Coopération agricole Maurice–France : Une mission du CIRAD pour l’agriculture durable

Une mission du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le Développement (CIRAD) est actuellement à Maurice. Celle-ci est dirigée par Isabelle Mialet-Serra, chargée de coopération régionale du CIRAD. Cet établissement public de recherche français a pour vocation de contribuer, par la recherche et en partenariat avec les acteurs régionaux, au développement des filières agricoles et agroalimentaires adaptées aux spécificités de l’indiaocéanie tout en préservant l’environnement et la biodiversité. Il dispose à La Réunion du plus important dispositif européen de recherche agronomique tropicale dans l’océan indien avec presque 300 chercheurs, ingénieurs, techniciens doctorants, post-doctorants et stagiaires se concentrant sur la recherche agronomique.

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La mission du CIRAD s’inscrit dans le cadre de la coopération agricole entre Maurice et la France, et tout particulièrement avec l’île de Réunion. Cette coopération est appelée à s’intensifier : développer une agriculture durable et adaptée aux territoires insulaires de l’océan indien. À cet effet, Pierre-Marie Bosc, coordinateur de l’Observatoire des Agricultures du monde de la FAO basé à Rome, accompagne le CIRAD dans sa mission.

Rencontrant la presse, vendredi, à l’ambassade de France, Isabelle Mialet-Serra, a affirmé que l’objectif de cette mission se fait dans le cadre de la plateforme régionale en recherche agronomique pour le développement dans l’océan indien.

« Cette plateforme régionale a été créée en 2015 afin de faciliter les relations partenariales des pays membres de la Commission de l’océan Indien notamment sur la question de recherche, de formation et d’innovation. Elle héberge plusieurs projets de développement et de recherche notamment la santé animale, la santé humaine, la santé végétale, la qualité des produits alimentaires, l’évolution de la qualité de la récolte, les risques sanitaires, la sécurité alimentaire et l’élevage résilient. Elle devait aussi affirmer qu’un groupe de travail a été constitué à Maurice. Il comprend le Food and Agricultural Research and Extension Unit (FAREI), la Mauritius Sugarcane  Industry Research Institute (MSIRI), la Chambre de l’Agriculture. En 2020, le CIRAD se propose de venir de l’avant avec un projet visant à cartographier tous les projets de recherche et de développement qui sont en cours dans l’océan Indien et la valorisation de la biomasse végétale pour l’énergie et valorisation de tous les résidus organiques dans le sol de manière à participer à la conservation et la préservation de qualité du sol. « Ces deux derniers sujets sont très importants pour le territoire mauricien », a-t-elle affirmé.

Pour Pierre-Marie Bosc, coordinateur de l’Observatoire des agricultures du monde de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), son travail consiste à combler certains manques en matière d’information sur les exploitations agricoles familiales. Il existe des données officielles mais les données ne sont pas toujours disponibles pour les acteurs. « Nous avons besoin de ses informations pour définir les investissements nouveaux. Nous intervenons pour développer des observatoires nationaux pour définir des cahiers de charges. Toutes ces informations permettront de réfléchir sur des investissements appropriés. On va vers des exploitations inclusives. En somme, des exploitations de petits détails peuvent justifier des investissements raisonnés pour générer des revenus pour la famille », a-t-il déclaré. Après Maurice, le même exercice sera effectué à Madagascar, aux Comores et aux Seychelles en 2020. L’idée, dit-il, est d’harmoniser les exploitations familiales des pays de la région pour qu’on puisse établir la comparaison entre les différents pays. « On essaie aussi de développer une plate-forme qui permettra de rendre compte de ce que sont les exploitations agricoles familiales de l’océan Indien », a-t-il dit. En même temps, on s’intéressera, dit-il aux grandes exploitations à Maurice. On essaie de pencher sur une agriculture conventionnelle et une autre sur une agriculture fondée sur le principe agro-économique. « Cette initiative est soutenue au niveau international par le gouvernement français et  la FAO. Il visera à développer des partenariats qui s’appuieront sur les réseaux du CIRAD. Elle se situe également dans le cadre de la décennie de l’agriculture familiale décidée par l’Assemblée générale des Nations unies. Cet observatoire aura pour objectif de fournir les données pour répondre aux besoins alimentaires de différentes îles de manière à garantir une sécurité alimentaire pour le plus grand nombre », a-t-il conclu.

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