Célébration de la fête « Aadi Padinettaame Peroukkou »

TOOLSEE AMMIGAN

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En cette 18e journée du mois tamoul “Aadi” , le 3 août du calendrier grégorien, les Mauriciens de la composante tamoule célèbrent la fête “Aadi Padinettaame Peroukkou” (Aadi – le mois tamoul du 17 juillet au 16 août 2018 ; Peroukkou – début), fête spéciale en Inde du sud marquant la montée des eaux suivant la saison des pluies des moissons, signe de prospérité et aussi, surtout à Maurice, la célébration annuelle du renouvellement du vœu du mariage dans la vie du couple observée depuis le temps où les premiers immigrants arrivèrent dans l’île.

Cette journée de “Aadi” est caractérisée par le changement, chaque année, du lacet safrané dans lequel est enfilé l’anneau en or (le “taali” – l’alliance) au cou de la jeune mariée, symbolisant le vœu sacré du mariage pris le jour même de la cérémonie nuptiale. Ce moment est marqué par le renouvellement du désir et du devoir de rester solidaire et uni l’un à l’autre dans le cheminement de la vie conjugale et familiale.

L’origine de la fête découle d’anciens récits légendaires, qui relatent comment le jeune prétendant, pour démontrer sa bravoure, sa gloire et sa force, apporte à sa future femme la dent d’un tigre qu’il venait de vaincre. Ce fut la preuve de son amour et de sa prouesse de la défendre contre toute adversité. Et celle qu’il a choisi d’être sa femme portera toujours ce symbole de joie et de reconnaissance autour de son cou. Donc le “taali” représente symboliquement le bijou en or flanqué de deux roulettes, dites “goundou”, représentant la prospérité et enfilées dans le lacet que les épouses renouvellent le jour de la fête. De nos jours, bon nombre de personnes portent une chaîne en or au lieu d’un lacet.

Au moment propice dans la matinée, l’épouse, accompagnée de sa famille, est allée au temple pour des prières et sur les berges des rivières ou au bord de la mer pour accomplir des rituels avec des lampes et des feuilles de bétel et des offrandes afin de démontrer sa loyauté sans bornes à son époux et à sa famille qu’elle a fondée pour la vie entière. En effet, c’est le moment où l’épouse réaffirme sa place dans ce témoignage de fidélité dans sa vie conjugale.

Le mois tamoul “Aadi” est aussi une période consacrée à la déesse Durga ou Kaliamman, d’où la célébration de Canjee Tirouvija dans des temples. En sus de la distribution (Annadaanam) des mets typiques, on y chante gloire à Shakti, déesse symbole de l’Énergie suprême ou Siva Shakti.

Pour la femme tamoule, le mariage s’avère être un sacrement spirituel, un contrat mutuel et une institution civile. « À travers l’union spirituelle, l’homme et la femme prennent le vœu de s’unir pour la vie. Le contrat mutuel est l’acceptation personnelle de vivre comme mari et femme, en assumant chacun son rôle au sein de la famille. Le mariage comme institution civile incombe au couple de se plier aux normes légales de la société tout en apportant la stabilité familiale selon l’ordre social. Les deux instances, qui gouvernent l’état civil et celui du spirituel, sont les deux cérémonies, l’une devant un magistrat ou juge et l’autre au temple ou à la maison devant le prêtre. » (Sivaya Subramuniyaswami : Dancing with Siva, A Hindu Cathechism, 1990)

Pour sa part, le saint poète Thirouvallouvar (1500 ans avant l’ère chrétienne) parle aussi de l’épouse parfaite dans son “Thiroukkoural” :

Chapitre 6 vers 56

« L’épouse ne se protège pas pour elle seule mais se soucie du bien de son époux et de celui de la famille tout entière dont elle préserve l’honneur et la dignité. »

Chapitre 6 vers 60

« Une vie conjugale harmonieuse est une source de joie infinie et les êtres issus de cette union font d’elle un lustre rayonnant ».

Ce sera aussi l’opportunité d’un déjeuner ou dîner traditionnel. Et la fête sera d’autant plus grande pour les jeunes mariés quand les beaux-parents leur offriront des cadeaux. Certains organiseront des fêtes culturelles où il y aura des chants et des danses.

En effet, l’ultime message de la fête réside dans le renouvellement de l’amour, le respect mutuel, le partage et la compréhension entre les époux. Ce qui consolidera les assises de leurs vies conjugales tout en évitant les cas de divorces et de violences qui, de nos jours, deviennent malheureusement très courants.

Bonne fête à toutes les Mauriciennes et à tous les Mauriciens de la composante tamoule qui célèbrent la fête de “Aadi Padinetaame Perukku”.

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