CONDITIONS D’EMPLOI—SUCRE: Ultimatum de 30 jours pour conclure l’accord

Les prochains rounds de négociations au sein de l’industrie sucrière, en vue de conclure un nouveau Collective Agreement en faveur des travailleurs, risquent de se dérouler dans une atmosphère des plus tendues. Pour cause, les syndicalistes du Joint Negotiating Panel (JNP) ont lancé un ultimatum à la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA) pour que cet accord, déterminant de nouvelles conditions d’emploi, soit finalisé dans trente jours au plus tard. Au cas contraire, les syndicalistes alerteront les acheteurs étrangers et appelleront une assemblée des travailleurs pour déclencher les procédures de grève.
Le ton est donné du côté des syndicalistes avec cette nouvelle forme de pression exercée sur le patronat en vue de conclure cet accord au plus vite. Cependant dans l’immédiat les dirigeants du JNP devront faire parvenir une nouvelle série de contre-propositions à la MSPA dans le cadre de ces mêmes négociations. « Nous avons eu une session de travail la semaine dernière à la Commission de conciliation et médiation (CCM). Cette dernière avait présenté une série de propositions suite à des consultations informelles avec les patrons de la MSPA. Mais au niveau du JNP nous ne voulons pas remettre en question les droits acquis des travailleurs. De plus, dans ces propositions, aucun effort n’a été fait pour une augmentation salariale selon nos exigences. De ce fait nous allons faire connaître notre position à cet effet de manière officielle avec une nouvelle série de contre-propositions. Ce que nous pouvons dire à ce stade est que tout changement dans les conditions de travail, que ce soit les congés en début d’année ou encore le bonus de présence, doit être plus favorable aux employés et non pas moins », nous affirment les représentants du JNP.
Ainsi, les syndicalistes comptent maintenir leur demande d’augmentation salariale de 40 % alors que le patronat avait préconisé une hausse de 10,5 % uniquement. « Il faut prendre en considération le fait que depuis 2000, les travailleurs de l’industrie sucrière n’ont pas eu d’augmentation en termes de salaire réel. Ils ont simplement bénéficié des réajustements pour compenser l’augmentation du coût de la vie », poursuivent les syndicalistes. L’autre bataille engagée par le JNP concerne l’application du principe de non-discrimination au sein de ce secteur. Le syndicat souhaite que le nouveau Collective Agreement soit appliqué à l’intégralité des employés incluant les travailleurs saisonniers. D’autre part le JNP affiche ses appréhensions concernant le refus de la MSPA d’inclure les travailleurs des raffineries dans ce même Collective Agreement.
Quoi qu’il en soit, les deux parties auront trente jours pour régler ces points litigieux en vue de conclure cet accord. Le JNP menace d’alerter les plus importants acheteurs étrangers sur le déroulement de ce processus et compte également dénoncer le non-respect des principes de base de non-discrimination aussi bien que le refus de partager la richesse.
Reste l’autre menace, qui pourrait avoir de graves conséquences sur les activités sucrières locales, soit la grève des travailleurs. Les syndicalistes envisagent, en cas d’échec des négociations, de ne pas se tourner vers l’Employment Relations Tribunal mais de convoquer une assemblée des travailleurs pour déclencher les procédures de grève. Affaire à suivre…

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