BUDGET 2020-2021 – Ramgoolam : « Dangereuse baisse des réserves en devises étrangères »

Le leader du PTr : « La réforme du système de pension aurait dû faire l’objet d’un Livre blanc débattu au Parlement »

- Publicité -

Le leader du parti Travailliste, Navin Ramgoolam, met en garde contre le danger qui pèse sur les réserves de la BoM en devises étrangères (import cover) qui « baissent dangereusement » en raison de la politique budgétaire qu’a adoptée le ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Commentant le budget 2020-2021 en présence des parlementaires du Parti travailliste, il a également souligné que la réforme du système de pension à travers le remplacement du NEF par la CSG aurait dû faire l’objet d’un Livre blanc débattu au Parlement.  Il a finalement souhaité que les pétitions électorales soient entendues par la Cour suprême au plus vite.

La contribution de Rs 60 milliards de la Banque de Maurice au gouvernement ainsi que l’injection de Rs 80 milliards provenant des réserves en devises étrangères dans la Mauritius Investment Corporation  Ltd, créée par la Banque de Maurice (BoM), ont retenu l’attention leader du Ptr.  Il devait d’emblée qualifier l’affirmation du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, selon laquelle il avait présenté un budget équilibré « d’illusion ». « Ce n’est pas un budget équilibré, c’est une illusion », a-t-il affirmé. Et de rappeler que le ministre a dû recourir à un don de Rs 60 milliards de la BoM afin de donner l’impression que le niveau de la dette publique a été maintenu à un niveau raisonnable. Or, expliquet-il, le niveau de la dette publique dépassera le niveau de 80%. « Si on devait ajouter l’argent obtenu de la BoM à la dette, le niveau atteindrait 117% du PIB », a-t-il dit.

Pour Navin Ramgoolam, la Banque de Maurice a agi en violation de la Banking Act, qui stipule que la Banque ne peut qu’être un lender of last resort pour la stabilité de l’économie. Or, poursuit-il, Rs 60 milliards seront utilisées pour financer le budget, Rs 27 milliards iront au budget de développement et Rs 33 milliards au budget courant. Il rappelle que le montant de Rs 60 milliards représente 13,2% du PIB.  Ce qui constitue une somme importante, qui est ainsi utilisée « sans aucune transparence ». Il s’est aussi élevé contre l’injection de Rs 80 milliards provenant directement des réserves du pays dans la MIC Ltd. « La fonction de la BoM n’a jamais été d’investir dans les compagnies.  BoM pa gagn drwa fer sa », a-t-il lancé, tout en ajoutant qu’elle est la régulatrice, donc responsable de la supervision bancaire, sinon elle ne peut plus être considérée comme une banque centrale. « Je reconnais qu’il faut relancer l’économie, mais pas en passant par la BoM », estime-t-il. Et le leader du Ptr de rappeler que le pays a besoin de dollars pour l’importation des produits pétroliers entre autres besoins du pays. D’où la nécessité d’être en présence des réserves en devises étrangères. « Or, cet import cover baisse dangereusement. Le ministre des Finances ne réalise pas qu’il place le pays au bord d’un précipice. » Il met en exergue le fait que « Maurice est un pays ouvert qui dépend des services financiers, du secteur manufacturier et de l’industrie touristique pour obtenir des devises étrangères. Or, en raison de sa mauvaise gestion et de son incompétence, le gouvernement pousse le pays sur la liste noire de l’Union européenne, avec toutes les conséquences que cela comporte. Le secteur manufacturier est confronté à l’absence de commandes alors que le secteur touristique prendra du temps pour se relancer. » Il explique par ailleurs : « Voilà pourquoi nous ne sommes pas d’accord avec la décision du gouvernement de puiser dans les réserves du pays pour investir dans la MIC Ltd sur laquelle le parlement n’aura aucun contrôle ». Il considère aussi que la mise en circulation d’une si importante somme d’argent risque d’alimenter l’inflation et la hausse du coût de la vie.

Dans un autre contexte, Navin Ramgoolam a vivement critiqué la manière de procéder du ministre des Finances, qui a annoncé le remplacement du National Pensions Fund par la Contribution sociale généralisée (CSG). Selon lui, un tel projet aurait dû faire l’objet d’un Livre blanc débattu au Parlement. Et de déplorer que le ministre n’ait pipé mot quant aux allocations accordées aux veuves et autres bénéficiaires d’aides sociales.

Quant au changement même du barème des impôts, Navin Ramgoolam a considéré que cela rendra Maurice moins compétitive par rapport à Singapour pour attirer les investisseurs dans le secteur financier.

Qui plus est, les mesures visant à faciliter l’arrivée et le recrutement des étrangers, qui pourront également faire l’acquisition des biens immobiliers, ont été très critiquées. Il avance qu’à terme, les Mauriciens deviendront « des citoyens de deuxième catégorie dans leur propre pays ». 

Parmi les autres sujets évoqués par le leader du Ptr figurent les pétitions électorales déposées en Cour suprême par les partis de l’opposition. Il a souhaité que la Cour suprême se prononce sur ces pétitions au plus vite.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -