Business Mauritius : Inquiétudes et appréhensions sur la situation macroéconomique

Secteur privé: « Mauritius is still behind its 2019 output, contrary to most developed economies »

- Publicité -

Objectif d’un million de touristes en 2022: déficit de 500 000 sièges-avion relevé à ce stade

Business Mauritius (BM) brosse un tableau sombre de la situation économique actuelle. La principale instance du secteur privé pointe du doigt les défis macroéconomiques, à commencer par les pressions inflationnistes dues aux Supply Shocks internationaux et qui se retrouvent exacerbées par la dépréciation de la roupie, la situation de la dette publique, le ralentissement du taux d’investissement et un déficit important de la balance commerciale. Des éléments qui sont inquiétants selon BM, alors que les entreprises se remettent à peine de l’épidémie de Covid-19 et sont maintenant touchées par l’incertitude qui règne dans l’économie mondiale avec la crise en Ukraine.

« Inflationary pressures from international supply shocks which are exacerbated by the depreciation of the rupee, the National Debt situation, the slowing investment rate and a stark goods account deficit, are worrying », constate l’instance suprême du secteur privé dans le Budget Memorandum soumis au ministère des Finances. Et en cette période charnière, il est important d’avoir des efforts concertés entre le secteur privé et le secteur public pour assurer une transition vers des sources d’énergie renouvelables et des pratiques d’économie circulaire, renforcer les capacités face aux tendances de De-globalisation et aborder les long overdue labour market reforms, soutient le patronat.
Le secteur privé plaide pour une ouverture du pays à des étrangers, mène des réformes structurelles, et permette une connectivité maritime et aérienne adéquate, tout en saisissant les opportunités économiques disponibles, en aidant les plus vulnérables et en optimisant les recettes du pays en devises. Voilà ce qu’on peut lire en préambule dans le mémoire budgétaire,.

« Suppressed demand »

L’inflation est un sujet qui suscite des appréhensions du secteur privé : « With our current inflation rate, we may expect a tightening of financial conditions arising from inflation on the local market which will reduce the recovery momentum; Mauritius is still behind its 2019 output, contrary to most developed economies. » Le monde des affaires met aussi en garde contre une suppressed demand for tourism avec des « likely downward revisions in global growth projections, this effect might go beyond Europe to other related markets such South Africa, Réunion, India and China ».
Avant que l’économie ne se redresse – et plus particulièrement l’industrie touristique – et que le front desd devises étrangères ne s’améliore, « there is a risk of added pressure on the import of raw materials, intermediate and finished goods due to FOREX availability and rate ».
Commentant le dossier brûlant de l’inflation, en hausse depuis janvier, le secteur privé soutient que « this situation warrants special attention as corrective measures, if they overshoot, could severely dampen chances of recovery ». Au chapitre des finances publiques de manière générale, on peut lire dans le Budget Memorandum ce qui suit : « it is imperative that Mauritius reduces its balance of trade deficit and increases its FOREX earnings to reduce the impact of imported inflation on the economy. Particularly, the effect of the pandemic on exchange rates has been quite considerable. »
Business Mauritius rappelle que depuis janvier 2020, la roupie s’est dépréciée de 19% contre le dollar, 22% contre l’euro et 24% contre la livre sterling. Et que : « after a certain level of depreciation, competitiveness advantages are swamped by the higher costs of materials and intermediate goods, and we may have crossed this point. »

« Dearth of skilled local labour »

Le problème structurel du marché du travail est également mis en évidence. Avec un taux de chômage de 9,4% en 2021, Business Mauritius évoque « an increase in labour underutilisation while operators in most sectors resort to foreign labour because there is a dearth of skilled local labour on the market ». À cet égard, le secteur privé suggère l’introduction d’une Foreign Workers Act, permettant de répondre aux normes internationales du travail et de mieux réglementer l’emploi de travailleurs étrangers à Maurice.
La réforme des lois du travail revient sur le tapis avec le secteur privé soulignant que « the Mauritian workplace today is much more regulated by law than at any other time in the past, with businesses subject to detailed legal restrictions » et que « the State should adopt a policy of restraint regarding new labour regulations ». Une série d’amendements est proposée à la Worker’s Rights Act pour un « rebalancing employment protection and operational efficiency », tout en précisant que « it is imperative that the current ban imposed on restructuring of businesses be lifted ».

« Inbuilt unsustainability »

La dette publique est pointée du doigt, BM insistant pour un Clear Roadmap, visant notamment à réduire le ratio dette publique/PIB. Au chapitre de la dépréciation de la roupie, le secteur privé lance un appel pour que les « strong interventions » du mois d’avril soient maintenues « as otherwise the effect on the cost of imported materials and intermediate goods and the subsequent inflationary pressures on other costs, including labour, may potentially seriously dent competitiveness of our exports ».
Outre la dette et le déficit budgétaire, allusion est faite – une fois de plus – à la Contribution Sociale Généralisée de Padayachy : le secteur privé parle d’« inbuilt unsustainability of the Social Contributions and Social Benefits structure » qui pose des risques à la stabilité macroéconomique et financière du pays. Business Mauritius a d’ailleurs présenté un mémo séparé sur toute la question de la pension.
Au chapitre énergétique, on plaide pour une « urgent implementation plan of the Biomass Framework » et pour le développement tous azimuts de l’économie circulaire : « If all wastes are converted into inputs and to some extent to final products, by 2030, the scope of circular economic activities will stand between MUR 6,1 billion to MUR 8,6 billion, (based on a GDP growth of 2% to 6% scenario), contributing to approximately 1,32% of GDP. »
Enfin, sur le plan de la connectivité aérienne, le secteur privé explique clairement que pour atteindre l’objectif d’un million de touristes cette année, « the country needs around 1,7 million air seats for the year (assuming an average of 60 tourist-occupied seats per every 100 incoming air seats) ». Néanmoins, Business Mauritius note que : « we are currently at around 600 000 seats for the period, October 2021 to March 22 which would then mean a total of 1,2 million approved air seats for the whole of 2022. We would thus have a shortfall of some 500 000 air seats. » En outre, BM estime qu’il faut trouver des solutions au coût élevé du billet d’avion sur Maurice, demandant de revoir la taxation et les Airport Charges, entre autres.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -