COI – PASSATION DE POUVOIR : La sécurité, le climat, la biodiversité et l’économie priorités du nouveau SG

Le Réunionnais Vêlayoudom Marimoutou a pris officiellement le relais de Hamada Madi à la direction du secrétariat général de la Commission de l’océan Indien (COI) hier. Dans un contexte marqué par la pandémie de COVID-19, la cérémonie de passation de pouvoirs entre le secrétaire général sortant à Maurice et son successeur, à La Réunion, s’est déroulée par visioconférence en raison de la fermeture des frontières, encore en vigueur dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien.

- Publicité -

La cérémonie a vu la participation de Souef Mohamed El-Amine, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l’Union des Comores, et président en exercice du Conseil des ministres de la COI. Etaient également présents Marcel Escure, ambassadeur français délégué à la coopération dans la zone de l’océan Indien, Tehindrazanarivelo Djacoba A.S. Oliva, ministre des Affaires étrangères de Madagascar, Nando Bodha, ministre des Affaires étrangères de Maurice, et Vincent Mériton, vice-président des Seychelles.

Dans son allocution d’investiture, Vêlayoudom Marimoutou a balisé les priorités de son action, qui sont la sécurité, le climat et la biodiversité, et l’économie. Concernant la sécurité, il estime qu’il s’agit d’un « agenda commun, avec une vision océanique pour la construction de cette liberté », ajoutant : « C’est un agenda de surveillance maritime, de protection de nos espaces maritimes, de protection de nos espaces marins. La France exercera la présidence de la COI l’année prochaine, et nous approfondirons l’agenda d’intégration autour de la sécurité maritime. »

S’agissant du climat et de la biodiversité, il a qualifié cet item « d’agenda climatique absolument décisif », car il s’agit de l’avenir immédiat de nos îles et de leur résilience, dit-il. Il estime par ailleurs que la question de la biodiversité est « un agenda stratégique pour toute la région, car il est question de notre capital naturel ». Quant à l’économie, Vêlayoudom Marimoutou a souligné : « La question de la connectivité des réseaux et de ses réseaux de transport est centrale, économiquement et politiquement (…) La connectivité est le premier pilier de la stratégie économique qui doit être développé dans la région. »

Vêlayoudom Marimoutou entend donc réconcilier l’agenda économique et l’agenda environnemental aux fins du développement durable. Pour ce faire, il s’agira aussi de promouvoir davantage encore les énergies durables, l’éducation et les offres de formation, ou encore la santé. « L’approche est globale et vise à faire émerger une Indianocéanie authentiquement durable. C’est toute la mission de la COI. »

Lors de son intervention, le secrétaire général sortant, Hamada Madi, a présenté les principaux résultats de son mandat, qu’il avait placé sous le signe de la sécurité (maritime, climatique, alimentaire, sanitaire…). Selon lui, de 2016 à 2020, les résultats ont été nombreux et témoignent surtout de « l’indéniable valeur ajoutée de la COI pour notre région, pour chacun de nos États », dit-il.

Vêlayoudom Marimoutou, qui devient le 9e secrétaire général en exercice), est un ancien recteur de l’Académie de La Réunion. Sa nomination à la succession de Hamada Madi est le résultat d’une proposition de la France, formulée en mars dernier lors du 34e Conseil des ministres de la COI. « Je suis né à La Réunion, où j’ai grandi et fait une partie de mes études. À l’université de La Réunion, je me suis lié d’amitié avec des jeunes de la région. J’ai voyagé dans ces îles au moment de l’insouciance, à un moment où, au sortir des indépendances, de grandes interrogations nous questionnaient. Chacun a trouvé des solutions adaptées à son territoire. Rapidement, la nécessité d’une approche globale s’est imposée. La COI fait partie de la solution », a-t-il observé. Vêlayoudom Marimoutou possède une riche carrière dans l’administration et la recherche. Économiste de formation, il a été doyen de la Faculté des sciences économiques de l’Université de Bordeaux, directeur de recherche ou encore directeur de l’Institut français de Pondichéry.
Une centaine de personnes ont suivi l’événement hier depuis huit territoires, soit depuis Ébène et Port-Louis, mais aussi Moroni (Comores), Antananarivo (Madagascar), Victoria (Seychelles), Saint-Denis (La Réunion), Paris (France), Pretoria (Afrique du Sud) et Genève (Suisse).

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -