CITOYENS VS. POLITIQUE GOUVERNEMENTALE : Identity Card – à quand un consentement éclairé ?

AICHAH SOOGREE

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Ceci est un coup de gueule contre les impositions gouvernementales, qui violent nos droits fondamentaux, et contre la disparition du bon sens. En cette fin d’année, des familles prient sous des tentes pour que le mauvais n’emporte pas leur ‘toit’. Le consentement éclairé est un concept encore méconnu, semble-t-il, pour nombre de personnes et de gouvernements. Si le terme est utilisé en milieu hospitalier pour désigner l’accord entre un patient et son médecin, une fois que le malade a conscience de tous les enjeux, TOUT ceci n’est pas le cas pour nombre de médecins et de politiciens.

Utilisant le vieux prétexte machiste et colonialiste, selon lequel ils sont les plus aptes à savoir ce qu’il faut faire, ils manipulent les faits pour imposer une vérité qui ne laisse guère le choix. C’est ainsi que nombre de femmes optent pour une hystérectomie sans savoir ce que cela implique pour leurs ossatures ou problèmes de santé préexistants. C’est ainsi que nombre de victimes d’abus et de violences se voient décourager de porter plainte auprès des mêmes autorités censées les protéger. C’est ainsi que nombre de citoyens se retrouvent contraints de donner leurs empreintes pour la nouvelle carte d’identité parce que des services essentiels leur sont refusés, une violation de la parole du gouvernement il y a trois ans. Nombre de départements, comme l’État civil, ou para-étatiques, comme la CWA, refusent le passeport comme document d’identité. Une amie, qui s’est vue déboutée dans ses démarches pour son mariage parce qu’elle n’avait pas de carte d’identité mais son passeport, m’a affirmé qu’elle s’est sentie violée dans son éthique personnelle en donnant ses empreintes, bien qu’elle ait signé le “consent form” pour le permettre. Elle n’est pas la seule, la loi sur la nouvelle carte d’identité, comme beaucoup d’autres dispositions légales sans imagination politique et sans intelligence, comportant des portes ouvertes à des dérives, comme la section 10, qui permet au PM de changer les règles du jeu.

Nos données biométriques, incluant le visage, sont données sous la contrainte quand ce n’est pas de bonne foi à un État géré par un gouvernement qui ne joue pas la carte de la transparence, ni celle de l’éthique. Il y a trois ans, la réponse du ministre Sawmynaden quant au stockage de nos données biométriques fut robotique et à côté de la plaque. Et ce, alors que certains acteurs, comme la Safe City, étaient exemptés de la Data Protection Act. En utilisant la répression pour contraindre les citoyens à obéir au Code de la route, à ne pas polluer ou encore à donner leurs empreintes, l’État devient clinique et oublie qu’il fait face à des humains dotés d’une certaine complexité morale et psychologique.

Avant le Coronavirus, on voyait la montée du fascisme, la baisse des droits fondamentaux… Le monde d’après montre l’écart entre nos dirigeants et la réalité. Alors que quelques pays comme la Nouvelle Zélande adoptent l’urgence climatique, parle de « nous » en termes du monde vivant, renforce les protections pour donner plus de chance à la nature de survivre, ici on s’est vu devant une Climate Change Act pondue sans dialogue avec ceux qui militent pour le vivant. Cette loi parle plus de business que de mesures en vue de renforcer des écosystèmes en danger, incluant le volet social.

Le dernier rapport d’Oxfam confirme que la pauvreté avance alors que les ultrariches s’enrichissent davantage. Pourtant, ce ne sont pas les experts qui manquent mais, à l’image de la carte d’identité ou encore de la Covid Act, “on” fait ce qu’on veut. Entre celui qui serait impliqué dans une histoire de passeport octroyé à un trafiquant de drogue, le ministre Yogida Sawmynaden et le Premier ministre, sans oublier les bavures policières et l’incapacité de notre classe politique à représenter les citoyens les plus vulnérables de ce pays, que valent les institutions censées nous protéger alors qu’elles portent en leur sein des nominés politiques ?

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