CONSULTATIONS PRÉBUDGÉTAIRES—SAJ : « Nou pa fer politik pou fer fortinn me pou servir lepep »

« Nou pas fer politik pou fer fortinn ni pou fer kas me pou servir lepep », a lancé ce matin le Premier ministre, qui ouvrait les consultations prébudgétaires en sa capacité de ministre des Finances. Les premiers invités à cet exercice de consultations ont été les représentants de petites et moyennes entreprises, les petits planteurs et les représentants des sociétés coopératives. Les consultations se sont poursuivies dans l’après-midi par la rencontre avec les représentants des syndicats. Elles se poursuivront la semaine prochaine et devraient prendre fin avec la réunion avec le gouvernement et le secteur privé dans une quinzaine de jours.
Dans son intervention liminaire ce matin, le Premier ministre a demandé d’emblée aux personnes présentes de ne pas s’attarder sur les promesses passées et sur les bilans de l’année, mais de s’appesantir plutôt sur le prochain budget et sur l’avenir. Il a expliqué que sa décision de rencontrer en premier les représentants des PME, des petits planteurs et du mouvement coopératif s’explique par le fait qu’il a toujours cru en leur potentiel et que la démocratisation de l’économie, dépendant des progrès, aurait pu s’accomplir. De plus, il a affirmé avoir toujours cru dans la contribution des petites entreprises et des coopératives. Il a énuméré les avantages accordés aux petits planteurs sous son gouvernement, notamment l’exemption fiscale sur les premières 60 tonnes de sucres produites et 100 % d’exemption sur la mélasse. L’année dernière, lorsque les revenus des petits planteurs étaient affectés par la baisse du prix du sucre, Rs 3 400 leur ont été accordées.
Le PM dit s’être assuré que les petits planteurs reçoivent 80 % des recettes sucrières pour qu’ils puissent s’occuper de leurs plantations après la coupe. De plus, le SIT a été institué afin que les travailleurs de l’industrie sucrière puissent devenir des actionnaires de l’industrie sucrière et dans les unités de productions d’électricité.
Sir Anerood Jugnauth a également observé qu’il y a une réflexion à faire afin de voir comment aider les PME. Plusieurs mesures ont été annoncées l’année dernière, dont une one stop shop. Il a expliqué qu’après les avoir écoutés, le gouvernement sera en mesure de les aider autant que possible et de leur donner satisfaction. Le Premier ministre a aussi rappelé les efforts faits pour relancer Air Mauritius et a dénoncé la situation financière de la MBC, qui est encore endettée. Répondant à ses détracteurs, sir Anerood Jugnauth a observé que son gouvernement a hérité d’une situation catastrophique. Il ajoute que malgré tout ce qu’il avait fait dans le passé pour sortir le pays de la banqueroute, la population n’avait eu aucune reconnaissance envers lui au point où il avait perdu les élections en 1995. De plus, il a dénoncé « ceux qui viennent le voir pour lui demander de l’emploi pour leurs enfants et proches et pour lui reprocher d’aider ceux dont les familles sont les partisans du PTr ». Il a fait comprendre que s’il est arrivé au pouvoir c’est « dans le but d’aider tout le monde sans exception ». Pour lui, « il faut donner à chacun ce qu’il mérite indépendamment de sa caste et de sa communauté ».
Le Premier ministre a rappelé qu’on ne peut pas faire de la politique « pour faire de l’argent, mais pour servir le pays ». Il a dans le même souffle dénoncé la pratique de base dans les campagnes électorales en marge des élections. Cette pratique fait que ceux qui font de la politique dans le but de servir le pays se voient dans l’obligation de dépenser des millions de roupies et la nature humaine veut qu’il essaye de retrouver l’argent dépensé lorsqu’il a été élu. D’où la volonté du gouvernement de revoir toute la question de financement des partis politiques et de la réforme électorale.

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