Consultations aux finances : Budget : préoccupations des Big Boys du privé

Tourisme : protection des emplois en cette période de crise sanitaire et au-delà

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Business Mauritius opte pour des mesures solides en vue d’encadrer les entreprises locales et promouvoir leur croissance

Après un premier round de consultations, lundi, consacré au secteur des plus vulnérables, soit les Petites et moyennes entreprises (PME), le ministre des Finances Padayachy fait de la place aux Big Boys du secteur privé. Hier, c’était au tour des opérateurs de l’Hospitality Sector de réitérer leurs préoccupations et de formuler des propositions pour la relance de cette importante filière. Puis ensuite, l’état-major de Business Mauritius, regroupant les Majors de l’économie, a souligné l’importance de mesures solides pour porter la croissance des entreprises locales. Et ce, en marge des propositions formulées par l’Association of Mauritian Manufacturers lors de la rencontre de lundi (voir texte plus loin).

Les opérateurs touristiques, qui ont rencontré le ministre des Finances dans le cadre des consultations pré-budgétaires, ont été unanimes à réclamer hier l’institution d’une plateforme élargie pour préparer la réouverture des frontières en vue d’une relance de ce secteur économique à l’arrêt quasi-total depuis un an déjà. « En attendant la réouverture des frontières dont on ne sait quand elle se produira, le secteur touristique aura toujours besoin d’un accompagnement financier. La situation ne retournera pas à la normale rapidement. Une période difficile nous attend. C’est pourquoi nous avons besoin d’une écoute et d’un accompagnement financier », souligne le président de l’Association des Hôtels et Restaurants de l’île Maurice (AHRIM), Jean Michel Pitot.

L’AHRIM met l’accent sur la nécessité d’une réflexion en collaboration avec la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) pour que le produit Ile Maurice soit mieux connu et promu. Les propositions détaillées de l’AHRIM seront présentées au ministre des Finances d’ici la semaine prochaine. Bissoon Mungroo, de l’Association des Hôtels de Charme, abonde dans le même sens en rappelant avec justesse que la relance de l’industrie touristique ne peut se faire au lendemain de l’ouverture des frontières. Il met l’accent sur une campagne touristique devant commencer neuf mois ou douze mois en avance. D’où, selon lui, il est nécessaire que la MTPA ou l’Economic Development Board prenne l’initiative d’une plateforme élargie réunissant toutes les parties prenantes de l’industrie touristique afin de mobiliser les énergies pour préparer cette reprise.

Dans la conjoncture et devant les perspectives encore plus difficiles à l’horizon, les opérateurs dans le tourisme font ressortir que le gouvernement sera appelé à prolonger son soutien au-delà de crise sanitaire actuelle. À la table des consultations pré-budgétaires d’hier, se trouvaient des représentants de l’AHRIM, de l’Association des professionnels du tourisme, de l’Association des opérateurs touristiques, de la Fédération des opérateurs de bateaux de plaisance (FPCO), de l’Association des opérateurs de loisirs et Association of Inbound Operators.

Le secrétaire du FPCO, Cherubin Karl Lamarque, a exprimé sa gratitude au ministre des Finances pour lui avoir donné l’opportunité de présenter et de discuter des problèmes et des demandes de cette catégorie d’opérateurs dans le tourisme. Il a énuméré les principales préoccupations telles que les difficultés financières persistantes des exploitants d’embarcations de plaisance en raison de l’arrêt temporaire des activités. Il a demandé un soutien financier supplémentaire en faveur des exploitants d’embarcations de plaisance et aux capitaines, car ils ne disposent d’aucun revenu et doivent faire face à des dépenses pour l’assurance et l’entretien du matériel.
L’Association des Hôtels de Charme, présidée par Bissoon Mungroo, a également soumis une série de demandes dont le gel du paiement du capital et des intérêts sur les prêts bancaires et les facilités de crédit-bail en cours et une flexibilité de remboursement après la pandémie de COVID-19. Elle demande que les hôteliers soient exonérés du paiement de toutes les contributions à PAYE/EWF/TEWF/EPS/NPS/TDS actuellement et pour une période donnée après la crise ; que la mise en œuvre du Portable Retirement Gratuity Fund soit reportée jusqu’à nouvel ordre; qu’ATOL annule les paiements de location des comptoirs de l’aéroport international SSR, car ils n’étaient pas occupés et d’accorder un moratoire aux opérateurs lorsque le trafic des touristes reprendra.
Cette association souhaite également la mise en application d’un taux d’intérêt de 1% sur les prêts à tous les petits et moyens hôtels de moins de 80 chambres pour préparer une reprise post-COVID-19. « La crise est l’occasion de repenser le tourisme pour l’avenir de notre pays et devrait nous donner la possibilité de mettre en œuvre des mesures équitables qui façonneront le tourisme de demain pour construire un secteur encore plus fort, plus durable et plus résilient », déclare Bissoon Mungroo.

De leur côté, les représentants de Business Mauritius ont soumis une série de mesures visant à préparer le pays à la « nouvelle normalité ». Le Chief Executive Officer (CEO) de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan, a fait des suggestions pour relancer l’économie et soutenir les entreprises locales dans la situation de la pandémie de COVID-19.
Tenant compte des défis considérables dans lesquels le budget 2021-2022 est présenté, Kevin Ramkaloan a fait état de l’urgence de mesures solides pour soutenir les entreprises locales et promouvoir leur croissance. De son côté, le président de Business Mauritius, Vidia Mooneegan, a fait mention des gains rapides identifiés comme des opportunités en vue d’obtenir des résultats immédiats au sein de l’infrastructure disponible. Il a mis en exergue l’importance d’introduire des innovations dans les secteurs existants pour générer des emplois et la croissance, tout en développant des secteurs émergents, susceptibles de contribuer à une croissance rapide.

Parmi les principaux domaines d’intérêt abordés figurent les secteurs de l’énergie, de la médecine, les petites et moyennes entreprises, le pôle éducatif prenant en compte que quelque 18 millions d’étudiants de la région de l’Afrique subsaharienne cherchent à entrer dans les universités chaque année. Il s’agira d’attirer une partie de ces étudiants
Les opérateurs touristiques et des autres secteurs de l’économie ont reconnu les efforts du gouvernement pour protéger la santé de la population, des emplois et des entreprises. Ils ont considéré que l’arrivée des vaccins a stimulé les espoirs, « mais des défis demeurent ».
La série de consultations budgétaires se poursuit aujourd’hui avec des représentants du secteur de la construction, des petits planteurs, de l’association des pêcheurs professionnels, du Syndicat des Sucres et de la Chambre d’Agriculture attendus au ministère des Finances.

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