COMPENSATION SALARIALE : Propositions entre Rs 550 et Rs 800

Après la réunion technique de mercredi dernier, les syndicats ont à nouveau rendez-vous demain pour discuter du montant de la compensation salariale. D’ores et déjà, les différentes centrales ont soumis leurs propositions allant de Rs 550 à Rs 800. Ces calculs ont été réalisés à partir des chiffres fournis par le Bureau des statistiques concernant le Consumer Price Index (CPI). La réunion de demain sera présidée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui est aussi ministre des Finances.
Les confédérations syndicales se sont basées sur le taux d’inflation de 3.6% pour faire leurs propositions du quantum de la compensation salariale 2018.  L’All Employees Confederation a aussi pris en considération le fait que le cabinet ministériel a établi la somme de Rs 20 000 comme plafond pour bénéficier de la Negative Income Tax. Son président, Rashid Imrith, estime ainsi que « le gouvernement a donc, par extension, estimé que le salaire d’un travailleur est à Rs 20 000. Ce qui veut dire qu’il faudra calculer un certain pourcentage dans la hausse du CPI, multiplié par Rs 20 000. »
Rashid Imrith plaide également pour que la classe moyenne  « dont l’érosion du pouvoir d’achat a continuellement été privée d’une full compensation », ait aussi droit à un traitement équitable. De même, tous les travailleurs sans distinction devraient profiter de la compensation, estime-t-il, comme cela a été le cas en janvier 2015. Il suggère également que le taux d’inflation soit arrondi à 4% dans le cadre de cet exercice.
Selon ce constat, la compensation salariale selon l’All Employees Confederation devrait être de Rs 800 si elle est calculée sur un taux d’inflation de 4% et à Rs 720 sur un taux de 3.6%. Dans les deux cas, la référence est un salaire de Rs 20 000.
La National Trade Union Confederation (NTUC) salue les différentes mesures du gouvernement pour ceux au bas de l’échelle mais note que « l’inflation demeure incontrôlable et cela affecte les conditions de vie de la population. »  Narendranath Gopee relève les différents taux d’inflation enregistrés cette année: 1.3% à mars 2017, 2.4% à juin 2017 et 3.2% à septembre 2017 et à 4% pour « le calendrier 2017 ».
Le panier de la ménagère est ainsi passé de Rs 10 780 en janvier, à Rs 10 999 en juin et finalement Rs 11 299 en octobre. La projection pour les mois de novembre et décembre s’élève à Rs 11 300. « La valeur médiane pour l’année est de Rs 10 993, et une moyenne de Rs 11 085, avec une variation de +0.83%. »
Avec ce constat et prenant en considération une projection du taux d’inflation à 4%, le taux de la compensation salariale devrait tourner autour de Rs 450, selon la NTUC. Toutefois, la confédération estime qu’il faudrait aussi prendre en considération une hausse de Rs 150 pour les prix des légumes. Ce qui mène à la proposition totale à Rs 600. Narendranath Gopee suggère également que la compensation soit diminuée de Rs 300 tout en haut de l’échelle salariale.
De son côté, la Confédération des Travailleurs des Secteurs public et privé (CTSP) suggère une augmentation de Rs 550 à tous les employés. Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo soulignent dans leur lettre que le panier de la ménagère s’élève en fait à Rs 27 100, selon les prévisions 2017 et prenant en considération le taux d’inflation à 3.6%. La moyenne d’un « bread earner » dans une famille est de 1.75, selon la CTSP. Calculé sur un salaire de Rs 15 485 comme utilisé pour le taux d’inflation, cela démontre que ceux touchant moins de ce chiffre sont d’autant plus affectés.
La confédération ajoute que ces trois dernières décennies, le fossé entre les riches et les pauvres n’a cessé de croître, surtout avec les réformes de Sithanen et Mansoor. « L’alliance Lepep avait été élue avec l’espoir qu’il allait soulager la population », fait également ressortir la CTSP. Et de préciser : « Comme nous avons un taux d’inflation relativement bas, c’est une opportunité en or pour prendre des mesures correctives pour une meilleure distribution de la richesse. »
La CTSP souhaite ainsi une augmentation de Rs 550 pour les travailleurs et Rs 500 pour les bénéficiaires de la pension de retraite et des allocations sociales.
La GWF-CSG estime, pour sa part, que le montant de la compensation salariale devrait s’élever à Rs 760. Ashok Subron explique que selon les chiffres officiels, chaque travailleur par famille a vu une érosion de Rs 1538 de son pouvoir d’achat de 2010 à 2017. La proposition est la moitié de ce chiffre. Ce qu’il considère comme « raisonnable », tenant compte du fait que les « riches payent de moins en moins de taxe » A titre d’exemple, dit-il, les Top 50 compagnies du pays ont payé des taxes de l’ordre de Rs 2 Md, alors qu’elles ont accumulé des richesses de Rs 54 Md pour la même période.
De son côté, Atma Shanto, de la FTU, propose le chiffre de Rs 750 comme compensation salariale.

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