CONDAMNÉ À 35 ANS DE PRISON: Yavinash Luchmun évoque des « irrégularités » dans le procès

Reconnu coupable du meurtre de la fille de sa concubine par les jurés devant les Assises, Yavinash Luchmun, un boulanger de 32 ans, avait été condamné à 32 ans de prison. Il avait fait appel de sa condamnation et de la sentence, jugée « trop sévère ». Lors du procès en appel devant le Full Bench composé du chef juge Keshoe Parsad Matadeen et des juges Asraf Caunhye et David Chan Kan Choeng Son, Me Deepak Rutnah a évoqué des « irrégularités » lors du procès devant les Assises. Le jugement a été mis en délibéré.
L’homme de loi de Yavinash Luchmun a, lors des arguments présentés en cour, soutenu que le juge qui présidait le procès n’avait, lors de son “summing-up”, « pas accordé l’importance nécessaire aux témoignages et preuves » présentés par la défense. De ce fait, l’accusé estime que les jurés n’ont pas eu une “clear picture” de l’affaire « car il y a eu plusieurs irrégularités » durant le procès. À noter qu’il a aussi évoqué l’enquête policière. Après avoir écouté les plaidoiries, le Full Bench a réservé son jugement.
Rappelons que le 3 juillet 2015, à sept voix contre deux, les membres du jury avaient trouvé Yavinash Luchmun coupable de “manslaughter”. Ce boulanger de 32 ans était poursuivi devant les Assises pour le meurtre de la fille de sa concubine, Drishtee Jeetoo, âgée de 3 ans. Le juge Benjamin Marie-Joseph l’avait condamné à 35 ans de prison, soulignant que « there has been willingful taking of life » en évoquant les circonstances du crime. Le procès devant les Assises s’est déroulé pendant presqu’un mois. L’accusé ayant plaidé coupable, un panel de jurés avait été constitué. Me Deepak Rutnah, l’avocat de Yavinash Luchmun, avait logé une motion de “voir-dire” pour contester ses dépositions à la police. Après plusieurs semaines de débats, le juge Benjamin Marie-Joseph avait rejeté cette motion, estimant que ces dépositions étaient volontaires. Plus d’une vingtaine de témoins avaient déposé durant le procès. Lors du contre-interrogatoire des policiers qui avaient travaillé sur cette affaire, Me Rutnah les avait confrontés à des allégations de tortures et de dépositions obtenues de force. Me Rutnah s’était attardé sur la condition mentale de l’accusé lors de son arrestation, soutenant qu’il n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures et que la police avait « profité de sa vulnérabilité pour lui faire avouer des choses contre son gré ». Le père de la victime, Ramesh Jeetoo, l’oncle maternel et le propriétaire de la maison, lors de leurs témoignages en cour, avaient tous avancé que la mère « frappait » la petite fille. « Se mama-la ki ti pe bat zanfan-la avek difil kouran. Zame li fin okip so zanfan kouma enn mama bizin fer », avait déclaré Ramesh Jeetoo. Le témoignage de Premila Jeetoo, la mère, avait fait prendre une autre tournure au procès, soutenant que ses proches l’avaient rejetée et qu’elle avait toujours été une femme battue, que ce soit par son ex-époux ou par l’accusé, qu’elle avait épousé religieusement trois mois avant le drame. Elle avait raconté que le comportement de sa fille « avait changé » depuis qu’elle était venue vivre avec son beau-père et qu’à chaque fois qu’elle sortait avec lui, elle rentrait avec des blessures. Le Chief Police Medical Officer (CPMO), Sudesh Kumar Gungadin, se basant sur ses précédents rapports médicaux et les observations faites lors de l’autopsie de la petite fille, avait pour sa part soutenu que la victime « était un cas évident de “battered child” ».

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