Le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam a annoncé que l’intelligence artificielle sera appelée à devenir un nouveau pilier économique. Jayen Chellum, secrétaire de l’Association pour le bien-être des consommateurs de l’île Maurice, accueille cette idée, mais invite à réfléchir aux retombées sur la société. Il souhaite ainsi qu’un High Powered Committee soit mis sur pied, avec la contribution de la société civile.
Jayen Chellum reconnaît que l’intelligence artificielle est devenue incontournable dans la société moderne et comprend que le gouvernement veut s’appuyer sur cette technologie pour relancer l’économie. Toutefois, il estime qu’il faut aussi prendre en considération les préjudices que cela pourrait causer. « Quel en sera l’impact sur la protection des consommateurs et sur l’emploi ? À mon avis, c’est un aspect qu’il ne faut pas négliger.»
C’est pour cette raison que l’ACIM souhaite l’établissement d’un High Powered Committee, avec une représentation de la société civile. « Le plus important n’est pas de devenir le premier pays en Afrique sur ce plan, mais de prévoir ce que cela peut changer dans notre société. Que se passera-t-il par exemple, avec les données qui seront entrées dans une application d’intelligence artificielle ? Seront-elles stockées dans un hub? » dit-il.
Il dit avoir pris note que la Data Protection Act sera amendée pour s’aligner sur celle de l’Union européenne, mais il faut aussi s’assurer que les droits des citoyens soient préservés. Il partage les mêmes préoccupations pour les reconnaissances faciales par les caméras.
Concernant la consommation, Jayen Chellum accueille l’abolition de la taxe sur certains produits, dont les légumes en boîte et surgelés. Il souhaite, toutefois, qu’il y ait un meilleur contrôle sur les légumes frais. « Comment se fait-il qu’un kilo de tomate ou de poivron se vende à Rs 100 à l’encan et s’affiche à Rs 250 en supermarché ? », se demande-t-il.
À ce sujet, l’ACUM accueille la démarche du gouvernement d’axer sa politique de santé sur la prévention. Ce qui était d’ailleurs, une demande de l’association dans sa mémoire au ministre des Finances. Cependant, précise Jayen Chellum : « la santé passe aussi par une bonne alimentation. Les fruits se vendent toujours cher, tandis que le poisson devient inaccessible pour beaucoup. Cela s’applique aussi pour les autres produits de la mer. Le comble c’est que nous avons une zone économique exclusive de 2,2 millions de kilomètres carrés !»
D’après lui, il est nécessaire également d’exercer un certain contrôle sur les prix de l’œuf et du poulet. Les producteurs dans ce secteur sont en situation de quasi-monopole, souligne-t-il.
Jayen Chellum apprécie les pouvoirs accordés à la Competition Commission pour veiller aux abus sur les prix. Il souhaite que cela soit appliqué efficacement.
En revanche, la grosse déception de l’ACIM concerne le maintien du prix du carburant. Jayen Chellum avance qu’un effort aurait pu être fait, même si le Price Stabilisation Account est toujours déficitaire ; surtout que le prix sur le marché mondial est à la dégringolade.