COURT OF INVESTIGATION — Le Chief Officer Tilakaratna : « Le capitaine du Wakashio n’a pas respecté le plan de voyage initial »

Les travaux dans l’enquête sur le naufrage du MV Wakashio se sont poursuivis, hier, avec l’audition du Chief Officer, Subodha Janendra Tilakaratna. Il a expliqué que le capitaine savait déjà que ses cartes SIM ne captaient pas de réseau à Maurice et que, quand ils avaient quitté Singapour, il avait déjà un plan de voyage établi. Il indique que le capitaine « n’a pas respecté ce plan » et que « c’est ce qui a causé des problèmes ». L’audition du Chief Officer se poursuit aujourd’hui. Le capitaine sera appelé à la barre des témoins les 16 et 17 février.

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Lors de son interrogatoire, il devait expliquer que les cartes SIM du capitaine ne captaient pas de réseau, mais que pour lui oui. « Il m’avait demandé si j’avais une connexion et j’ai dit oui. Ce n’est que quelques jours avant d’arriver à proximité des eaux mauriciennes que j’ai constaté qu’il avait dévié du plan initial et que le navire allait passer plus près de Maurice », dit-il. Il souligne qu’il n’a fait qu’exécuter les ordres du capitaine.
Le plan, dit-il, était que le navire passe à 2,5 milles de la ligne. Cependant, vers 16h, le capitaine a donné des instructions pour changer de direction afin de réorienter le navire à 2,41 degrés. Il a expliqué que cette manœuvre de réorientation s’est faite à 17 milles de Maurice et que lorsqu’il l’a fait, c’était trop tard. Le Chief Officer aurait tenté de corriger la trajectoire, mais le capitaine a continué. C’est là que l’alarme de Ecosounder a retenti pour donner signal que la profondeur au-dessous du navire a atteint les six mètres. À ce moment-là, le MV Wakashio était déjà sur les récifs et l’action était irréversible.
Il devait aussi expliquer que ce jour-là il y avait « plusieurs appareils de navigation qui ne fonctionnaient pas correctement ». Il explique qu’après être revenu de la fête d’anniversaire, il a continué à veiller sur les appareils et qu’à un moment il avait aperçu les eaux mauriciennes, car il voyait les lumières qui s’allumaient.

« Le capitaine avait alors demandé de maintenir la distance de 1,5 milles des côtes. C’est la distance qu’elle passe d’habitude des côtes pour capter le réseau. C’est le capitaine qui avait modifié les données pour changer les directions. Je ne pouvais faire le contraire parce que c’est lui qui décide à bord », a déclaré le Chief Officer. Il ajoute que, vers 18h30, les appareils affichaient des données contradictoires, mais qu’il n’a rien fait. Il a expliqué qu’il s’est plus basé sur le radar, car le “reading” des instruments de navigation « n’était pas correct ».

Le Chief Officer, Hitihamillage Subodha Janendra Tilakaratna, est toujours en détention préventive. Il devra rester en détention jusqu’à sa prochaine comparution dans le cadre des accusations provisoires retenues contre lui après l’échouement du vraquier MV Wakashio sur la côte de Pointe-d’Esny et la marée noire qui a suivi. L’enquêteur principal lors des débats avait évoqué auparavant le fait que le plan de route, déjà établi avant le voyage du vraquier MV Wakashio sortant de Singapour, avait été altéré, sur l’aval du capitaine Nandeshwar.

L’enquêteur d’indiquer, selon ses informations, que c’est le Chief Officer, Hitihamillage Subodha Janendra Tilakaratna, qui avait pris les commandes du vraquier. La magistrate a cependant pris en considération le risque que le Chief Officer tente de fuir la justice, sa famille se trouvant en Inde et n’ayant aucun proche à Maurice. Pour ces raisons, la demande de remise en liberté du capitaine a été rejetée. L’ancien juge de la Cour suprême Abdurrafeek Hamuth devait également ordonner que l’ACP Budhoo soit présent pour fournir des explications sur les développements de l’enquête.

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