(Corruption) St-Louis Gate : L’axe PAD&CO/Sohun en voie d’être confirmé par l’ICAC

Une ébauche d’un document de l’Independent Review Panel sur le litige du contrat de la centrale de Saint-Louis retrouvée dans les archives de la société dirigée par Philippe Alain Hao Thyn Voon

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Séances d’interrogatoire serré de deux ingénieurs du CEB, Rakesh Dhununjoy et Manoj Jahajeeah, sur les « variations » des spécifications de l’appel d’offres

Christelle Sohun

Ces derniers jours, l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) sur la St-Louis Gate et la bombe à retardement de Rs 700 millions, est passée à l’étape supérieure. Avec notamment la nuit en détention du patron de la compagnie PAD & Co Ltd, Philippe Alain Hao Thyn Voon, la série d’interrogatoires aborde une phase cruciale avec des ingénieurs du Central Electricity Board (CEB), ayant travaillé sur le projet de réhabilitation de la centrale thermique de Saint-Louis à différentes étapes, confronté à des indices d’Insider Informations à des tierces parties en vue de favoriser les contracteurs danois de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor SA (BWSC). En parallèle, le principal protagoniste de cette affaire de corruption a été de nouveau entendu hier par des limiers de l’ICAC sur les documents relatifs à l’appel d’offres du St-Louis Redevelopment Project, dont certains se rapportant aux spécifications du Tender Exercise mais aussi sur l’ébauche d’une décision de l’Independent Review Panel (IRP), « retrieved » des archives de la compagnie de construction. L’objectif est d’établir et de confirmer les dessous de l’axe entre PAD & Co et Christelle Sohun, l’ancienne avocate de Collendavelloo Chambers, et proche collaboratrice du leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, et également un des assesseurs de l’Independent Review Panel du temps du litige autour de l’allocation du contrat de la centrale de Saint-Louis.

Des recoupements d’informations effectués auprès des sources concordantes indiquent que Philippe Alain Hao Thyn Voon se retrouve dans une situation des plus délicates quant à ses connexions avec des protagonistes clés dans l’octroi du contrat St-Louis, soit au niveau du Central Electricity Board, du ministère de l’Énergie et des Services publics et aussi de l’Independent Review Panel. En effet, les limiers de la Commission anti-corruption s’intéressent de plus en plus au rapport entre PAD &Co et Christelle Sohun, et par extension aux Collendavelloo Chambers – où la nominée politique du Muvman Liberater exerçait en tant qu’avocate avant les élections de décembre 2014. La saisie d’un « draft » de l’IRP – au sein duquel siégeait la proche collaboratrice du leader du ML et ancien Deputy Prime Minister, Ivan Collendavelloo –, intrigue les enquêteurs. L’on tente désormais de tirer au clair cet axe pour savoir s’il existait déjà un lien par l’entremise de l’étude Collendavelloo.

Des sources dignes de foi avancent que l’ébauche du document de l’IRP retrouvé ne pouvait qu’être en possession de Christelle Sohun. Alain Hao Thyn Voon devrait à présent expliquer comment ce document a pu être retrouvé chez lui, d’autant plus qu’il concerne le projet de St-Louis et la compagnie Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC).

D’ailleurs, avant même que l’ICAC ne procède à l’arrestation d’Alain Hao Thyn Voon mardi, Christelle Sohun avait été entendue Under Warning la semaine dernière sur ses connexions professionnelles et personnelles avec la firme PAD & Co. On laisse entendre que l’ICAC envisage de ratisser large sur les dessous de cette connexion.

Dans cette perspective, l’ICAC s’appuie sur les dépositions de certains employés de la compagnie PAD & Co ayant planché sur le dossier CEB-BWSC-PAD & Co sont interrogés depuis par l’ICAC. On affirme dans les milieux informés que le Modus Operandi du patron de Pad&Co ainsi que les relations de ce dernier en haut lieu sont passés sous la loupe par l’entremise de ses employés. C’est d’ailleurs à travers eux que l’ICAC tente de comprendre comment la firme d’Alain Hao Thyn Voon ait pu se retrouver en possession des détails techniques de l’exercice d’appel d’offres lancé en deux temps entre 2014 et 2015, avec une différence de prix de Rs 700 millions en l’espace de quelques mois.

L’ICAC a aussi interrogé hier deux protagonistes clés du côté du CEB, des ingénieurs qui ont travaillé sur le dossier St-Louis Redevelopment Project depuis 2012. Rakesh Dhununjoy ainsi que Manoj Jahajeeah ont été entendus Under Warning car ils sont parmi ceux qui ont travaillé sur les spécifications techniques de l’appel d’offres de 2014 et de 2015. L’ICAC essaie d’obtenir d’eux les explications au sujet des « variations » dans la préparation de cet appel d’offres et comprendre comment Pad & Co a pu mettre la main sur ces dossiers confidentiels.

Les interrogatoires n’ont d’ailleurs pas encore été bouclés et ils sont attendus au QG de l’ICAC aujourd’hui. On affirme dans les milieux informés de la Commission anticorruption que tous les responsables du dossier St-Louis en 2014, dont Shyam Thanoo, seront entendus dans le cadre de cette « political probe ».
Affaire à suivre…

Caution de Rs 300 000 pour Philippe Alain Hao Thyn Voon

Le managing director de la société PAD & Co Ltd, Philippe Alain Hao Thyn Voon, a retrouvé la liberté provisoire ce matin. En effet, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) n’a pas objecté à la motion de remise en liberté présentée en cour. Toutefois, il a eu à fournir une caution de Rs 300 000 et signer une reconnaissance de dettes de Rs 5 millions.
Intervenant en cour ce matin, le représentant de l’ICAC, le CI Poonoosamy Mooneesawmy, a confirmé que le suspect dans le Saint-Louis Gate a toujours répondu aux convocations et aux questions de l’ICAC dans le cadre de cette enquête à rebondissements.

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