Consommation : le litre d’essence à Rs 52, la quasi-pointe de 2013-2014

Avec l’évolution du cours mondial du pétrole et le baril atteignant la pointe de 2014, les prix à la pompe du litre d’essence et de mazout à Maurice ont pris l’ascenseur, soit le maximum de 10%. Ainsi, depuis ce matin, l’essence s’affiche à Rs 52 le litre (+9,94%), soit quasiment la pointe pour la période allant de mars 2013 à juillet 2014. Quant au litre de mazout, il se vend désormais à Rs 41.90 (+9,97%), soit le prix de novembre 2014. Les prix CIF du litre d’essence sont de Rs 19.48 et celui du mazout de Rs 19.34.

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L’on constatera que la “Petroleum Price Structure” de la State Trading Corporation comprend un nouveau venu en vue de renflouer le “Price Stabilisation Account”. Avec Rs 1.46 par litre d’essence et 58 sous par litre de mazout à être versés dans le “Price Stabilisation Account”, la contribution globale du consommateur aux divers fonds est de Rs 32 sur chaque litre d’essence brûlé, comprenant également l’Excise Duty à Rs 14.80. Avec les conséquences sur l’inflation à être évaluées, les coûts opérationnels d’Air Mauritius sont placés sous stricte surveillance avec le baril de pétrole au-dessus des $ 70.

Justifiant cette hausse, la State Trading Corporation met en avant le fait qu’avec la fluctuation à la hausse du cours mondial du pétrole, il y a le “Price Stabilisation Account” qui accuse un trou de Rs 230,4 millions à la mi-mai. Il faut également ajouter la dépréciation de la roupie mauricienne au cours de cette même période, avec le dollar américain coté à Rs 35.15. Il va sans dire que les prix pétroliers devront peser lourd dans la balance du budget, qui devra être présenté par le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth.

Les techniciens du ministère des Finances travaillent sur les répercussions de cette majoration de prix sur divers secteurs économiques, avec le secteur du transport en commun qui est davantage dans le rouge. Toutefois, une première indication pourra être obtenue avec les délibérations du “Monetary Policy Committee“ de la Banque de Maurice, qui se réunira vendredi pour décider du “Repo Rate”.
Dans l’immédiat, les yeux sont tournés vers la compagnie aérienne nationale, qui n’arrive pas à se dépêtrer de ses problèmes de relations industrielles avec le personnel navigant, et qui verra ses coûts croître avec le prix du pétrole.

Du côté de l’Hotel du gouvernement, on ne cachait pas les inquiétudes qui découlent de cette situation en ce qui concerne Air Mauritius qui s’éloigne de la zone de profitabilité. « Le gouvernement va devoir être au chevet de la compagnie nationale d’aviation avec les revendications syndicales du moment, dans un esprit de préserver les intérêts de MK et des employés tout en empêchant des pertes d’emplois », devaient confier des sources autorisées, qui avançaient également « qu’Air Mauritius serait déjà en posture de “Casualty” avec le Brent Crude franchissant la barre des 70 dollars américains ».
Affaire à suivre….

PRIX DU CARBURANT—OPÉRATEURS DE CONTRACT VANS : «Un coup de massue »

  • Pas d’augmentation pour les vans scolaires pour le moment

Pour la School Bus Owners Association et la All Contract Van Owners Association, la nouvelle majoration du prix du carburant est un « coup de massue ». Ses représentants ne comprennent pas les raisons de cette nouvelle hausse de Rs 3.80 du prix du diesel, après cinq mois. Ils rappellent que le gouvernement avait conservé Rs 2 sur le prix du carburant en 2015, lorsque le baril de pétrole était à la baisse. Et estiment qu’on aurait dû « rendre » ces Rs 2 aux consommateurs aujourd’hui.

Injuste ! C’est ainsi que les opérateurs de “contract vans” qualifient la nouvelle augmentation du prix du carburant, après celle de décembre dernier. « C’est révoltant que le gouvernement aille de l’avant avec une telle augmentation, alors qu’on vient tout juste de revoir le prix à la hausse en décembre. Pour nous, c’est un coup de massue. Nous avions déjà des difficultés pour opérer. Avec le litre de diesel à Rs 41.90, nous allons souffrir davantage », dit Shameem Sahadut, de la School Bus Owners Association.
Pour ce qui est d’une éventuelle augmentation du tarif des vans scolaires, ce dernier laisse entendre qu’aucune décision n’a été prise pour le moment. « Nous devons nous réunir pour en discuter. Mais personnellement, je ne pense pas que nous pourrons demander une nouvelle augmentation aux parents, étant donné que l’année vient de commencer. Peut-être que cela va dépendre aussi des chauffeurs individuellement. Nous avons un devoir envers les parents qui, eux aussi, doivent subir le coût de la vie. C’est bien injuste pour nous, nous allons en faire les frais. »

Arvin Mungur, porte-parole de la All Contract Van Owners Association, abonde dans le même sens. Il estime que réclamer Rs 4.80 et Rs 3.80 sur l’essence et le diesel respectivement aux consommateurs est injuste. Il rappelle : « En 2015, lorsque le baril de pétrole était à la baisse, le gouvernement avait revu le prix du carburant en conservant Rs 2 sur chaque litre pour remplacer les tuyaux de la CWA. Trois ans après, ces travaux auraient dû être complétés. Et au vu de la conjoncture actuelle, après que le tarif a augmenté il y a cinq mois, on aurait dû nous rendre ces Rs 2. »

Et Arvin Mungur d’ajouter qu’avec cette nouvelle majoration de Rs 3.80 sur le diesel, la situation sera compliquée pour les opérateurs de “contract vans”, étant donné qu’ils ne peuvent réclamer d’augmentation à leurs clients. « Pour ceux qui font le transport pour les centres d’appel, le patron ne donnera pas d’augmentation, car il dira que le tarif d’autobus n’a pas augmenté. Idem pour l’hôtellerie. Les tour-opérateurs ne vont pas nous donner d’augmentation. Pour les vans scolaires, les parents souffrent déjà de l’érosion du pouvoir d’achat. Comment leur demander plus ? Nous pouvons même perdre notre clientèle. Nous allons devoir subir une nouvelle fois. »

Arvin Mungur est d’avis ainsi que le gouvernement aurait dû donner des subsides aux opérateurs de “contract vans”. « Contrairement aux propriétaires d’autobus, nous n’avons aucune aide du gouvernement. Nous sommes aussi des opérateurs dans ce secteur. Il serait approprié que le ministre des Finances nous accorde des subsides pour nous aider à sortir la tête de l’eau. »

Xavier-Luc Duval (leader de l’opposition) : « Nous objecterons fortement contre cette hausse »
« La population doit savoir que nous objecterons fortement contre cette hausse. Lorsque nous regardons de près ce qui se passe, nous avons l’impression que Pravind Jugnauth prend de l’argent des poches des consommateurs, qui devront se priver des besoins essentiels, pour le gaspiller avec des annonces politiques le jour du budget. »

RAJESH SEEBURRUN (MAURITIUS BUS OWNERS COOPERATIVE FEDERATION) : « Un coup de massue sur notre tête »
« La hausse du prix du diesel à Rs 41,90 depuis mardi soir est une pilule amère pour la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation. Les opérateurs individuels arriveront difficilement à sortir la tête hors de l’eau à cause de cette augmentation. Cette hausse de prix est un coup de massue sur notre tête. (…) La hausse de prix du diesel accable davantage les activités quotidiennes car les opérateurs individuels font déjà face à une concurrence déloyale de la part des vans “marrons”, un constant déclin du nombre de passagers à cause de la congestion routière et un manque à gagner sur les profits. Nous allons voir les répercussions de cette hausse du prix sur nos activités la jusqu’à la fin de ce mois. (…) Je demande aussi que le seuil de subside sur le litre du diesel soit ramené à Rs 35 pour les propriétaires d’autobus individuels. (…) Concernant une éventuelle majoration du prix du ticket d’autobus, je ne suis pas contre. Les tarifs doivent augmenter même si ce sera un fardeau sur le dos du public.”Toutefois, l’élimination de la compétition illégale entre les opérateurs de transports individuels et les compagnies de transport permettraient à la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation de pouvoir maintenir le prix du ticket d’autobus. »

ALAN GANOO (PRÉSIDENT DU MP) : « Les consommateurs sont les éternelles vaches à lait »
« Les consommateurs sont des éternels vaches à lait. Ils sont les premiers écorchés aux moindres fluctuations au niveau international. On se souvient qu’alors que les prix étaient au plus bas, le gouvernement avait augmenté le prélèvement destiné au Build Mauritius Fund de Rs 2 à Rs 4. Ce fut un bonanza pour le gouvernement, qui a recueilli des milliards de roupies. Cet argent est aujourd’hui versé dans le budget du gouvernement. Le contexte a changé et il est temps de retourner l’ascenseur aux consommateurs en réduisant ou en enlevant cette taxe de Rs 4. Cela permettrait aux consommateurs de souffler, d’autant qu’une hausse du prix de l’eau et une hausse du prix de l’électricité sont annoncées. »

CNT « Trop tôt pour réagir ! »
« À ce stade, il est encore trop tôt pour réagir. » C’est ce que nous indique une source autorisée de la National Transportation Corporation (NTC) à l’issue de l’annonce de la hausse du prix des carburants hier. Selon notre interlocuteur, la NTC « devra analyser les effets de cette hausse sur les opérations quotidiennes » sur une certaine période de temps avant de pouvoir décider d’une éventuelle hausse du prix du ticket d’autobus. « La NTC devra d’abord analyser les effets avant de prendre quelconque décision », dit notre interlocuteur.
Par ailleurs, sollicité pour une réaction, l’agence de communication de Rose-Hill Transport nous précise qu’aucune hausse n’est prévue tant que la National Transport Authority (NTA) ne prend aucune décision à ce sujet. « La RHT, tout comme la NTC et l’UBS, est régie par la NTA. Donc, c’est cette autorité qui décidera d’une éventuelle hausse ou pas. Par la suite, elle fera part de sa décision aux compagnies d’autobus », explique le responsable de communication de RHT.

Ashit Gungah : « Se enn pri massif ki nou pe peye »
« Pri petrol pe monte, se enn elemen or de nou kontrol e se enn pri massif ki nou pe peye » a laissé entendre le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah ce matin pour commenter la hausse des prix de l’essence et du diesel. « Dolar finn vinn plis ki Rs 35 e pe zouer kont nou. Price Stabilisation Account deficitaire par Rs 250 millions. Lor sak tanker depi avril ek me STC pe perdi preske 90 milion roupi » a expliqué le ministre de tutelle.

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