COOPÉRATION RÉGIONALE-RÉUNION À MAHÉ : Maurice-Seychelles, un agenda d’intégration économique élaboré

Un agenda d’intégration économique visant à approfondir la coopération, tant bilatérale que régionale, entre Maurice et les Seychelles, a été approuvé la semaine dernière à Mahé. C’était à l’occasion de la 11e session de la commission de la coopération bilatérale Maurice-Seychelles. La réunion ministérielle, vendredi dernier, a donc été marquée par l’annonce de la création d’un fonds d’investissement régional et l’injection par l’État mauricien d’un capital de départ (seed capital) de 15 millions de dollars (environ Rs 450 millions).
À l’issue de la réunion ministérielle, les deux pays ont approuvé un protocole de coopération qui traduit un ambitieux agenda d’intégration économique régionale ayant pour vecteur de choix, l’institution d’un fonds d’investissement régional pour développer des projets au niveau des îles du sud-ouest de l’océan Indien. Le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui a dirigé la délégation mauricienne aux Seychelles, a indiqué que les pays de la région oeuvrent de plus en plus vers l’intégration économique.
« Cela implique un approfondissement des relations entre les Seychelles, les Comores, Madagascar, La Réunion et Maurice. Le rapprochement se fait dans le respect de nos partenaires. Nous sommes venus aux Seychelles pour apprendre. Les Seychelles ont une avance notable sur Maurice dans les domaines de la pêche et de l’économie marine. La mission a été très fructueuse et nous permet d’envisager nos rapports avec beaucoup d’optimisme », fait ressortir Vishnu Lutchmeenaraidoo dans un communiqué émis par son ministère. Les nouveaux rapports entre les Seychelles et Maurice seront basés sur le principe de réciprocité. Maurice s’engage à offrir à son partenaire les mêmes facilités que celui-ci aura mises à sa disposition. À titre d’exemple, Maurice devra proposer à une banque seychelloise, qui envisagerait une implantation à Maurice, les mêmes conditions que celles dont bénéficie la SBM dans le cadre de son projet d’installation dans l’archipel.
Selon le protocole d’accord Maurice-Seychelles, l’économie marine, la connectivité dans la région, l’investissement régional, les services financiers, les échanges commerciaux, le tourisme, les TIC, le mouvement des professionnels, l’enseignement supérieur et la formation font partie des secteurs qui feront dorénavant l’objet d’échanges plus approfondis entre les deux pays. Rodrigues, indique-t-on, « profitera également de cette nouvelle impulsion aux échanges bilatéraux dans les divers secteurs d’activité ».
Au ministère des Finances, on soutient que l’économie océanique, un des principaux piliers de croissance à Maurice, « est un créneau majeur de collaboration, soit en matière d’activités entrepreneuriales, de recherches, d’apport de nouvelles technologies, d’échanges de données et de connaissances aussi bien que de développement durable ». En sus de leurs zones économiques exclusives respectives, Maurice et les Seychelles partagent un espace marin commun, à savoir le Mascarene Plateau. Les deux États comptent ainsi mobiliser des fonds conjointement auprès des institutions de financement pour développer les activités de l’économie marine. De plus, en vue d’améliorer la connectivité marine entre les deux îles, ces dernières apportent leur soutien au projet régional de ligne maritime.
Les opportunités de partenariat, du développement des petites et moyennes entreprises, d’approfondissement des échanges commerciaux et de l’investissement, ont été passées en revue lors de la réunion de la commission. Les deux pays sont convaincus qu’il y a des opportunités d’affaires dans les filières de la finance, de l’agro-industrie, de la pêche et de l’économie océanique, des TIC et du tourisme, entre autres. Les produits de Rodrigues, estime-t-on, « peuvent également faire une percée sur le marché seychellois ».
Pour ce qui est du mouvement des professionnels, Maurice a proposé de mettre à la disposition des Seychelles des ressources humaines dans des secteurs qui souffrent d’un manque de main-d’oeuvre et de compétences. L’embauche de médecins et du personnel paramédical mauricien aux Seychelles sera facilitée.
Par ailleurs, dans le but de consolider la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur, la SBM a décidé d’offrir cinq bourses d’études aux étudiants seychellois qui souhaitent poursuivre une formation supérieure à l’Université de Maurice.

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