CENTRAL CID — Convocation de Eshan Juman et Bruneau Laurette : Appel au CP pour un traitement égal envers l’opposition

  • Eshan Juman et Bruneau Laurette refusent d’être interrogés par le CCID sans une rencontre avec le chef de la police
  • Me Shakeel Mohamed : « Des membres du gouvernement ont participé à des rassemblements qui pourraient être en infraction avec la Quarantine Act et la Public Gathering Act »

Le député travailliste Eshan Juman et l’activiste social Bruneau Laurette ont refusé de participer à un interrogatoire dans les locaux du Central CID lundi matin, car n’ayant obtenu certaines garanties du commissaire de police, Khemraj Servansing. « Certains membres du gouvernement ont participé à des rassemblements de plus de dix personnes. Pourquoi le CCID n’a-t-il pas ouvert d’enquête sur eux alors que, quand il s’agit de l’opposition, la police réagit très vite », s’interroge l’avocat et député rouge Shakeel Mohamed. Ce dernier a remis une correspondance au bureau du commissaire de police dans laquelle il donne des détails, photos à l’appui, sur la participation d’élus du pouvoir lors d’événements où les règlements de la Quarantine Act n’auraient pas été respectés.
En prélude de l’arrivée de Eshan Juman et de Bruneau Laurette, l’accès des Casernes centrales était contrôlé par la Special Support Unit (SSU). Ainsi, la petite porte donnant sur la rue Jemmapes était pour l’occasion fermée, seules les personnes autorisées ayant le droit d’entrer. Sitôt arrivés, peu avant 10h, les deux protagonistes, accompagnés des avocats Shakeel Mohamed, Lovena Sowkee, Sanjeev Teeluckdharry, Laksh Rampat, Akil Bissessur, Anoup Goodary et, même, Rama Valayden, se sont directement rendus au bureau du commissaire de police afin de solliciter une rencontre. Ils ont appris ainsi que Khemraj Servansingh se trouvait au bureau du Premier ministre, comme c’est souvent le cas le lundi, veille de la séance parlementaire hebdomadaire.

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Shakeel Mohamed a alors remis une correspondance au secrétaire du commissaire de police, informant que ses services avaient été retenus par Eshan Juman dans le cadre de l’enquête sur la participation alléguée de ce dernier à un rassemblement le 16 mai dernier à Port-Louis. Le premier élu de la circonscription Port-Louis Maritime/Port-Louis Est (No 3) a fait état dans sa lettre de trois “disturbing events”. Le premier concerne une visite, en présence de la police, à Chemin-Grenier le 26 avril, à laquelle ont participé les ministres Alan Ganoo, Anwar Husnoo et Bobby Hureeram. Trois photos de l’événement ont été présentées. Shakeel Mohamed estime ainsi que « those meetings held by those ministers were most likely in breach of both the Quarantine Act and the Public Gathering Act ».
Le deuxième cas évoqué dans la lettre concerne la présence alléguée du ministre Avinash Teeluck au domicile d’un habitant de Lower Vale le 14 mai dernier, où plusieurs personnes étaient présentes. Shakeel Mohamed cible enfin directement le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans le troisième cas, ce dernier ayant parlé à plusieurs personnes sans porter de masque à l’aéroport international SSR le 20 mai. Et l’homme de loi de souligner qu’aucun policier du CCID ou autre département de la police n’a interrogé les ministres susmentionnés. « I take note that the Central CID has not hesitated to call in people who are well known political adversaries of the regime in power », dit-il.

Tout en rappelant le rôle constitutionnel du commissaire de police, Shakeel Mohamed estime que « chaque citoyen doit être traité de manière égale ». Aussi, les deux principaux protagonistes et leurs avocats ont souhaité rencontrer Khemraj Servansing afin d’obtenir l’assurance que leur perception n’est pas une réalité.

En attendant d’obtenir cette rencontre, Shakeel Mohamed a déclaré qu’un policier l’a informé que selon l’ASP Kokil, il ne peut représenter Eshan Juman, car il pourrait lui aussi être interrogé. « Se pa lapolis ki deside kisanla kapav reprezant enn akize. Se Bar Council ki donn mwa mo drwa pu pratik lalwa. Zordi mo ti a kontan dir ki ler pou lapolis de se resaizir. Monn konsey mo klian ki napa pu vinn don open lanket tan ki lapolis pa pu vinn don nu lasirans ki pa pu ena parti pri », dit l’homme de loi. À noter que Eshan Juman n’a pas accepté de consigner une entrée afin d’expliquer son refus d’être interrogé hier, contrairement à Bruneau Laurette qui, lui, a agréé.

À sa sortie du CCID, l’activiste social a déclaré : « Il y a beaucoup de dépositions que j’ai logées contre le gouvernement, comme “tampering with evidence” et “perverting the course of justice” dans l’affaire Wakashio, ou encore la plainte logée à l’ICTA contre Joe Lesjongard, qui m’avait accusé d’inciter à la révolution, et le cas pour infraction à la Flag Act. Ziska ler pena narien. Sa fini donn enn limaz pou parti pri. Kan ou dan gouvernma, pena lanket kont ou alor ki kan ou dan lopozition, ou sibir lopresyon. »
Lundi après-midi, aucune rencontre n’était prévue entre le commissaire de police et les avocats de Bruneau Laurette et Eshan Juman.


Le Deputy Speaker dément sa participation à un « program bwar »

Le Deputy Speaker Zahid Nazurally a logé une “precautionary measure” au CCID à la suite de messages postés sur Facebook où il était accusé d’avoir participé à un “program bwar” à Flic-en-Flac durant le week-end. « Je viens de perdre un proche récemment et ce matin (lundi), je suis tombé sur des messages disant que j’avais participé à une beuverie. Ce n’est pas vrai. Je suis quelqu’un d’abordable et je suis accessible par téléphone. Sa bann personn-la ti kapav telefon mwa. » Il ajoute : « Mo met enn mezir prekosyon pou ki bann dout inn kree a propo mwa lor Facebook kapav eklairsi. Li pa korek fer bann insiniasion kot kapav fer dezord e kre prezidis. »

De son côté, Bruneau Laurette a commenté cet événement, qui se serait selon lui déroulé dans un restaurant de Flic-en-Flac dimanche. « Hier (dimanche, Ndlr), Mons X (il cite le nom d’une VVIP autre que Zahid Nazurally) ti laba, ti manze-bwar. Ti ena deux boutey Black Label ti pe bwar. Eski lapolis Flic en Flac ti gagn request pou al la ? Si zot ti al laba, kifer zot pa intervenir ? » se demande-t-il, alors qu’en ce moment aucun client ne peut s’asseoir à la table des restaurants en raison des mesures sanitaires.

La police de Flic-en-Flac n’a pas souhaité réagir sur ce cas et avance qu’il n’y a aucune entrée dans le Diary Book concernant un tel incident.

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