BUDGET—ATTENTES SYNDICALES: La CTSP brandit la menace d’une grève de la faim

Si le Premier ministre et ministre des Finances ne propose aucune solution dans son prochain budget pour le millier de « lady cleaners », gardiens et autres « carer » des écoles primaires et secondaires du gouvernement, « qui touchent le salaire mensuel dérisoire de Rs 1 500 à Rs 5 000 », Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, entre autres, entameront une grève de la faim au mois d’août.
« Pravind Jugnauth ne peut plaider l’ignorance. Cela fait presque trois ans maintenant que la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP) milite pour que la situation du millier de “lady cleaners”, gardiens et “carer” des écoles primaires et secondaires du gouvernement, qui touchent un salaire mensuel dérisoire de Rs 1 500 à Rs 5 000, soit réglée. Si le gouvernement est vraiment sincère dans sa volonté de faire reculer la misère et promouvoir le travail décent, tout en réalisant par là même le tout premier Objectif de développement durable (« Sustainable Development Goals – SDG »), qui est d’éradiquer la misère, et le 8e SDG, touchant à la promotion du travail décent, il ne peut ne pas se pencher sur le sort peu envieux de ces personnes ! », a expliqué la présidente de la CTSP, Jane Ragoo, lors d’un point de presse jeudi au siège de la Fédération des travailleurs unis (FTU), Port-Louis. Elle était entourée de Reeaz Chuttoo et d’autres membres de la confédération syndicale.
La syndicaliste a déploré que, depuis ces 10 dernières années, les gouvernements successifs ont privilégié le travail contractuel au détriment des emplois permanents. « Petit à petit, divers ministères, départements et agences du gouvernement ont commencé à “contract out” certains services. C’est ainsi que divers ministères, départements et agences du gouvernement ont commencé à sélectionner des contracteurs privés pour offrir des services de nettoyage, de gardiennage ou de “caring”. Mais le gouvernement ne s’est nullement intéressé à savoir dans quelles conditions travaillent ces petits employés sous contrat. Nombreux parmi eux travaillent par conséquent pour des salaires de misère, dans des conditions déplorables et sans aucun respect pour leurs droits fondamentaux, comme ces “lady cleaners”, ces gardiens et ces “carers” des écoles primaires et secondaires du gouvernement », a-t-elle expliqué. Ella a ajouté que ces derniers ne jouissent ni de “pay slip”, ni de “local leaves”, ni de “sick leaves”, ni de boni de fin d’année, encore moins du respect de leurs droits les plus fondamentaux en tant que travailleurs. « Zot per pou vinn de lavan ek denons zot miser parski zot per met zot deor ! » a-t-elle déploré.
Jane Ragoo a toutefois rappelé que l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, avait, dans son dernier budget, régularisé la situation précaire de 329 “lady cleaners”, qui travaillaient pour les écoles préprimaires du gouvernement, en les mettant sous le Pay Reserach Bureau. « C’est ainsi que leur salaire était passé de Rs 1 500 à Rs 8 500 », a-t-elle lancé.
Pour sa part, le secrétaire de la CTSP, Reeaz Chuttoo, a affirmé vouloir voir le gouvernement mettre sa politique économique au service de l’humain. « Nou bizin enn bidze a visaz imin », a-t-il martelé. « Pa kapav kontig ki ena pe kontig gagn Rs 1 500 tandi ki bann nomine politik pe gagn bann saler ek avantaz mirobolan ! » s’est-il indigné. Et d’exhorter le gouvernement à venir, dans le prochain budget, avec des « mesures concrètes » visant à lutter contre la pauvreté, à promouvoir le travail décent et la justice sociale. « Lepep pe atann ki gouvernma pran bann mesir ki pou soulaz-li », a-t-il fait observer.
Dans ce contexte, le secrétaire de la CTSP a plaidé pour des amendements à l’Employement Rights Act et l’Employment Relations Act, deux lois du travail qu’il affirme aller contre les intérêts des travailleurs. « Bann travayer pe atann sa ! » a-t-il insisté.
« A la CTSP, nou ena boukou latant. Nou na pa pou permet ki gouverma kontign ignor soufrans sa bann dimounn-la dan so prosin bidze. Si pena narien pou zot, mwa et Reeaz Chuttoo ek de ou trwa parmi zot nou pou fer enn lagrev de la faim pou alert lopinion piblik ek denons lipokrizi gouvernma. Me nou esper ki nou pa bou bizin vinn ziska-la ! », a lancé de son côté Jane Ragoo.

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