Cour de Port-Louis – Saisie de Rs 150 M d’héroïne : Vimen Sabapati obtient la liberté sous caution après 5 mois de détention

🔴 La magistrate Valentine Mayer affirme que police n’a pu étayer ses objections

La magistrate Valentine Mayer, siégeant en Cour de district de Port-Louis, a ordonné la remise en liberté conditionnelle de Vimen Sabapati hier. Mais vu la gravité du délit reproché et les appréhensions de la police, une série de conditions strictes ont été imposées par le tribunal.
Ainsi, le suspect Vimen devra ainsi fournir deux cautions de Rs 400 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 6 millions. Il devra résider à une seule adresse, qu’il devra communiquer au préalable à la police. Il sera soumis à un couvre-feu entre 20 h et 5 h du matin et devra aussi consigner une entrée au poste de police le plus proche de son domicile deux fois par jour. Il devra aussi avoir un portable sur lui en tout temps pour que la police puisse le rejoindre.
Vimen Sabapati avait été arrêté par la Special Striking Team (SST) le 3 mai dernier alors qu’il se trouvait dans son véhicule à la rue La Poudrière à Port-Louis. La police allègue avoir saisi environ dix kilos d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 150 millions, et une somme de Rs 27 500. Une perquisition avait été effectuée à son domicile le même jour, et la police avait procédé à la saisie de quelques bijoux, de plusieurs documents et d’un camescope. Des charges provisoires de trafic de drogue et de blanchiment d’argent sous diverses sections du Dangerous Drugs Act avaient été logées contre lui.
La police avait objecté à sa remise ne liberté conditionnelle vu qu’il pouvait interférer avec des témoins potentiels, commettre d’autres délits ou prendre la fuite. La police avait également soutenu que l’enquête n’a pas encore été bouclée en l’absenve du relevé des appels téléphoniques du suspect, qui pourrait relever l’existence d’autres témoins.
Lors de son contre-interrogatoire, le représentant de la police devait admettre que les identités des témoins avec lesquels le prévenu pourrait interférer ne sont pas encore connues.
La police a aussi concédé que le suspect a fait une demande en Cour suprême pour qu’une nouvelle équipe de la SST prenne son enquête en main, après des accusations de Planting et de chantage contre des limiers de la SST, avec pour conséquences le transfert de plusieurs officiers.
Pour sa part, Vimen Sabapati a réitéré en Cour que la drogue saisie sur lui proviendrait d’une opération de Planting de cette escouade de la police
La magistrate Mayer a pris note que les preuves contre le prévenu, notamment la drogue retrouvée dans son véhicule, paraissaient a priori solides. Mais elle a retenu que le prévenu avait fait de graves allégations contre les éléments de la SST. Une affaire en ce sens a été logée en Cour suprême pour réclamer de même qu’une plainte à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC).
La Cour a estimé que le simple fait que la police pensait que l’enquête allait relever l’existence d’autres témoins potentiels ne peut être un argument ppur justifier le prolongement de la détention du prévenu. Vu ses antécédents et que le prévenu a un domicile, un travail et des liens familiaux et communautaires solides, la magistrate n’a également pas été satisfaite que l’accusé pouvait commettre d’autres délits en liberté ou prendre la fuite.
Pour la Cour, les objections de la police à ce stade sont tout simplement des appréhensions qui n’ont pas été établies d’où la décision de remise en liberté provisoire.

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