Coopération Internationale – Corruption : Efforts conjugués de l’UA et de l’ICAC

  • Maurice signe quatre Memoranda of Understanding avec l’Indonésie, Madagascar, la Zambie et les Seychelles pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption

Pendant deux jours, l’Union africaine et l’Independent Commission against Corruption (ICCA) conjugueront leurs efforts en vue de renforcer la lutte contre la fraude et la corruption. Ainsi a été inaugurée ce matin à l’hôtel Holiday Inn de Plaine-Magnien une conférence régionale de deux jours, avec la participation de 70 participants d’agences anti-corruption et de cellules de renseignement financier d’Afrique engagés dans le combat contre la corruption et le blanchiment d’argent.

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La conférence, dont le but est de réunir les partenaires africains sur une même plateforme, aura pour thème “Le renforcement de l’efficacité de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent en Afrique”. Au terme de la cérémonie d’ouverture, Maurice a signé des Memorandum of Understanding avec l’Indonésie, Madagascar, la Zambie et les Seychelles. Dans son message aux délégués ce matin, le directeur général de l’ICAC, Navin Beekarry – absent de la conférence pour des raisons personnelles majeures – a émis le souhait de renforcer la coopération régionale et l’assistance mutuelle. De son côté, Florence Dennis, Division Manager de la branche anti-corruption de la Banque africaine, a rappelé que l’Afrique « perd USD 148 milliards annuellement en raison de la corruption ». Et d’ajouter : « Cela a un gros impact sur le développement et cet argent aurait pu être utilisé, par exemple, dans la lutte contre certaines maladies. »

Bégoto Miarom, président de l’African Union Advisory Board on Corruption, a rappelé que 2018 « marque l’année contre la corruption en Afrique ». Il poursuit : « Dans ce contexte, il est important de réfléchir ensemble sur la manière de joindre les efforts pour plus d’efficacité. » Il a rappelé la tenue du Dialogue africain sur la lutte contre la corruption qui se tiendra en Tanzanie en juin prochain. Bégoto Mariom a également mis l’accent sur la nécessité d’une collaboration entre les agences anti-corruption et les agences de renseignement financiers (FIU). Il a également plaidé pour l’indépendance et l’autonomie de ces agences.

Procédant à l’ouverture de cette conférence, l’Attorney General a lui aussi souligné l’importance des échanges entre les agences anti-corruption et de renseignements financiers. Il a également fait ressortir que certains pays comportent encore des provisions dans leurs législations empêchant les échanges avec d’autres agences. Il a invité les délégués à « réfléchir dessus » et à chercher des solutions. Les objectifs de la confé- rence sont entre autres de partager les expériences et les bonnes pratiques pour accentuer les suites des efforts des agences dans le combat contre la corruption et le blanchiment d’argent, mais aussi d’identifier les indicateurs pour un combat contre la corruption plus approprié et efficace, de réfléchir sur les obstacles qui freinent le combat contre la corruption et autres crimes, et d’explorer les avenues de collaboration entre les agences africaines concernant l’échange de bonnes pratiques et compétences ainsi que de développer un réseau pour promouvoir une interaction régulière.

Cette conférence s’insère dans le cadre des réformes enclenchées à l’ICAC. En effet, depuis 18 mois, un travail en ce sens a démarré. Les changements dans les procédures figurent dans le rapport 2017, déjà soumis au comité parlementaire sur l’ICAC. La commission a voulu pousser la réflexion plus loin en organisant cette conférence. Dans la présentation de ces délibérations, l’ICAC souligne que, « prenant en considération la nécessité d’avoir des agences anti-corruption et des cellules de renseignement financier efficaces, cette conférence régionale veut mener les participants venant des agences de différent pays à se rencontrer et à avoir une interaction saine pour une meilleure compréhension des indicateurs d’efficacité afin de s’améliorer en termes de performance ».

D’autre part, le président de l’African Union Advisory Bureau on Corruption prévoit demain matin une séance de travail avec le président et les membres du comité parlementaire de l’ICAC, avec, pour président, le député Joe Lesjongard. Les deux parties dresseront un état des lieux de la lutte contre la fraude et la corruption à Maurice, mais aussi les progrès accomplis et les obstacles à surmonter

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