BUDGET 2020-2021 : Un exercice dépourvu d’une vision de l’avenir

PADMA UTCHANAH
Présidente du Ralliement Citoyen pour la Patrie

- Publicité -

En ce temps de ‘sortie de crises’, il faut de l’audace, une vision à long terme sur notre futur commun. Le nouveau coronavirus nous a tous pris de vitesse. Ne nous laissons plus surprendre ! Le Budget est censé faciliter et accompagner le retour à la normalité. Or, le ministre de l’Économie se voile la face.

Ce Budget n’a rien de transcendant face à la gravité de l’intempérie sanitaire que nous venons de traverser. La tempête économique nous promet un avenir orageux. Renganaden Padayachy n’a pas eu beaucoup d’inspiration. Il s’est contenté de piocher certaines mesures dans le modèle français. Il reprend la CSG (Contribution sociale généralisée) créée en 1991 par Michel Rocard, Premier ministre d’alors. La CSG est un impôt conçu pour financer la protection sociale. Le Grand argentier veut créer une taxe sociale, probablement une manière indirecte pour combler les déficits publics et rembourser les dettes du pays. Il faut savoir qu’en France, les prélèvements de cette CSG étaient de 1,10% en 1991; elle est maintenant de 9,20% en 2020. Il faut rester vigilant, car un pourcentage peut vite progresser au détriment du contribuable. De même, le Budget 2020-2021 consacre Rs 19 millions aux concerts virtuels; c’est de la poudre aux yeux, une technique d’évaporation de l’argent public, digne des plus grands prestidigitateurs qui usent de subterfuges pour faire avaler des pilules indigestes en temps de crise sanitaire.

Outre le fait que ce gouvernement ait bradé notre passeport mauricien, les mesures annoncées par le ministre des Finances donnent le coup de grâce en soldant notre pays aux mains des étrangers. En effet, le barème pour s’installer dans notre île passe de USD 100 000 à USD 50 000. Cette ‘liquidation’ à petit prix n’est-elle pas la porte ouverte au blanchiment d’argent et autres investissements illicites ? Visiblement, le gouvernement n’a toujours pas pris la pleine mesure du fait que Maurice soit marquée à l’encre noire par l’Union européenne. Il a déjà fait fi des recommandations de l’UE et persévère dans l’erreur. De plus, en octroyant ce sésame à l’immigration choisie, cela engendrera une flambée des prix de l’immobilier et des terrains. À l’heure où notre pays peine à loger ses propres citoyens décemment, cette braderie va les asphyxier davantage au point où ils ne se sentiront plus chez eux. Nous avons eu des précédents avec l’accaparement de nos plages, désormais ce sera une pratique courante. De plus, ce phénomène risque d’engendrer une concentration aiguë de cette population d’expatriés et conduira à une ghettoïsation où les étrangers seraient regroupés dans des quartiers spécifiques. Le bétonnage sauvage sera légion et accentuera une défiguration de notre paysage de carte postale.

La Covid-19 nous donne l’occasion de revoir tout notre système économique, social et politique. Le Budget 2020-21 prouve que le gouvernement n’a pas su se remettre en question sur notre modèle existant. L’agriculture bio est le grand absent de ce Budget. Nous avons eu la possibilité de reformer et d’innover en bâtissant un « Green and clean Mauritius »…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour