérienne.

Au début de son discours, le Premier ministre est  revenu sur les mesures prises dans la lutte contre la pandémie de COVID-19. Il fait ressortir que l’objectif reste la protection des vies humaines. Il a rendu hommage à tous ceux qui ont fait que ce combat soit un succès et s’est réjoui que les efforts faits par Maurice aient été reconnus par les institutions internationales dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a revélé que durant les trois derniers pas mois quelque Rs 25 milliards ont été dépensées pour la maîtrise de l’épidémie.

Commentant les séquences de la crise de COVID-19, Pravind Jugnauth a expliqué qu’il faudra faire des efforts extraordinaires pour remettre les économies sur les rails et que le budget a prévu un plan d’action pour relancer l’économie à Maurice tout en mettant l’accent sur le secteur de la santé, dont le secteur pharmaceutique, de manière à assurer l’autosuffisance du pays en médicaments, entre autres.

Le Premier ministre se dit surpris par les critiques faites contre l’importance accordée au secteur de la construction, qui disposera d’un budget de l’ordre de Rs 40 milliards dans le cadre de la relance de l’économie. Il a rappelé que ce secteur représente 5% du PIB  et emploie directement quelque 44 000 travailleurs, dont 39 000 Mauriciens, sans compter les emplois indirects. Il a fait mention de quelques grands chantiers qui seront ouverts, notamment le parc technologique et la construction de 12 000 logements.  « Non seulement la construction génère de l’emploi dans la création de nouvelles infrastructures, mais permet également la création de Maintenance Jobs pour les années à venir », dit-il en citant maçons, électriciens, plombiers et charpentiers, entre autres.

Le Premier ministre a également souligné que l’intervention de la Banque centrale pour soutenir l’économie. Il a rappelé que c’est le rôle de la BoM d’assurer la stabilité économique en rappelant le cas aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie, en Inde et en Afrique du Sud. Il fait comprendre que l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Manou Bheenick et l’ancien ministre des Finances Rama Sithanen n’avaient d’autre choix que d’imprimer de l’argent.

Au chapitre social, Pravind Jugnauth a mis en avant les mesures annoncées par le gouvernement dans le domaine du logement en vue de créer une « inclusive Mauritius », de  l’éducation avec une attention spéciale pour les enfants en difficultés et les Special Education Needs Schools. Il a fait état des mesures prises pour combattre la pauvreté. « Malgré la récession mondiale, le gouvernement a fait tout son possible pour soutenir les plus vulnérables de ce pays », a-t-il dit. Pravind Jugnauth a aussi évoqué les mesures prises dans le cadre de la protection de l’environnement en rappelant que Maurice figure parmi les pays les plus menacés par les catastrophes climatiques.

Abordant le dossier d’Air Mauritius, le Premier ministre a affirmé que les critiques à l’effet que c’est le gouvernement qui est responsable du crash d’Air Mauritius «  is not only baseless but indecent ». Il a accusé le gouvernement travailliste et du PMSD d’être responsable de la situation pour avoir pratiqué la politique de copinage dans l’administration de la compagnie. Il s’est appuyé sur les propos tenus par Paul Bérenger, qui avait déjà affirmé que « Ramgoolam, Duval et Sithanen sont responsables du crash d’Air Mauritius ». Il a cité les pertes encourues dans le cadre de la politique du hedging, qui avait entrainé une perte de l’ordre de Rs 7 milliards — ce qui avait déjà affecté sérieusement la compagnie aérienne nationale, qui ne s’est jamais relevé de cette situation. De plus, l’ancien gouvernement avait autorisé l’achat de six avions à la veille des élections générales de 2014. « Ce fut un coup de poignard dans le cœur d’Air Mauritius », a-t-il dit. Et de rappeler qu’Air Mauritius n’a pas opéré durant les trois derniers mois en raison de la crise de COVID-19 et personne ne sait quand la compagnie pourra reprendre les vols commerciaux.

Au chapitre de la centrale de St-Louis, le Premier ministre a affirmé qu’aussitôt le gouvernement avait obtenu les informations concernant ce qui s’est passé, le directeur par intérim, Shamshir Mukoon, avait été suspendu et à la suite d’autres informations, le conseil d’administration a été dissout et remplacé. À ce propos, il rappelé que le leader de l’opposition avait promis de lui donner des informations à ce sujet. « Ce n’est qu’après la conférence de presse de vendredi que le leader de l’Opposition m’a appelé pour avancer que la compagnie Padco était impliquée et rien de plus, sans faire de révélations concernant le Premier ministre adjoint » a-t-il dit. Et de réitérer sa déclaration à l’effet que dans ce cas ou dans d’autres « there is going to have no cover-up. Those who are involved will have to answer for their action ».

  

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