COMMISSION BRITAM : Il n’y aurait pas eu de commission d’enquête si j’étais encore ministre, a déclaré Roshi Bhadain

La nouvelle audience de Roshi Bhadain dans la commission d’enquête sur Britam a été marquée par sa virulente sortie contre un des assesseurs, Sattar Hajee Abdoulla, qui a été l’administrateur spécial du groupe BAI et qui siège désormais auprès de l’ex-juge Bushan Domah pour faire la lumière sur la vente d’une partie des actions de BAI. Pour lui, la nomination de Sattar Hajee Abdoulla n’est pas conforme au principe d’équité. Roshi Bhadain devait aussi soutenir que cette commission d’enquête a été instituée car Vishnu Lutchmeenaraidoo a induit en erreur Pravind Jugnauth en lui faisant croire qu’il y avait des zones d’ombres sur la vente de Britam alors que c’est lui qui serait à l’origine de ce deal.
Le président de la commission d’enquête sur Britam, à savoir l’ex-juge Bushan Domah, a questionné Roshi Bhadain sur cette vente qui s’est finalement conclue pour une somme de Rs 2,6 milliards. « Why is everybody running away with it when it was said that the price was right ? » La réplique de Roshi Bhadain : « Le processus a été enclenché après la décision de l’ex-ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo. Il a pris une décision sans avoir informé le conseil des ministres, sans m’avoir informé alors que j’étais ministre des Services financiers, et a envoyé son Permanent Secretary Vidianand Lutchmeeparsad en mission au Kenya pour discuter de la vente. Selon ce qui s’est produit, la vente des actions de Britam a été décidée par Vishnu Lutchmeenaraidoo et non les Special Administrators ». Roshi Bhadain soutient que Vishnu Lutchmeenaraidoo a ainsi « outrepassé les droits des administrateurs spéciaux ». Il a poursuivi son monologue en expliquant que cette commission d’enquête n’a pas sa raison d’être, et que Vishnu Lutchmeenaraidoo a induit en erreur le Premier ministre. « Il n’y aurait pas eu de commission d’enquête si j’étais encore ministre. Cela aurait été discuté lors du Conseil des ministres ».
Bushan Domah devait par la suite demander à Roshi Bhadain s’il y a une certaine animosité entre lui et Vishnu Lutchmeenaraidoo. « Ce n’est pas de l’animosité. Il y a des choses qu’il a faites que je n’approuve pas, comme d’avoir révoqué la banking licence de la Bramer Bank. Il y a aussi eu cet affidavit logé par Vishnu Lutchmeenaraidoo qui avait soutenu que mon ministère agissait comme le KGB. Des propos démentis par le PMO par la suite dans un communiqué ».
Roshi Bhadain devait par la suite s’en prendre à l’assesseur Sattar Hajee Abdoulla. « On avait eu une rencontre et il m’a réclamé Rs 26 M d’honoraires, que j’ai refusé de payer. (…) Il aurait dû lui-même être auditionné pour donner son avis sur cette affaire ». Bushan Domah est intervenu en indiquant que « we are an investigative committee ». « Pourquoi est-ce que l’assesseur a poursuivi en justice l’administrateur spécial Yacoob Ramtoola, avec une mise en demeure pour n’avoir pas été payé ? Est-ce que c’est de la Bonne gouvernance ? » s’est alors insurgé Roshi Bhadain. « Sattar Hajee Abdoulla aurait dû se rendre compte qu’il se trouvait dans une situation conflictuelle ». Des remarques qui ont visiblement marqué l’assesseur, qui n’a toutefois pas pipé mot. Roshi Bhadain devait aussi s’insurger contre les questions posées par Sattar Hajee Abdoula à Yacoob Ramtoola lors d’une précédente séance, où il lui avait demandé s’il avait menti. Roshi Bhadain a soutenu que ces propos relayés par la presse lui ont causé du tort et portent aussi atteinte à sa réputation pour la campagne de Belle-Rose/Quatre-Bornes. Il devait de plus faire état d’une déclaration publique de Sattar Hajee Abdoulla après avoir été nommé Special Administrator de la BAI, affirmant que « je suis le seul maître à bord ». Ce qui selon Roshi Bhadain avait créé un malaise avec les autres administrateurs, poussant Dev Manraj à demander à M. Bhadain comment le gouvernement allait payer les souscripteurs des polices d’assurance.
Aucune réunion formelle relative à Britam
Roshi Bhadain devait aussi revenir sur la visite de courtoisie de Peter Munga à Maurice, soutenant que cette visite n’avait rien à voir avec la vente de Britam, et qu’il n’y avait pas eu de réunion à son bureau concernant Britam. Pourquoi le PS au Services financiers Dev Phokeer a-t-il signé le Share Purchase Agreement relatif à Britam ? devait alors demander Bushan Domah. Roshi Bhadain devait lui répondre qu’il l’ignorait, car ce dossier relevait du ministère des Finances.
Roshi Bhadain a de plus insinué que c’est l’ex-ministre des Finances qui avait demandé aux Administrateurs spéciaux de notifier Britam de la venue du PS Lutchmeeparsad et que c’est Vishnu Lutchmeenaraidoo qui a dit aux administrateurs que les actions devaient être vendues à Britam, avançant que ce n’était pas le rôle du ministre des Finances.
Yacoob Ramtoola a lui aussi été auditionné une nouvelle fois par la commission d’enquête. Son audition a été marquée par des échanges entre Bushan Domah et le Senior Attorney, Thierry Koenig, Conseil légal de Yacoob Ramtoola. Bushan Domah voulait connaître les raisons pour lesquelles la firme sud-africaine MMI Holdings, de même que l’État mauricien, qui était actionnaire minoritaire de Britam Kenya avec 23,4 % de part d’actions, n’ont pas eu accès à ses documents si cette compagnie était cotée en bourse. Bushan Domah voulait aussi démontrer que la signature du Memorandum of Understanding ne semblait pas être conforme aux procédures requises. Me Thierry Koenig lui a répondu que « c’est une règle de base de la bourse », avançant que « this is the ABC of contract laws ».

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