CCIFM : Stimulons le potentiel de l’économie mauricienne, a déclaré Renganaden Padayachy

Le Dr Renganaden Padayachy, manager de la division des analyses économiques et industrielles à la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), a plaidé mercredi soir lors d’un débat pour une politique qui stimule le potentiel de l’économie mauricienne. Il considère qu’il y a nécessité d’améliorer notre offre en la rendant « plus compétitive » et de soutenir en même temps l’activité économique à travers des mesures de relance budgétaires. Le Dr Padayachy participait à un débat organisé par la Chambre de Commerce France-Maurice à l’hôtel Hennessy Park, Ébène, et qui réunissait également Louis Amédée Darga, CEO du cabinet StraConsult Africa Business Development Services (ABDS) et Jean-Luc Wilain, directeur du Business Development du groupe IBL.
« Pour avoir une croissance élevée, il faut que le potentiel de croissance de l’économie mauricienne soit plus important », a fait comprendre l’économiste de la MCCI. Selon le Dr Padayachy, le potentiel de l’économie mauricienne « a baissé » ces dernières années « du fait qu’on s’est trop concentré sur la production ou le produit final alors qu’on n’a pas accordé l’attention nécessaire au développement de nos capacités de production ». Dans son analyse conjoncturelle de l’économie mauricienne avant la présentation du Budget 2017-2018, la MCCI, a indiqué le Dr Padayachy, avait estimé qu’au vu des faiblesses de notre économie, « il y avait un besoin d’agir et sur l’offre et sur la demande ». La MCCI avait alors proposé trois approches aux autorités: a) étudier les moyens pour soutenir les salariés au bas de l’échelle, b) revoir les seuils d’exemption fiscale et venir de l’avant avec des mesures fiscales pour améliorer l’offre et c) proposer des politiques pour rehausser le niveau de soutien institutionnel.
Selon l’intervenant, l’introduction d’un impôt négatif sur les revenus des salariés au bas de l’échelle (ceux touchant pas plus de Rs 10 000) était considérée comme une mesure favorable. L’argent, qui allait être dépensé pour une telle mesure, allait être réinjecté dans l’économie sous forme de dépenses de consommation. Le Dr Padayachy a ensuite fait référence à la déduction fiscale pour les contribuables, employant des gens de maison, soulignant que cette déduction « allait permettre aux ménages concernés d’avoir plus d’argent pour leurs dépenses de consommation ». Il a aussi fait mention de l’exemption fiscale pour les ménages comptant un quatrième enfant et des mesures pour attirer des retraités étrangers et encourager le “duty free shopping” à Maurice.
Parlant des investissements, le Dr Padayachy a trouvé que les projets énoncés dans le Budget 2017-2018, dont le Metro Express, le nouveau terminal passager à Plaisance, la modernisation de l’infrastructure portuaire et le développement du réseau routier, « vont dans la bonne direction » mais considère que les retombées de ces projets sur l’économie mauricienne se feront sentir dans le moyen à long terme. « De tels projets auront un impact dans le temps sur la demande et sur le tissu économique. Mais il est certain qu’il y aura des projets du secteur privé qui vont s’y greffer. Nous préférons attendre de voir l’efficacité dans le mode d’exécution de tels projets », a argué l’économiste.
S’attardant ensuite sur les mesures budgétaires pour stimuler l’offre, le Dr Padayachy a d’abord fait état de la baisse à 3% de la taxe sur les profits des entreprises exportatrices. « Une telle mesure est la bienvenue et favorise une réforme de notre politique fiscale », souligne-t-il. L’économiste soutient également que les exemptions fiscales pour encourager l’innovation, la recherche et le développement se situent dans le cadre de cette nouvelle approche en matière de politique fiscale. La mise en place du projet de l’Innovation Box License avec des “tax holidays” de huit ans ainsi que la double déduction fiscale pour les dépenses liées à la recherche et le développement « sont appréciées ». Le Dr Padayachy a dans la foulée laissé entendre que les organisations défendant les intérêts du privé comptaient à l’avenir « faire une proposition pour que les entreprises exportatrices de services soient également frappées d’un taux d’imposition de 3% sur leurs bénéfices ». Il a ensuite conclu en faisant ressortir qu’il « est difficile » d’avoir une politique budgétaire et économique dynamique et volontariste si le pays ne dispose pas d’un bon cadre de soutien institutionnel. Dans cette optique, la création entre autres, de l’Economic Development Board et de SME Mauritius, va dans la direction souhaitée.

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