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BUTTIÉ/APPAVOO SAGA : Des transferts fictifs de Rs 80 millions évoqués

L’enquête du Central CID sur la Buttié/Appavoo Saga, avec en toile de fond deux détournements allégués de l’ordre de Rs 200 millions, prend une tournure de règlement de comptes entre anciens partenaires d’affaires. Après de graves accusations portées par Clensy Appavoo contre Winsy Buttié, cette dernière a riposté avec une série d’allégations, dont des transferts fictifs de Rs 80 millions vers la Grande-Bretagne de faux “Returns” de comptabilité soumis aux autorités sur les instructions du fondateur de HLB Appavoo Associates Ltd. Entre-temps, la première comptable employée par ce bureau d’experts-comptables, convoquée par le Central CID, affirme qu’à ce stade de l’enquête, elle n’a formulé d’allégations ni contre Clensy Appavoo ni contre Winsy Buttié, d’autant plus qu’elle n’a pas encore démarré sa déposition.
Pour sa part, Winsy Buttié, en détention policière depuis mercredi dernier, est retournée à la mi-journée aux Casernes centrales pour la reprise de son interrogatoire. Des recoupements d’informations de sources concordantes indiquent que les précédentes auditions “Under Warning” étaient davantage axées sur le volet du détournement de 2,3 millions d’euros (environ Rs 100 millions) au préjudice de Cordial OI Ltd, une société offshore, dont le gérant, Michel Corvalant, est décédé en avril 2011.
Dans ses accusations, Winsy Buttié porte des attaques frontales contre Clensy Appavoo au sujet de la gestion de ces fonds. Elle réitère le fait qu’à la mort du gestionnaire de ces fonds de 2,3 millions d’euros, Clensy Appavoo aurait effectué des placements dans d’autres compagnies sous le contrôle de celui-ci. Elle maintient que les documents pour le transfert de ces fonds ont été antidatés avec l’utilisation de tampon de “Specimen Signature” du ressortissant français afin de faire croire que ces décisions avaient été prises avec l’assentiment de Michel Corvalan bien avant son décès, s’apparentant à un “Suspected Foul Play”.
L’ancienne partenaire de Clensy Appavoo a allégué qu’il y aurait, sur papier, des transferts fictifs à Londres d’une somme de Rs 80 millions en vue de régler des dettes alors que ces fonds ont été placés dans des sociétés ou encore pour couvrir des dépenses du patron de HLB Appavoo Associates. Elle aurait fourni aux hommes du Central CID des éléments d’informations, lesquels devront être confirmés lors de l’Audit Trail initié avec la collaboration des banques commerciales et autres institutions financières.
Winsy Buttié a aussi fait état de “Returns” de comptabilité (bilans financiers) trafiqués soumis aux autorités compétentes en vue de couvrir des « transactions louches » au cours de la période allant de 2009 à 2014. Du côté des enquêteurs, on souligne que ces détails devront être vérifiés auprès de ces institutions avant que Clensy Appavoo ne soit convoqué pour ses explications sur ces allégations. Dans l’entourage et au sein de la Legal Team du patron de HLB Appavoo Associates, on se dit « confiant » de pouvoir démolir, preuves à l’appui, « ces machinations ».
En parallèle de l’interrogatoire de celle qui est présentée comme la Lady du Mauritius Turf Club, la police a convoqué la première comptable, dont le nom avait été cité par Clensy Appavoo. Elle a retenu les services de conseils légaux de Mes Roshi Bhadain et de Yash Bhadain et a exprimé le souhait qu’à ce stade de l’enquête, son identité soit préservée. Elle s’était rendue aux Casernes centrales hier après-midi pour une prise de contact initiale et est attendue de nouveau cet après-midi avec des documents pour entamer sa déposition.
« Je dois faire ressortir que je n’ai fait d’allégations ni contre Winsy Buttié ni contre Clensy Appavoo. Je n’ai même pas encore consigné de déposition. Je promets qu’à la fin de l’exercice, je reviendrai vers la presse, car je n’ai rien à cacher dans cette affaire », a-t-elle fait comprendre au Mauricien, vu l’intérêt suscité par sa présence au Central CID. Cette comptable, qui maintient n’avoir bénéficié d’aucune faveur salariale démesurée, confirme qu’elle devra fournir « des explications en général » tout en évitant d’être précise sur la question de savoir si le principal dossier ciblé concerne les 2,3 millions d’euros de Cordial OI Ltd de Michel Corvalant. Affaire à suivre…

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